La fougère aigle
Pteridium aquilinum
Dennstaedtiaceae
Dose toxique
2-3kg par jour pendant 1 mois représentent une dose mortelle pour le cheval de 500kg.
Parties de la plante toxique
Toute la plante, en particulier les jeunes frondes (les crosses). La fougère aigle est également toxique lorsqu’elle est sechée ou ensilée.
Description de la plante
Hauteur de la plante
40 -200 cm
Tige / tronc
–
Racines
Rhyzome brun-noirâtre, dont partent les frondes. Se développe à l’horizontal à plusieurs dizaines de centimètres de profondeur dans le sol. Il peut se ramifier par dichotomie et former des clones à distance.
Feuilles
Grandes frondes vertes, forme triangulaire, composées, opposées, caduques à semi-persistantes, coriaces.
Jeunes frondes au printemps, enroulées en crosses velues de couleur rousse puis verte.
Fleurs
–
Fruits
Sores oranges, sous les frondes, entre juillet et octobre. Elles contiennent les spores.
Distribution
Ptéridophyte terrestre, la fougère aigle est omniprésente en France, jusqu’à 1700m d’altitude. Généralement rencontrée le long de chemins, sur les talus, en lisières de forêts, dans les sous-bois, les clairières, les landes ou encore en montagne, elle est aussi présente dans les prairies. Elle apprécie particulièrement les milieux plutôt acides (pH bas) ou, à l’inverse, carbonatés (pH plus élevé), et profonds. Plante assez résistante à la sécheresse, la fougère aigle s’accommode de sols humides à secs. Elle apprécie peu les sols très engorgés.
Molécules toxiques pour les équidés
La fougère aigle contient une toxine appelée « thiaminase », dont la concentration est plus élevée dans le rhizome et les crosses. La thiaminase est une enzyme qui hydrolyse la vitamine B1, créant une avitaminose B1. Cette avitaminose entraine un épuisement des stocks en vitamine B1 chez le cheval atteint, à l’origine de troubles nerveux.
Circonstances d’intoxication
L’intoxication se produit de manière occasionnelle, principalement au printemps, lors de pâturage en sous-bois (à l’occasion d’une randonnée sur plusieurs jours ou dans le cadre d’écopâturage par exemple) ou sur une prairie envahie par la fougère aigle, notamment lorsque les espèces fourragères habituelles viennent à manquer. L’intoxication survient par la consommation répétée de jeunes pousses sur plusieurs jours.
L’intoxication peut également avoir lorsque la fougère est utilisée comme litière ou se retrouve dans les fourrages (ensilage et foin).
Symptômes d’intoxication
La toxicité de la fougère aigle chez le cheval est mal connue. Les signes cliniques s’expriment chez le cheval uniquement suite à l’ingestion répétée sur plusieurs jours voire semaines d’importantes quantités de crosses. L’intoxication se manifeste alors essentiellement par l’apparition de troubles nerveux, avec une évolution lente et chronique :
- faiblesse
- tremblements musculaires, spasmes, convulsions, ataxie
Mesures de prévention
Pour limiter les risques d’intoxication à la fougère aigle, il s’agit principalement d’être vigilant au printemps, lors de la remise au pâturage et lors de sorties en extérieur :
- Au printemps limiter le temps de pâturage sur des prairies envahies par la fougère aigle (si ce n’est pas possible, complémenter en foin au pâturage) et le temps d’écopâturage sur des zones envahies par la fougère aigle (clairières, sous-bois…).
- Lors de sorties printanières sur plusieurs jours en extérieur, notamment en forêt, empêcher votre cheval brouter les crosses et éviter tout bivouac à proximité de zones envahies de fougère aigle.
- Gérer et entretenir ses pâtures pour conserver un couvert végétal homogène et de qualité.
- Informer et sensibiliser les cavaliers et les détenteurs d’équidés
Auteurs : Christel Marcillaud Pitel RESPE, Gilbert Gault RESPE / CNITV, Nelly Genoux IFCE
Références bibliographiques : Bruneton J (2005 et 2009), Cornevin Ch (1887), McKenzie R (2012)
Date de la version : 29/12/2024
APPLIWEB TOXIPL@NT
L’appliweb ToxiPl@nt permet aux détenteurs d’identifier des végétaux représentant un risque d’intoxication pour leur(s) équidé(s) et de prendre ainsi des mesures de prévention pour limiter les risques d’intoxication.
Ces végétaux peuvent être présents naturellement dans l’environnement de vos chevaux, rencontrés lors d’une sortie, ou plantés à des fins ornementales. Il est donc important de réussir à les identifier afin de limiter les risques d’intoxication pour vos équidés.
En combinant les connaissances du RESPE aux informations de la base de données Pl@ntNet, l’application identifie, grâce à la reconnaissance d’image(s), une plante à partir de votre/vos photo(s), et vous fournit le niveau de toxicité de celle-ci.
