Budget temps du cheval : mieux le connaître pour mieux le respecter et améliorer le bien-être de vos équidés
Bonne santé et bien-être équin sont intimement liés. Aussi, la prévention des maladies passe par une bonne connaissance des besoins physiques, physiologiques, psychiques, comportementaux et sociaux de vos équidés.
Qu’appelle-t-on budget-temps chez le cheval ?
Le budget-temps du cheval correspond à la répartition sur 24h de ses activités : manger, se reposer, bouger, interagir avec ses congénères… Le respect de ce budget-temps est important pour le bien-être du cheval au quotidien et donc pour la sécurité des professionnels et des clients.
Des études menées par des éthologues ont permis d’estimer le budget-temps du cheval en liberté, dans des conditions dites naturelles. La répartition des activités quotidiennes est ainsi classiquement estimée dans les observations comportementales :
- Recherche et consommation de nourriture – 60% (14-15h) ;
- Repos debout ou couché – 25% (6h) ;
- Déplacements, essentiellement au pas, autres que liés à l’alimentation – 6% (1-2h) ;
- Surveillance de l’environnement 6% – (1-2h) ;
- Autres : toilettage, interactions avec les congénères, reproduction, comportements excrétoires.
Ces activités se produisent quotidiennement, par contre le moment où elles interviennent dans les 24h varie en fonction de l’environnement du cheval : météo, accès aux ressources, saisons…
L’importance du temps alloué à l’alimentation
Dans les conditions naturelles, l’alimentation et la rechercher d’alimentation constituent l’activité la plus importante des équidés, ces derniers restant rarement plus de 3h30 sans s’alimenter. Ils pâturent bien plus souvent que les ruminants, leur digestion se faisant en continu et ils s’alimentent tout en se déplaçant. Leur régime alimentaire est très riche en fibres mais non restreint à l’herbe : feuilles, écorces, brindilles, baies… peuvent être consommées.
Dans les structures équestres, où les équidés sont majoritairement détenus en boxes avec une alimentation distribuée, le temps passé à s’alimenter est restreint et peut avoir des conséquences sur la santé des équidés : ulcères gastriques, troubles du comportement… Des pistes peuvent être explorées pour augmenter le temps d’alimentation, lorsque l’accès au pâturage n’est pas possible :
- Permettre aux équidés d’accéder au foin à volonté. Des solutions d’aménagement existent pour ne pas avoir à le distribuer tous les jours
- Mettre en place des systèmes qui permettent de ralentir la vitesse d’ingestion, se rapprochant ainsi de la recherche de nourriture, et favorisent l’allongement du temps passé à mâcher, ce qui permet de diminuer les risques d’ulcères
- Choisir un aliment à base de fibres, distribué mouillé afin de créer un volume plus important à manger, faciliter la digestion et limiter la création de bouchons
Les déplacements en liberté
Dans les conditions naturelles, le cheval se déplace pour aller d’un point de ressources à un autre : eau, nourriture, abris, congénères… Ces déplacements se font majoritairement au pas et en file indienne. Le temps passé à se déplacer est toujours le même, quelle que soit la taille du domaine vital du troupeau.
Dans les structures équestres, la vie en boxes limite fortement les déplacements en liberté des équidés. Des pathologies, comme des engorgements, ou des troubles du comportements peuvent apparaître. Pour pallier ce manque de déplacements, des pistes sont possibles :
- Penser l’hébergement pour permettre aux équidés de se déplacer pour accéder aux différentes ressources : cela peut aller de la stabulation à l’écurie active
- Permettre aux équidés d’avoir un accès journalier à un paddock et/ou à une pâture de manière hebdomadaire. Des accords peuvent être trouvés avec des agriculteurs ou les communes qui disposent parfois d’espaces naturels non utilisés
- Offrir aux équidés des moments de liberté au manège, une ou plusieurs fois dans la semaine
Les interactions avec les congénères
Les contacts sociaux avec les congénères, le toilettage, le jeu… sont des comportements indispensables pour le bien-être des équidés, même si la part du budget-temps qui leur est allouée est courte.
Là encore, la vie en boxes individuels réduit fortement les possibilités d’interaction avec les congénères, les contacts étant principalement visuels et auditifs. Cela peut générer chez les équidés des troubles du comportement, du stress, voir une forme d’apathie.
Des possibilités d’aménagement du lieu de vie comme les écuries actives, les stabulations, les boxes « sociaux », ou encore les paddocks all weather pour 2 équidés, offrent aux équidés des contacts sociaux plus proches de leurs besoins, tout en garantissant la sécurité des équidés, des professionnels et des clients.
La présence d’un poney qui peut aller librement d’un paddock à l’autre est aussi une piste pour permettre aux équidés d’avoir des contacts sociaux.