
Les séneçons
SENECIO SP.
Asteraceae
3 espèces sont principalement rencontrées sur le territoire :
- Le séneçon commun (Senecio vulgaris), espèce annuelle indigène originaire d’Europe
- Le séneçon de Jacob (Senecio jacobeae), espèce bisanuelle à vivace indigène originaire d’Europe
- Le séneçon du Cap (Senecio inaequidens), espèce vivace invasive originaire d’Afrique du Sud

Dose toxique
Intoxication aigüe : 3-5% du poids vif du cheval en quelques jours. Ces cas seraient exceptionnels et imprévisibles liés à des stress environnementaux pour la plante
Intoxication chronique : 50-2000 g/j pendant 6-8 semaines.
Fonction du séneçon concerné, du climat local et du sol de la parcelle, de la sensibilité individuelle du cheval.

Parties de la plante toxique
Toute la plante surtout les fleurs. Les jeunes plantes sont les plus toxiques.
Vigilance aussi sur le foin et l’ensilage : les séneçons demeurent toxiques une fois séchés.

Description de la plante

Hauteur de la plante
S. vulgaris : 15 à 40 cm
S. jacobeae : 50 à 120 cm
S. inaequidens : 40 à 80 cm, parfois jusqu’à 110 cm

Tige / tronc
S. vulgaris : Dressée, ramifiée dès la base, surface cannelée, pubescente (aspect de toile d’araignée)
S. jacobeae : Dressée, anguleuse, maculée de brun rougeâtre, ramifiée au sommet (forme en éventail)
S. inaequidens : Glabres, grêles, nombreuses, très ramifiées dès la base, couchées puis se redressant, parfois légèrement ligneuses, forme buissonnante

Racines
–

Feuilles
S. vulgaris : Alternes, simples, pubescentes, base embrassante formant des oreillettes rondes, profondément découpées, celles de la base pétiolées, celles de la tige non pétiolées
S. jacobeae : Alternes, glabres, pennatipartites, divisées en segments presque égaux, oblongs ou crénelés. Feuilles inférieures pétiolées, suivantes sessiles à oreillettes embrassantes
S. inaequidens : Persistantes, alternes, simples, linéaires, parfois irrégulièrement dentées, nervure centrale saillante

Fleurs
S. vulgaris : Floraison quasiment toute l’année. Fleurs jaunes, tubulées, capitules organisés en corymbe, pédoncule floral aranéeux (couvert d’un revêtement semblable à une toile d’araignée)
S. jacobeae : Floraison de juillet à septembre. Fleurs jaune doré, capitules en corymbe ombelliforme au sommet des tiges fleuries, capitules de Ø 2 cm
S. inaequidens : Floraison quasiment toute l’année. Fleurs jaunes, capitules de Ø 2 cm

Fruits
S. vulgaris : Akènes allongés, section ronde, surface côtelée, sommet tronqué, pubescents, plusieurs rangées de soies denticulées
S. jacobeae : Akènes cylindriques et linéaires, aigrette sessile à soies filiformes
S. inaequidens : Akènes à pappus blanc ou argenté, plumeux














Distribution

S. vulgaris
Très commun en Europe, en Asie tempérée et dans l’Afrique du Nord, il pousse dans les terres cultivées, les parcs et les jardins ainsi que dans les décombres, led bords des routes, de chemins, les talus…. Il est considéré comme une adventice à éliminer. Il apprécie les sols riches, en azote et en minéraux. Espèce pionnière, le séneçon commun supporte mal la concurrence d’autres plantes.
S. jacobeae
Originaire d’Europe, il s’est naturalisé en Amérique du Nord et en Nouvelle-Zélande. En France métropolitaine, il peut être très envahissant dans certaines régions. Il est alors nécessaire de le contrôler ou de le détruire pour entretenir les pâturages. Il pousse de préférence dans les prairies, les jachères, les lisières de bois, les champs cultivés, les talus, les bords de routes…
S. inaequidens
Originaire d’Afrique du Sud, il pousse dans les terrains vagues, au bord des routes, des chemins ou des voies ferrées, les prairies, les sous-bois, de préférence sur sol acide, non argileux. Adventice des vignes et des vergers méditerranéens, il se répandant très peu dans les autres cultures. Très commun, il est présent sur tout le territoire. C’est une espèce exotique invasive dans le sud de la France.




