Bulletin du RESPE n° 18

Edito : La Gourme : maladie du passé ?

Jean-Luc CADORE (1)

En se rappelant la dernière phrase de La peste de Camus – « … une maladie infectieuse ne meurt ni ne disparaît jamais … » , on ne peut qu’observer que la gourme n’est pas une maladie du passé.

Malgré une connaissance des différentes formes cliniques, nombreuses et très variées, nous apprécions mal aujourd’hui son incidence et sa prévalence dans les élevages en France ; et pourtant l’ensemble des témoignages rapporte bien son existence et son identification régulière et assez fréquente sur l’ensemble du territoire.

De nouveaux outils diagnostiques ont été mis au point et il existe un consensus sur l’importance des porteurs sains, potentiellement excréteurs et contaminant lors de leur arrivée dans un effectif naïf. Une nouvelle stratégie vaccinale est également maintenant proposée, notamment dans les effectifs atteints.

Il apparaît donc nécessaire de faire converger toutes les compétences, des cliniciens de terrain, des biologistes, des épidémiologistes et des compagnies pharmaceutiques, pour établir une cartographie de cette infection streptococcique des équidés, afin d’en préciser sa gravité, d’en apprécier son importance, et de proposer des stratégies standardisées de reconnaissance et de prophylaxie, médicale mais aussi sanitaire, adaptées aux différents contextes.

La mise en route d’un réseau d’épidémiosurveillance est donc tout à fait opportune et permettra, très prochainement, de commencer un travail de collecte des données dans le cadre du RESPE avec l’appui scientifique, technique et financier du laboratoire Intervet et avec la contribution d’étudiants.

Lectures complémentaires :

Cadoré JL. La gourme du cheval : les leçons du passé, les espoirs du futur. Nouveau Praticien Vétérinaire Équine, 2005 ;5 :29-34.

(1) École Nationale Vétérinaire de Lyon

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