Causes de la maladie
Les leptospiroses sont dues à des bactéries de l’ordre des Spirochaetales, du genre Leptospira. Celui-ci regroupe plusieurs espèces, sous-groupes ou sérogroupes et variétés appelées « sérovars ». Plusieurs sérovars sont retrouvés chez le cheval (L. Australis, L. Grippotyphosa, L. Icterohaemor- rhagiae, L. Sejro, L. Autumnalis…).
L’une d’elles, Leptospira interrogans (Pyrogenes), est pathogène pour l’homme et les animaux et d’autres sont saprophytes.
En forme de spire, elle mesure 6 à 20 μm de long, 0,1 μm de diamètre. Les grandes différences de tailles sont un des facteurs limitant sa mise en évidence directe.
Ces germes aérobies peuvent survivre longtemps dans l’eau et les sols aux pH peu alcalins (pH 7,2) et peu dans le milieu ambiant (dans les matières biologiques) : environ 6 heures. Sensibles aux ultra-violets et au soleil ces germes aiment les températures de l’ordre de 20°C.
En théorie, les différents sérogroupes sont susceptibles de provoquer diverses formes d’affections, des manifestations cliniques les plus graves à l’infection asymptomatique ; certains sérogroupes présentent toutefois un pouvoir pathogène plus constant, par exemple Icterohaemorrhagiae.
Les hôtes de la bactérie, principalement des rongeurs, peuvent héberger plusieurs sérovars différents, bien qu’une certaine spécificité existe aussi, par exemple L. Icterohaemorrhagiae hébergé par le rat, le surmulot, le rat musqué, L. Grippotyphosa par le campagnol, L. Australis par le hérisson…
La répartition géographique des sérogroupes dominants est différente d’un pays à l’autre.
Transmission
Les sources d’agents pathogènes sont les organismes vivants principalement constitués par les animaux sauvages et le milieu extérieur.
Les animaux réservoirs de ces bactéries sont essentiellement les petits mammifères sauvages (blaireaux, hérissons) et particulièrement les rongeurs (rats, mulots, souris, campagnols, lièvres…). Ils ne sont pas malades mais libèrent la bactérie dans leur urine, contaminant alors l’eau, le sol….
Les chevaux se contaminent par ces urines, en ingérant de l’eau ou des aliments souillés ou par voie transcutanée (en cas d’effraction de peau ou à travers une peau abimée suite à une immersion prolongée). Ils développent ou non la maladie et peuvent devenir excréteurs. L’homme peut également être contaminé par contact cutané ou par voie orale.
Les urines des « porteurs/excréteurs » sont la source de matières virulentes la plus importante. Après l’infection, les leptospires se localisant dans certains organes (foie, reins, tractus génital, placenta…). Le lait, les excrétions génitales, l’avorton et le sperme peuvent être source de matière virulente, longtemps après l’infection (plusieurs semaines à plusieurs mois).
Les animaux des espèces domestiques peuvent aussi être « porteurs/excréteurs » chroniques. C’est vraisemblablement le cas du cheval pour le sérogroupe L. australis et le sérovar L. Bratislava.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
On retrouve cette maladie partout dans le monde.
Plusieurs sérovars peuvent exister même si certains sont plus identifiés dans certains pays. Aux USA et en Europe (Espagne, Irlande, Grande-Bretagne), ce sont les sérovars Bratislava Australis, Icterohaemorrhagiae, Grippothyphosa, Autumnalis et Sejroe, qui sont les plus souvent isolés chez les équidés.
La prévalence sérologique peut être considérable dans certains pays et atteindre 50 % des effectifs.