neurologie

Méningoencéphalites Equines à Protozoaires (MEP)

Aux Etats-Unis les Méningoencéphalites Equines à Protozoaires (MEP) sont la principale cause de maladie nerveuse chez le cheval et la première cause de préoccupation des professionnels de l'industrie équine américaine en termes de pathologie. Entre 1992 et 1996, le nombre d'animaux présentant des signes nerveux, pour lesquels le diagnostic de MEP a été établi est passé de 24,9 % à 50 %.

Causes de la maladie

Les premiers cas décrits de ce qui allait devenir la MEP datent des années 1970. Le parasite fut isolé pour la première fois et nommé Sarcocystis neurona en 1991. Depuis, un autre agent parasitaire a pu être identifié comme responsable de MEP : Neospora sp. Le reste de cette fiche sera surtout accès sur les MEP à S. neurona. Quelques compléments d’information seront apportés pour Neospora.

Épidémiologie

L’opossum est l’hôte définitif de S. neurona. Dans ce cadre le cheval n’est qu’un hôte aberrant du protozoaire. L’hôte intermédiaire pourrait être le chat d’après de récents travaux sur des chats présents dans des haras.

Transmission

Les premiers cas décrits de ce qui allait devenir la MEP datent des années 1970. Le parasite fut isolé pour la première fois et nommé Sarcocystis neurona en 1991. Depuis, un autre agent parasitaire a pu être identifié comme responsable de MEP : Neospora sp. Le reste de cette fiche sera surtout accès sur les MEP à S. neurona. Quelques compléments d’information seront apportés pour Neospora.

Symptômes

Les MEP se manifestent sous trois formes selon la partie du système nerveux qui est atteinte par le parasite. Dans tous les cas, c’est une affection chronique, progressive et débilitante.

Lorsque la moelle épinière est touchée, l’examen neurologique révèle une faiblesse, de l’ataxie asymétrique, une amyotrophie et une diminution voire une perte totale de sensibilité.

Les symptômes fréquemment rencontrés lors d’atteinte des nerfs crâniens (10 % des cas au moins) sont une difficulté à avaler, une paralysie de la face, une atonie de la langue, et des lèvres et une ptôse palpébrale (abaissement de la paupière) ou auriculaire. Il est aussi possible dans ce cas de rencontrer une perturbation des fonctions respiratoires par paralysie laryngée ou déplacement du voile du palais.

Les atteintes du cerveau ou du cervelet sont plus rares. Elles peuvent être associées à une asthénie, de l’amaurose et une hypalgésie faciale. Une atteinte du cervelet peut aussi engendrer une diminution du réflexe à la menace, de l’ataxie, transpiration asymétrique au repos, difficulté à tourner… Dans certains cas le cheval peut avoir des difficultés locomotrices sévères allant jusqu’au décubitus et une évolution rapide peut être alors observée. Dans certains cas, l’évolution peut spontanément se stabiliser mais cette rémission n’est que temporaire.

Diagnostic

De nombreuses maladies nerveuses sont à écarter pour établir le diagnostic de la MEP. Il existe cependant des tests en laboratoire permettant de confirmer les cas :

  • Sérologie sur sérum ou LCR (Liquide Céphalo-Rachidien) : Western Blot.
  • PCR sur LCR.

Traitement & prévention

Traitement

Il est évident que le dépistage précoce accroît l’efficacité des traitements et atténue les risques d’aggravation des lésions, pour autant, les séquelles sont fréquentes. Les traitements utilisés sont des antimicrobiens à large spectre (ex. : des sulfamides et des pyriméthamines), des médicaments anti-protozoaires (diclazuril, toltrazuril), des AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens, comme la phénylbutazone et la flunixine méglumine), des corticostéroïdes, le diméthylsulfoxyde (DMSO), la vitamine E et l’acide folinique. Les recherches sur d’autres médicaments anti-protozoaire se poursuivent.

Prévention médicale

Il n’existe aucun vaccin contre la MEP.

Prévention sanitaire

  • Retirer sans cruauté les opossums des pâturages et des boisés.
  • Empêcher que les chevaux soient exposés aux excréments des opossums (ce qui est beaucoup plus facile pour les chevaux gardés à l’écurie).
  • Empêcher les opossums de pénétrer dans les étables, ainsi que dans les endroits où l’on entrepose du foin et des grains.
  • Laver sous pression et récurer tous les endroits infectés. Il n’est pas suffisant d’utiliser seulement des désinfectants pour nettoyer les zones contaminées.

Bibliographie

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