
Le millepertuis
Hypericum perforatum
Hypericaceae

Dose toxique
Non connue

Parties de la plante toxique
Toute la plante, en particulier les fleurs et les feuilles. Vigilance aussi sur le foin : le millepertuis perforé demeure toxique une fois séché.
D’autres espèces de millepertuis sont également toxiques : millepertuis maculé, H. maculatum et millepertuis quadrangulé, H. tetrapterum.

Description de la plante

Hauteur de la plante
20-80 cm

Tige / tronc
Dressée, très rameuse, à 2 côtes saillantes

Racines
Une racine pivotante et des racines superficielles fines

Feuilles
Simples, opposées, de forme ovale à lancéolée.
Limbe ponctué de glandes translucides à huile essentielle, et bordé de points noirs correspondant à des glandes à hypéricine, principe actif à l’origine de sa toxicité

Fleurs
De mai à septembre
5 pétales, jaune plus ou moins vif, 1,5 à 3,5 cm environ, bordés de glandes noires, virant au rouge pourpre lorsqu’on les frotte

Fruits
Capsules ovales étroites







Distribution

Le millepertuis est un végétal sauvage commun en France sur l’ensemble du territoire. Il apprécie les expositions ensoleillées et les sols riches en calcaire. Il craint l’ombre et l’humidité. Les bords des chemins, les lisières de forêt, les prairies ainsi que les talus secs et clairsemés constituent ses habitats les plus courants.
Molécules toxiques pour les équidés

Le millepertuis contient de l’hypéricine, une molécule photosensibilisante : lorsqu’elle est consommée, elle entraîne une sensibilité exacerbée à certaines radiations lumineuses, provoquant des lésions cellulaires et des inflammations. Comme l’hypéricine ne s’élimine pas, la photosensibilité peut subsister longtemps. Les équidés, comme les ovins, y sont particulièrement sensibles.
Circonstances d’intoxication

Le millepertuis a un goût amer peu attractif pour les équidés. Ils peuvent en consommer dans certaines circonstances :
- dans des fourrages contaminés (foin et enrubannés). En effet, le séchage diminue l’amertume du millepertuis, le rendant plus appétant pour les équidés.
- lors de sécheresse entrainant la dégradation des espèces fourragères du pâturage : le millepertuis, plus résistant au manque d’eau, devint plus attractif pour les équidés qui consomment fleurs et feuilles. Plus la plante est jeune, plus elle est appétente.
Symptômes d’intoxication

Un ou deux jours après avoir consommé du millepertuis, l’équidé concerné présente des rougeurs et des œdèmes au niveau des muqueuses et des zones de peau claire dépourvue de pilosité comme les naseaux ou les lèvres. Il ne mange pas, il est agité. Les équidés intoxiqués peuvent présenter les symptômes suivants :
- rougeur, œdème
- inappétence voir diarrhée
- agitation
- crampes, démarche titubante
Mesures de prévention

Les moyens de prévention pour éviter les intoxications aux millepertuis sont :
- Entretenir ses pâtures pour conserver un couvert végétal homogène et de qualité.
- Assurer une bonne gestion du pâturage : éviter le surpâturage, limiter le pâturage en période sèche ou complémenter en foin, faucher les refus, mettre en place un pâturage tournant et un pâturage mixte lorsque cela est possible.
- Contrôler les fourrages (paille, foin…) de façon systématique. Faire analyser le foin en cas de doute.
- Informer et sensibiliser les cavaliers et les détenteurs d’équidés, être vigilant lors des sorties en extérieur.
Auteurs : Christel Marcillaud Pitel RESPE, Gilbert Gault RESPE / CNITV, Nelly Genoux IFCE
Références bibliographiques : Bruneton J (2005 et 2009), Cornevin Ch (1887), McKenzie R (2012)
Date de la version : 28/08/2024
APPLIWEB TOXIPL@NT

L’appliweb ToxiPl@nt permet aux détenteurs d’identifier des végétaux représentant un risque d’intoxication pour leur(s) équidé(s) et de prendre ainsi des mesures de prévention pour limiter les risques d’intoxication.
Ces végétaux peuvent être présents naturellement dans l’environnement de vos chevaux, rencontrés lors d’une sortie, ou plantés à des fins ornementales. Il est donc important de réussir à les identifier afin de limiter les risques d’intoxication pour vos équidés.
En combinant les connaissances du RESPE aux informations de la base de données Pl@ntNet, l’application identifie, grâce à la reconnaissance d’image(s), une plante à partir de votre/vos photo(s), et vous fournit le niveau de toxicité de celle-ci.