Bilan reproduction RESPE – année 2018

BILAN DES INFORMATIONS SANITAIRES

ANÉMIE INFECTIEUSE ÉQUINE (AIE) – DANGER SANITAIRE DE CATÉGORIE 1*

La surveillance de l’anémie infectieuse équine (AIE) s’organise de plusieurs façons :

  • Le dépistage : plusieurs stud-books ainsi que l’Etat imposent des dépistages systématiques pour les étalons en amont de la saison de monte respectivement pour les étalons utilisés en monte naturelle et en insémination artificielle. En 2018, aucun cas n’a détecté en France via ce suivi officiel.
  • Le diagnostic sur des équidés présentant des signes cliniques compatibles avec l’AIE :
    – le RESPE inclut un test de de Coggins dans son protocole « Piro-Like » (fièvre isolée). Aucun cas n’a pu être identifié par ce biais en 2018.
    – Sur des suspicions cliniques faites par des vétérinaires sanitaires ou lors d’enquêtes épidémiologiques,
    4 cas ont ainsi été confirmés chez des chevaux de loisir dans le sud-est de la France (les Alpes-Maritimes, le Var et le Vaucluse) en janvier, juillet et novembre 2018. Les chevaux positifs ont été euthanasiés et les mesures réglementaires prises autour des foyers (restriction des mouvements, zone de surveillance, screening).

ARTÉRITE VIRALE ÉQUINE (AVE) – DANGER SANITAIRE DE CATÉGORIE 2*

L’Artérite Virale Équine est également surveillée par :

  • le dépistage dans le cadre de la monte par certains stud-books et l’Etat, avec des analyses obligatoires sur les étalons et / ou sur les juments.

Par ce biais, 1 mâle de 10 ans a été confirmé positif, excréteur dans le sperme, en novembre 2018 ; il était stationné temporairement dans le Calvados pour des tests en vue de congélation. A ce jour ce mâle n’est pas approuvé étalon.

  • le diagnostic d’équidés présentant des signes cliniques compatibles avec l’AVE.

Deux avortements dus à l’artérite virale équine ont ainsi été identifiés dans l’Orne, le 16 octobre puis le 18 novembre dans 2 structures d’activité mixte (élevage et courses). Ces deux foyers étaient les premiers détectés en France depuis 2007.

Une enquête épidémiologique a été menée par le Laboratoire National et Européen de référence (LNR / LRUE) pour l’AVE, ANSES, site de Normandie. Des mesures strictes d’isolement, des suivis sérologiques et des dépistages ont permis de limiter la circulation virale, notamment chez les étalons et les chevaux à l’entraînement présents sur les sites.

Le virus incriminé semble peu pathogène : malgré une circulation non négligeable du virus et le nombre élevé de juments gestantes présentes sur les sites, seuls deux avortements dus à l’AVE ont été relevés. D’autre part, les chevaux contaminés par le virus n’ont, semble-t-il, pas présenté d’autres signes cliniques (signes respiratoires en particulier). Le typage du virus indique que ce dernier appartient au sous-groupe européen 2 comme les virus caractérisés ces dernières années en France dont celui responsable de l’épizootie de 2007.

MÉTRITE CONTAGIEUSE DES ÉQUIDÉS (MCE) – DANGER SANITAIRE DE CATÉGORIE 2*

La Métrite Contagieuse des Equidés est également surveillée via :

  • Le dépistage dans le cadre de la monte par certains stud-books et l’Etat avec des analyses obligatoires sur les étalons et/ou les juments :
    – 1 cas a été confirmé le 23/01/18 dans le Calvados sur un entier Pure Race Espagnol de 15 ans, n’ayant jamais sailli en France, probablement contaminé avant son arrivée en France. Il a reçu un traitement adapté.
  • le diagnostic d’équidés présentant des signes cliniques de métrites :
    – 1 cas a été confirmé sur une jument Oldenbourg présentant une métrite purulente le 28/06/18 dans les Côtes-d’Armor à la suite d’une insémination en sperme congelé, Elle a également été traitée.

RECHERCHE D’AUTRES AGENTS PATHOGÈNES – RESPONSABLES D’UNE MÉTRITE

Les stud-books PS et AQPS imposent un dépistage sur les étalons et les juments des deux bactéries suivantes.