Molécules toxiques pour les équidés

Les séneçons renferment des alcaloïdes pyrrolizidiniques qui sont hépatotoxiques. Après ingestion, ils sont métabolisés au niveau du foie des vertébrés. Leurs produits de dégradation y provoquent de graves lésions, souvent mortelles. Les alcaloïdes pyrrolizidiniques donnent un goût amer aux séneçons, ce qui le rend peu appétents. Le séneçon commun serait moins toxique que le séneçon de Jacob et le séneçon du Cap. Cependant, la toxicité varie en fonction du séneçon concerné, du climat local et du sol de la parcelle, de la sensibilité individuelle du cheval.
Circonstances d’intoxication

Les équidés ignorent en général les séneçons au pâturage, du fait de son goût amer. Ils peuvent les consommer dans des circonstances particulières :
- Une fois séché dans les fourrages, les séneçons sont moins amers et plus appétents que lsur pied. Les fourrages (foins et enrubannés) issus de prairies envahies par les séneçons, constituent une source majeure d’intoxication.
- En période de sécheresse, les espèces fourragères d’intérêt pour les équidés pâtissent du manque d’eau et le couvert prairial se dégrade. Le séneçon, qui résiste bien à la sécheresse, est plus abondant et devient plus attractif pour les équidés qui peuvent alors en consommer, notamment les fleurs et les feuilles.
Symptômes d’intoxication

L’intoxication peut être aiguë ou chronique.
L’intoxication aiguë est rare et apparaît lorsque l’équidé a ingéré en quelques jours une quantité équivalent à 3-5% de son poids vif. Elle aboutit à une mort rapide.
L’intoxication chronique fait suite à une consommation quotidienne de 50 à 100 g/j pendant 6 à 8 semaines, entrainant une accumulation progressive de molécules toxiques dans le foie de l’équidé. Ce dernier semble en bonne santé jusqu’à l’apparition brutale de signes cliniques, parfois plusieurs mois après le début de l’ingestion.
Les équidés intoxiqués peuvent présenter les symptômes suivants :
- diarrhée ou constipation, coliques, amaigrissement
- prostration, incoordination motrice, posture anormale, agitation
- tachypnée
- ictère, hépatite
- photosensibilisation
Mesures de prévention

Les moyens de prévention pour éviter les intoxications aux séneçons sont :
- Entretenir ses pâtures pour conserver un couvert végétal homogène et de qualité.
- Assurer une bonne gestion du pâturage : éviter le surpâturage, limiter le pâturage en période sèche ou complémenter en foin, faucher les refus, mettre en place un pâturage tournant et un pâturage mixte lorsque cela est possible.
- Contrôler les fourrages (paille, foin, ensilage…) de façon systématique. Faire analyser le fourrage en cas de doute.
- Informer et sensibiliser les cavaliers et les détenteurs d’équidés, être vigilant lors des sorties en extérieur.
Auteurs : Christel Marcillaud Pitel RESPE, Gilbert Gault RESPE / CNITV, Nelly Genoux IFCE
Références bibliographiques : Bruneton J (2005 et 2009), Cornevin Ch (1887), McKenzie R (2012)
Date de la version : 27/11/2024
APPLIWEB TOXIPL@NT

L’appliweb ToxiPl@nt permet aux détenteurs d’identifier des végétaux représentant un risque d’intoxication pour leur(s) équidé(s) et de prendre ainsi des mesures de prévention pour limiter les risques d’intoxication.
Ces végétaux peuvent être présents naturellement dans l’environnement de vos chevaux, rencontrés lors d’une sortie, ou plantés à des fins ornementales. Il est donc important de réussir à les identifier afin de limiter les risques d’intoxication pour vos équidés.
En combinant les connaissances du RESPE aux informations de la base de données Pl@ntNet, l’application identifie, grâce à la reconnaissance d’image(s), une plante à partir de votre/vos photo(s), et vous fournit le niveau de toxicité de celle-ci.