par Pierre TRITZ (1,2), Agnès LEBLOND (1,3), Sylvie LECOLLINET (4), Stéphane PRONOST (5)
En 2012, le sous-réseau Syndrome Neurologique a enregistré un nombre de déclarations stable, contrairement aux autres sous-réseaux et ce malgré la fin de la gratuité totale des analyses. La prise en charge, réduite à 50% au 1er juillet 2012, permet cependant pour une somme raisonnable (à partir de 33€) de rechercher des pathogènes majeurs du système nerveux comme l’herpès virus équin 1 (HVE 1) responsable de la forme nerveuse de la rhinopneumonie ou le virus West Nile (VWN, flavivirus).
Le sous-réseau a enregistré 81 cas en 2012 versus 84 en 2011 soit une diminution de 3.5 %. En général, les fiches d’examen neurologique sont bien remplies ; seules 3 fiches sont non remplies au 1er semestre (dont 1 sans prélèvement) et 6 non remplies au 2e semestre (dont 1 sans prélèvement), chiffres équivalents à l’année 2011 (10 fiches non remplies au total dont 4 sans prélèvement associé). Ces neuf déclarations ont dû être exclues pour non-conformité majeure en l’occurrence l’absence de description des signes cliniques : en effet rien ne nous permettait de savoir si ces chevaux présentaient bien une atteinte du système nerveux central (SNC).
Pour rappel, tout cas inhabituel peut être déclaré dans ce sous réseau, à la condition impérative qu’une description clinique soit faite.
Pour relever les informations épidémiologiques sur le terrain, nécessaires à la déclaration en ligne, la fiche de collecte disponible dans l’espace VS, permet d’avoir une « check-list » conçue pour apporter une aide à l’examen neurologique du cheval. Elle rappelle également les prélèvements à effectuer. Il est indispensable de la télécharger à l’avance.
Par ailleurs, une dizaine de déclarations ont été effectuées plus de 15 jours après le début des symptômes et ne correspondent donc pas à l’expression d’une pathologie aiguë.
Les prélèvements effectués ont évolué durant l’année 2012. Les VS ont bien compris l’intérêt de l’écouvillon naso-pharyngé dans le diagnostic des myéloencéphalites à HVE 1 et le pratiquent de plus en plus souvent, avec seulement 2 écouvillonnages au premier semestre contre 31 au second semestre, et ceci au détriment des prélèvements sanguins (cf. tableau 1).
En fait seuls 60 % des prélèvements arrivant au laboratoire sont conformes au protocole. Pour rappel, ce dernier prévoit l’envoi systématique de 2 tubes de sang prélevé sur tube sec pour la recherche sérologique du Virus de West-Nile et des prélèvements permettant de rechercher les Herpès virus, avec par ordre de préférence :
• Soit 2 tubes EDTA contenant du LCR (prélèvement de choix)
• Soit un écouvillon naso-pharyngé
• Soit 2 tubes de sang prélevés sur EDTA
Seuls ces prélèvements font l’objet d’une prise en charge à 50 % par le RESPE.
Toutefois, il est utile quand du LCR est envoyé, de fournir également un tube de sang prélevé sur EDTA qui pourra être utilisé par le laboratoire pour permettre d’augmenter le faisceau d’informations et améliorer l’interprétation des résultats en comparant la biochimie sanguine à celle du LCR notamment. Ce prélèvement supplémentaire permet en outre de vérifier une positivité sur un autre compartiment, en cas de problème technique au laboratoire ou de problème d’acheminement. Les prélèvements sanguins peuvent de surcroît permettre de compléter la demande d’analyse a posteriori pour confirmer éventuellement une hypothèse qui n’avait pas été envisagée initialement (sérologies Babesia, Theileria, Borrelia, Neospora, maladie de Borna, PCR Babesia, Leptosirose, numération formule, biochimie hépatique,…). Mais tous ces tests complémentaires sont à la charge du demandeur.
Les cas 2012 ont été classés comme les années précédentes en combinant les commémoratifs, l’examen neurologique et le résultat des examens de laboratoire (Pour rappel, les résultats des NF doivent être transmis et ne le sont que trop peu souvent). Le virus neuropathogène majeur, avec 5 cas confirmés, est l’HVE1, qui est régulièrement à l’origine de nombreux cas dramatiques, voire mortels. Un cas suspect de fièvre du Nil occidental (Virus de West Nile VWN) a été détecté mais non confirmé par le laboratoire de référence. Trois cas d’encéphaloses hépatiques, 2 cas de tétanos et un cas d’Ehrlichiose à Anaplasma phagocytophilum ont été suspectés.
Dans la catégorie « Autres », on remarque également une myopathie, des encéphalomyélites infectieuses, une encéphalite bactérienne, des myélopathies infectieuses, des encéphalomyélites et des myélopathies d’origine indéterminée…
Les données recueillies dans ce sous-réseau contribuent à la recherche en pathologie équine. Ainsi elles ont permis une étude standardisée des MEH (Myéloencéphalites herpétiques) qui sera bientôt publiée et mise à votre disposition sur le site du RESPE. De plus, des études sont en cours en collaboration avec l’Institut Pasteur, l’ANSES et le laboratoire Frank Duncombe pour élaborer ou valider de nouveaux tests diagnostiques comme les puces à ADN permettant de détecter plusieurs dizaines de virus simultanément ! Tous ces outils ont ensuite vocation à être mis à la disposition des vétérinaires praticiens.
(1) Co-responsable du sous-réseau syndrome neurologique du RESPE
(2) Clinique vétérinaire de Faulquemont (57)
(3) INRA, VetAgro Sup
(4) ANSES Maisons-Alfort
(5) Laboratoire Frank Duncombe