Bulletin du RESPE n° 19

Edito : De l’intérêt des réseaux d’épidémiosurveillance

Travail collectif – Chirstel MARCILLAUD-PITEL (1) et Claire LAUGIER (2)

Créé en 1947 par l’OMS, le programme de surveillance de la grippe humaine est le plus ancien réseau d’épidémiosurveillance mis en place.  Il permet d’observer en permanence l’évolution du virus dans le monde et ses conséquences pour la santé humaine et fournit aux laboratoires pharmaceutiques un avis sur la composition la plus efficace pour leurs vaccins.

En France, depuis 1984, ce sont les GROG, Groupements Régionaux d’Observation de la Grippe, qui assurent, entre autre, un réseau d’alerte et de surveillance de cette maladie. En 20 ans, leur travail coordonné à l’échelon régional et national, a permis d’annoncer de façon fiable l’arrivée des épidémies de grippe et a guidé activement les choix de l’OMS pour l’élaboration du vaccin annuel.
Par la suite, l’intérêt des réseaux d’épidémiosurveillance en santé humaine s’est imposé, à tel point qu’il en existe aujourd’hui une multitude, qui suivent, outre tout type de pathologie, la concentration en ozone ou en pollens de l’air que nous respirons.

Le RESPE est actuellement l’unique réseau européen d’épidémiosurveillance consacré à la pathologie équine.

En première ligne sur le terrain, à la jonction entre les propriétaires et les laboratoires, le vétérinaire praticien apparaît comme la porte d’entrée incontournable de l’observation des maladies existantes ou émergentes dans la population équine.

Ainsi, le RESPE s’appuie sur la participation bénévole d’une centaine de vétérinaires sentinelles, membres de l’AVEF ou de la SNGTV, répartis sur l’ensemble du territoire national.

Cependant, l’efficacité de ce réseau national et la pertinence des résultats recensés sont étroitement liées à l’étendue et à la représentativité des cheptels effectivement surveillés par rapport à la population française totale d’équidés.

Une enquête visant à évaluer la couverture du RESPE a donc été réalisée en 2005 par le service d’épidémiologie de l’AFSSA LERPE par le biais d’un questionnaire adressé à chaque vétérinaire ou à chaque cabinet vétérinaire sentinelles.

Grâce à un taux élevé de réponses, l’analyse des informations recueillies a permis de faire ressortir les points forts et faibles de ce réseau.
Les principaux résultats de cette enquête sont présentés dans l’article suivant. En particulier, ils ont montré un bon niveau de couverture globale incluant environ 30% des équidés recensés sur le territoire métropolitain mais également un déficit de surveillance concernant les effectifs nationaux d’ânes et de chevaux de trait, et l’ensemble des équidés de 5 régions françaises.

Pour optimiser le fonctionnement du RESPE et accroître la valeur des informations épidémiologiques qu’il génère, nos efforts doivent maintenant :

– tendre à pallier les déficits identifiés de couverture par une recherche active et ciblée de nouveaux vétérinaires sentinelles (le partenariat AVEF-SNGTV, initié depuis plus d’un an et le développement de nouveaux réseaux spécialisés – Gourme 2006 – semblent des pistes efficaces pour atteindre cet objectif),

– permettre de renforcer le niveau de déclaration des vétérinaires sentinelles existant par l’analyse critique du fonctionnement des sous-réseaux spécialisés, la simplification des protocoles et l’amélioration des informations.

(1) RESPE
(2) Afssa LERPE

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