Plantes toxiques
La surveillance des intoxications végétales chez les équidés au sein du RESPE a débuté en 2002 avec la myopathie atypique. Progressivement, et surtout depuis 2018, elle s’est étendue à d’autres types d’intoxications, jusqu’à la mise en place, début 2025, d’outils de déclaration pour les Vétérinaires Sentinelles et de prévention pour les propriétaires et détenteurs.
POURQUOI ?
Contrairement à d’autres espèces animales, les équidés sont particulièrement sensibles aux intoxications végétales. En parallèle, l’arrêt de l’utilisation de nombreux pesticides d’une part, et le changement climatique d’autre part, sont à l’origine d’une présence ou d’une grande fréquence de plantes toxiques pour les équidés dans les pâtures et les prairies. De fait, les cas d’intoxications alimentaires liées à l’ingestion de plantes toxiques sont de plus en plus fréquemment remontés auprès du RESPE. Les propriétaires et détenteurs ne connaissent généralement pas les plantes toxiques pour leurs équidés, il en est de même pour une grande part de la population qui ne connait pas, ou peu, les plantes toxiques pour les animaux domestiques (équidés, carnivores, bovins, ovins…) et qui pense bien faire en mettant à disposition d’équidés, des déchets de taille de haies dans les pâtures ou en donnant de l’herbe à la main. Il est donc nécessaire de sensibiliser l’ensemble des personnes en contact avec des équidés à ces plantes toxiques et de leur mettre à disposition des connaissances vérifiées et adaptées pour améliorer la prévention des intoxications végétales. La surveillance des intoxications végétales chez les équidés contribue à :- centraliser, détecter de façon précoce, des cas d’intoxications dues à des végétaux et diffuser des appels à vigilance dans les zones touchées, lorsque cela est nécessaire ;
- apporter une aide à l’identification de ces plantes et au diagnostic des intoxications ;
- améliorer les connaissances sur ces intoxications végétales à travers le recueil de données cliniques et épidémiologiques, ainsi que de données de localisation des plantes incriminées ;
- diffuser les informations obtenues aux acteurs de la filière équine, vétérinaires et socio-professionnels, pour améliorer la prévention et la gestion de ces intoxications ;
- accompagner des travaux de recherche permettant de mieux connaître ces intoxications végétales chez les équidés et participer à l’amélioration et au développement d’outils diagnostiques et de prise en charge des équidés atteints.
QUOI ?
Il s’agit d’intoxications végétales chez les équidés, dues à :- des plantes fraiches sur pied dans leur environnement direct, notamment lors de périodes de disette où les équidés vont ingérer des plantes toxiques présentes par exemple dans les zones de refus,
- des plantes ornementales, plantes rencontrées sur les bords de chemins en balades, randonnées, etc,
- des plantes ou parties de plantes ayant macéré dans l’eau de boisson,
- des graines présentes sur le sol,
- des déchets verts, notamment issus de tontes de haies, distribués aux chevaux,
- des végétaux toxiques, entiers ou parties, y compris les graines, séchés dans le foin et autres fourrages distribués aux équidés.
COMMENT ?
Lorsqu’un cheval présente des signes cliniques d’intoxication végétale, le Vétérinaire Sentinelle qui l’examine peut, avec l’accord du propriétaire, le déclarer au RESPE. Cette première information permet au RESPE de connaître la localisation et la répartition des chevaux malades. Le Vétérinaire Sentinelle précise les symptômes de l’équidé dans sa déclaration et prélève des échantillons sur l’équidé, en fonction de la plante soupçonnée. Il prélève aussi des éléments pour permettre la détermination de la plante à l’origine de l’intoxication : photos du végétal et du lieu de l’intoxication, échantillon de plante fraiche ou de foin contaminé, informations sur l’environnement dans lequel a eu lieu l’intoxication… Ces prélèvements vont contribuer à l’identification de la plante à l’origine de l’intoxication et mettre en place les mesures nécessaires pour l’équidé, lorsqu’elles sont possibles. Uniquement après contact auprès du RESPE, ils pourront être envoyés au laboratoire d’appui historique du RESPE (LABEO Frank Duncombe). La confirmation de l’identité du végétal permet de connaitre la répartition des plantes toxiques et des risques d’intoxications végétales sur le territoire. Les prélèvements réalisés vont permettre également de mettre en place, de nouvelles analyses permettant d’identifier les molécules et les doses toxiques pour l’ensemble des plantes toxiques.APPLIWEB TOXIPL@NT
L’appliweb ToxiPl@nt permet aux détenteurs d’identifier les plantes présentes dans l’environnement de leur(s) équidé(s) et de prendre ainsi des mesures de prévention pour limiter les risques d’intoxication.Ressources
Liste des fiches IFCE
Coordonnées des centres anti-poison vétérinaires
- Centre anti poison vétérinaire de Nantes : CAPAE-Ouest
- Centre anti poison vétérinaire de Lyon : CNITV