Bulletin du RESPE n° 21

Edito : RESPE : Réflexions pour une refonte

François VALON (1)

Chacun reconnaît l’intérêt de ce réseau, tant au niveau local pour les praticiens qu’au niveau régional, national et international  pour tous les acteurs de la filière équine et pour les responsables en charge de missions sanitaires dans cette espèce.

Son identité est parfois mal perçue. Le RESPE, issu du travail bénévole de la commission Maladie Infectieuse de l’AVEF, fonctionne sans statut juridique spécifique. Si la convention AFSSA / AVEF a permis sa reconnaissance scientifique, elle est maintenant un obstacle à son développement et notamment pour l’adhésion de nouveaux partenaires et lors de signatures de conventions. De plus, elle ne permet pas une gestion financière autonome.

C’est pour ces raisons que nous avons « loupé le coche » pour le traitement du dossier des M.D.O Artérite Virale et Métrite Equine Contagieuse malgré notre volonté et l’émergence d’un consensus. Plusieurs réunions associant DGAL, Haras Nationaux, Vétérinaires, représentants des éleveurs avaient permis de définir les niveaux d’interventions et les moyens à mettre en place. Trois niveaux d’intervention avaient été identifiés : la veille sanitaire et le suivi épidémiologique, la gestion administrative et sanitaire de la monte, le suivi des cas positifs (enquête, contrôles, traitements…).

Schématiquement les actions de contrôle et de police sanitaire étaient assurées par les vétérinaires « sanitaires » appuyés par les commissions sanitaires des Stud-Books qui ont inscrit des objectifs et protocoles sanitaires dans leurs règlements, la gestion administrative de la monte et le contrôle du statut sanitaire étaient assurés par les Haras Nationaux et nous avions proposé une implication forte du RESPE pour la veille épidémiologique. Les missions étant limitées au recueil et à l’analyse des données et à la diffusion d’alerte et de synthèses épidémiologiques. Nous avions apporté une réponse positive à la demande des éleveurs de Pur Sang pour cette mission d’épidémio-surveillance définie et limitée. Toutefois cette mission était subordonnée à notre capacité de signer une convention et d’obtenir des moyens humains et financiers importants et pérennes,  moyens qui n’ont pas été obtenus.

Ce volet épidémiologique reste d’actualité et l’on peut craindre qu’en l’absence d’une volonté politique de la profession, d’autres se l’approprient. La demande de croisement des fichiers entre les Laboratoires d’analyse et les Haras Nationaux en est elle le signe ?

Conscient de ces enjeux, des obstacles et des moyens nécessaires pour parvenir à nos objectifs, le conseil d’orientation considère qu’une évolution du RESPE est vitale avec en priorité l’établissement de statuts juridiques propres, la reconnaissance par la DGAL et la participation de tous les acteurs de la filière Equine dont les éleveurs.

Il est évident que la pertinence de ce réseau fondé sur les vétérinaires sentinelles nécessite une augmentation des déclarations bien documentées, une meilleure répartition nationale mais aussi la surveillance de races actuellement sous représentées. Pour répondre à ces objectifs les adhésions des Ecoles Vétérinaires et de la SNGTV sont primordiales mais aussi une analyse critique des moyens mis en œuvre est indispensable notamment par la réalisation en 2008 d’une « enquête de satisfaction » auprès des vétérinaires sentinelles.

(1) Clinique vétérinaire du Parc des Brières

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