[Appel à vigilance] Présence d’Adonis spp dans un foin du Gard – Risque pour tous les herbivores dans le Sud Est (PACA et Occitanie)
Présence d’Adonis spp dans un foin du Gard – Risque pour tous les herbivores dans le Sud Est (PACA et Occitanie)
Un cas grave d’intoxication dans un club hippique avec une forte mortalité rapide a révélé le risque d’accident avec des foins produits dans la région de la Camargue, mais d’autres provenances seraient possibles dans un triangle Montpellier – Orange – Marseille.
Les espèces sensibles sont en premier lieu les chevaux et tous les équidés, suivis des veaux, puis des ovins et enfin des porcins. Les bovins adultes (ruminants) seraient relativement peu sensibles.
L’Adonis (ici plutôt Adonis flammea ou Adonis aestivalis) est une petite plante annuelle (20 à 40 cm), adventice des cultures fourragères ou céréalières de Poaceae (ou Graminées) et Fabaceae (ou Légumineuses).
La plante possède des feuilles multifides et des fleurs en général rouge écarlate de 8 à 10 mm de diamètre de 3 à 6 pétales.
Crédit photo : Gilbert Gault
Les fruits polycarpiques sont légèrement coniques avec une grappe en épis plus ou moins lâches.
Crédit photo : Gilbert Gault
L’Adonis est une plante sauvage qui aime le soleil et le calcaire. On la trouve sur les bords des chemins, les lisières de forêts et de champs cultivés, prairies et talus secs. Son aire de répartition est plutôt méridionale et en montagne.
Crédit photo : Claire Meyer
La voie d’intoxication est l’ingestion de foin contaminé. La plante ne semble pas consommée à l’état frais probablement du fait de son appartenance à la famille du bouton d’or (Ranunculus spp), avec une âcreté en frais qui disparaît à la dessiccation. La dose toxique débute à 5-10% de contamination par la plante du foin et les cas mortels sont observés dès que le seuil de 15% est dépassé. On trouve des doses indicatives entre 400 et 500g pour un mouton de 60 kg et on évalue à 50g à 500 g la dose mortelle chez le cheval. Il est possible que les teneurs en principes toxiques fluctuent en fonction de l’état végétatif et de stress de la plante.
Le tableau clinique est frustre avec une mort rapide. On observe souvent des convulsions, de l’ataxie, de la tachycardie et une prostration marquée. Dans la bibliographie, sont également décrits des troubles digestifs de type purgation violente avec parfois une diarrhée hémorragique. A l’autopsie, une congestion généralisée et des hémorragies péricardiques sont généralement observées. En cas d’expositions réitérées, des foyers de nécrose myocardique ont été décrits.
Les observations de ces dernières années montrent une augmentation des populations d’Adonis spp dans les cultures fourragères et quelques cas essentiellement observés dans l’espèce équine.
Dans le cas présent, la plante est souvent associée avec des coquelicots qui pourraient avoir un effet aggravant de l’intoxication par ralentissement du transit digestif.
Crédit photo : Gilbert Gault
Mise à jour CNITV du 30/09/2021