Affection de l’appareil locomoteur du cheval, le harper est plus un mouvement atypique d'un (des) membre(s) postérieur(s) qu’une réelle boiterie. Il en existe deux formes : la forme classique pouvant être due à un traumatisme sur la face dorsale du canon et la forme australienne - qui nous intéresse ici - dont les causes sont encore mal connues. Petit point sur une affection mystérieuse.
Causes de la maladie
Le harper se caractérise par une hyperflexion involontaire plus ou moins exagérée d’un ou des deux membre(s) postérieur(s).
On en distingue deux formes :
- La forme « classique » souvent unilatérale, associée, entre autres, à un traumatisme sur la face dorsale du canon. Elle peut se déclarer quelques jours, mois, voire années après le choc.
- La forme « australienne » bilatérale, due à une axonopathie (atteinte des axones, fibres nerveuses partant des neurones) distale – notamment des nerfs fibulaires – qui inhiberait l’arc réflexe myotatique (contraction réflexe d’un muscle qui apparaît en réaction à son étirement). Les deux membres sont parfois atteints de manière différente.
Figure 1 : Cheval atteint de harper australien
Il est souvent difficile de distinguer les deux formes de harper sur de simples signes cliniques. Seule une étude épidémiologique permet de faire la distinction.
Épidémiologie
L’épidémiologie de la forme « classique » se caractérise par des cas isolés, contrairement à la forme « australienne » qui est principalement épizootique (c’est-à-dire qu’elle frappe un groupe d’équidés dans une région plus ou moins vaste).
Bien que connu depuis plus d’un siècle en Australie, le harper australien reste mal compris. Suite à la canicule de 2003, la France a connu une recrudescence des cas alors que la maladie ne sévissait jusque-là que de manière sporadique (cas isolés). Le seul facteur commun des différents cas déclarés était la présence d’une plante appelée porcelle enracinée (Hypochaeris radicata) dans les prairies pâturées par les chevaux atteints. Connue pour apprécier les terrains secs, cette adventice a alors été incriminée. La sécheresse de 2003 a en effet favorisé la prolifération de la plante dans les régions du sud de la France. Ces observations permettraient d’avancer une étiologie toxique (intoxication à l’herbage par ingestion de porcelle enracinée). La toxicité de cette dernière semble toutefois variable en fonction de certains facteurs (synthèse de métabolites secondaires toxiques suite à un stress…).
Des épizooties de harper sur des prés où la plante était absente sont toutefois rapportées. L’ingestion de porcelle enracinée serait donc un facteur favorisant, mais non suffisant. De ce fait, la coexistence de plusieurs facteurs, comme des mycotoxines ou des carences alimentaires, est aussi invoquée.
Figure 2 : La porcelle enraciné :: plante toxique soupçonnée d’être impliquée dans l’apparition du harper australien