Anémie infectieuse des équidés

L'anémie infectieuse des équidés (AIE) est une maladie du cheval très ancienne qui a été décrite pour la première fois au 19ème siècle. La maladie est présente en France sous forme de foyer sporadique. Néanmoins, elle constitue toujours un risque important pour le cheptel équin.

Causes de la maladie

L’AIE est causée par un virus de la famille des Retroviridae, genre Lentivirus, auquel appartient le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). L’infection aboutit à la persistance à vie du virus chez l’animal infecté qui devient alors un réservoir du virus et une source de contamination potentielle pour les équidés environnants.

Épidémiologie

L’AIE est présente sur les cinq continents. La transmission virale d’un animal à l’autre se produit principalement par le sang, par l’intermédiaire de piqûres d’insectes hématophages (principalement les taons) ou lors de l’utilisation d’aiguilles ou de matériel chirurgical souillé par du sang d’animaux contaminés. La jument infectée peut également transmettre le virus à son produit in utero. Depuis 2007, 1 à 2 foyers en moyenne par an sont dépistés en France.

Symptômes

Après une durée d’incubation de 15 à 45 jours, plusieurs types de manifestations cliniques, pouvant se suivre, sont recensés : la forme aiguë, subaiguë, chronique ou asymptomatique.

  • Forme aiguë : hyperthermie importante (40-
    41°C), anorexie, tachycardie, difficulté respiratoire, conjonctivite, anémie sévère, matières fécales striées de sang, hémorragies et pétéchies au niveau des muqueuses. La mort survient en quelques jours (80% des cas) ou l’animal récupère.
  • Forme subaiguë : une fièvre modérée, de longue durée, suivie par une guérison. Le virus persiste chez ces animaux.
  • Forme chronique : baisse de forme, anorexie, perte de poids, œdème ventral, anémie, fièvre intermittente.
  • Forme asymptomatique : les chevaux porteurs du virus peuvent ne présenter aucun symptôme ou passer à cette forme après guérison. Néanmoins, des épisodes de maladie peuvent interrompre les phases de bonne santé du cheval.

Diagnostic

  • Nécropsie : l’animal mort présente un tableau à dominante hémorragique.
  • Sérologie : test de Coggins sur un prélèvement de sang sur tube sec (technique de référence). D’autres techniques d’analyses existent, mais ne sont pas autorisées en France.

Traitement & prévention

Traitement
Il n’existe pas de traitement.

Prévention sanitaire
Identification des animaux porteurs (test de Coggins), isolement des malades, élimination des animaux déclarés atteints, lutte contre la transmission vectorielle (désinsectisation des écuries, éviter de mettre les chevaux dehors)…

Prévention médicale
Pas de vaccination autorisée. Les particularités biologiques de ce virus constituent un obstacle majeur au développement d’un éventuel vaccin.

Réglementation

L’anémie infectieuse est sur la liste des risques sanitaires de catégorie 1 (décret n°2012-845 du 30 juin 2012) et inscrite au code rural comme vice rédhibitoire sous sa seule forme sérologique, avec ou sans symptômes. La réglementation en vigueur (décret et arrêtés du 23 septembre 1992) prévoit la prise d’arrêté d’infection sur le seul résultat du test de Coggins, le marquage et l’abattage des équidés atteints. Le test de Coggins est obligatoire pour l’exportation vers certains pays, dont les Etats- Unis.

Bibliographie

TOMA B., 1991. L’anémie infectieuse des équidés. Le Point Vétérinaire, 23 (139), 59- 65.

ZIENTARA S., LABIE J., MAINGAULT J., 1994. Anémie infectieuse équine : situation actuelle. Pratique Vétérinaire Equine, 26 (1), 5-7.

HANS A., PONCON N., ZIENT ARA S. 2012. Situation épidémiologique de l’ Anémie Infectieuse des équidés en France et en Europe de 1994 à 2011. Bulletin de l’ Académie Vétérinaire de France, 165, n°1, 27-34.

Foire aux questions

+- Suite à une foyer d'anémie infectieuse, les regroupements (foires, salons, concours...) ne représentent-ils pas un risque de contamination ?

L'anémie infectieuse équine est une maladie dite « vectorielle », c'est-à-dire qu'elle est transmise par des agents extérieurs, appelés vecteurs (par exemple, des insectes piqueurs comme les taons, ou le matériel souillé comme une aiguille réutilisée). Il ne s'agit pas d'une contamination de cheval à cheval comme pour la grippe. Lors d'un rassemblement, on peut donc considérer que le risque pour un équidé d'être contaminé via un vecteur est le même que dans sa structure d'origine.

Les réponses à toutes vos questions - Accès à la F.A.Q