Pseudomonas aeruginosa – Danger sanitaire de catégorie 3*

  • 23754 chevaux testés
  • 90 positifs

Klebsiella pneumoniae – Danger sanitaire de catégorie 3*

  • 23758 chevaux testés
  • 270 positifs

EXANTHÈME COÏTAL – DANGER SANITAIRE DE CATÉGORIE 3*

L’exanthème coïtal maladie sexuellement transmissible dû à l’herpèsvirus de type 3 (HVE3) est surveillé par le RESPE depuis 2017, via une déclaration spécifique des suspicions cliniques.
5 suspicions cliniques (1 étalon Quarter Horse et 4 juments Trotteur, race de trait, Quarter Horse et Connemara) ont été remontées au RESPE en 2018, dans 4 foyers différents (Ille-et-Vilaine, Manche, Orne, Haute-Garonne). Toutes ont été confirmées.

HERPÈSVIROSES ÉQUINES TYPES 1 ET 4 (HVE1 – HVE4) – DANGER SANITAIRE DE CATÉGORIE 3*

Les herpèsviroses 1 et 4, maladies hautement contagieuses, sont surveillées par le RESPE sous leurs différentes formes cliniques (respiratoires, abortives et nerveuses). Dans le cadre de la reproduction, les infections à herpèsvirus de type 1 et 4 peuvent avoir un impact direct par les avortements provoqués, mais aussi indirect en perturbant l’organisation de la monte, par la limitation des mouvements préconisée en cas d’épidémie (circulation importante du virus).

En 2018 un nombre inhabituellement élevé de foyers et de cas d’herpèsviroses de type 1 et 4 a été observé par le RESPE essentiellement en filière sport dès le mois de mars jusqu’à un retour à la normale début juillet (au total sur 2018 : 145 cas d’infection par HVE4 et 71 cas d’infection par HVE1,
principalement dans la moitié Ouest de la France), déclenchant la mise en œuvre d’une cellule de crise.
19 cas d’avortements à HVE1 (dont 16 pendant la crise HVE) et 2 à HVE4 (pendant la crise HVE) ont notamment été relevés.

GRIPPE – DANGER SANITAIRE DE CATÉGORIE 3*

La grippe, maladie respiratoire équine parmi les plus contagieuses, est surveillée par le RESPE au travers de la surveillance du syndrome respiratoire aigu. Elle peut impacter l’organisation de la monte par la limitation des mouvements ou les mesures sanitaires qui peuvent être imposées par certains organismes de la filière en cas d’épizootie. Elle peut également causer dans de rares cas, la mort de jeunes poulains.

En 2018, après 3 années sans cas de grippe relevés en France, 13 cas dans 3 foyers différents ont été confirmés par le RESPE. L’épizootie s’est déclarée en décembre 2018, avec l’identification d’un type de souche n’ayant pas circulé sur le territoire depuis 2009, laissant présager de nouveaux foyers sur l’année 2019.

Outre leur caractère obligatoire pour la monte dans le cadre de l’insémination artificielle ou via le règlement de certains stud-books pour la monte naturelle, la vaccination contre les herpèsviroses et la grippe reste un moyen efficace de prévention, y compris sur les éventuelles conséquences sur la reproduction.

Le contenu de ce rapport a été produit et validé par des experts issus du Conseil Scientifique et Technique du RESPE, par l’IFCE, Le Trot, France Galop et la Fédération des Eleveurs du Galop.

SUIVI OFFICIEL DE LA MONTE (DONNÉES SIRE)

Tous les reproducteurs mâles des principales races font l’objet d’un dépistage annuel ainsi qu’environ 10000 juments des races de course au galop. Les données sont enregistrées dans la base SIRE de l’IFCE.

 

Carte : répartition des chevaux ayant fait l’objet d’analyses de laboratoire préalable à la saillie.

* Font partie des dangers sanitaires de catégorie 1, les maladies pouvant avoir un impact sur la santé publique et/ou l’économie de la filière. Elles sont réglementées et leur gestion revient à l’Etat (services vétérinaires). Les dangers de catégorie 2 regroupent les maladies présentant un risque moindre, mais sont réglementés, avec une déclaration obligatoire auprès des services vétérinaires ; leur gestion est cependant du ressort des professionnels. Les dangers sanitaires de catégorie 3 correspondent aux maladies non réglementées, dont la gestion revient exclusivement aux professionnels de la filière.

 

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Sources : RESPE, Labéo Frank Duncombe, ANSES – LRUE – Laboratoire de pathologie équine de Dozulé, IFCE