Bulletin du RESPE n° 24
Edito
François VALON (1)
Le 08 avril 2008 les nouveaux statuts du RESPE ont été adoptés. Il devient une association indépendante (loi 1901) de veille et d’alerte sanitaire en pathologie équine.
Il regroupe désormais statutairement l’ensemble des acteurs de la filière Equine : socio-professionnels et vétérinaires. Premier réseau européen d’épidémiosurveillance en pathologie équine, fondé sur un réseau de vétérinaires sentinelles, il poursuit et développe ses objectifs : assurer une veille sanitaire de certaines affections ou syndromes et développer un réseau de compétences vétérinaires permettant une collecte rapide d’informations épidémiologiques grâce notamment à ses sous réseaux : syndrome respiratoire aigu (SRA), gourme, syndrome nerveux, myopathie atypique qui seront complétés à la fin de cette année par le sous réseau avortement.
Ces missions sont encadrées et expertisées par le Conseil Scientifique et technique (CST) qui s’appuie sur ses collèges.
L’évolution de ses statuts lui permet en complément et dans le prolongement de sa mission d’épidémiosurveillance de promouvoir des politiques et actions sanitaires avec l’ensemble des intervenants et particulièrement de gérer les crises sanitaires hors maladies réglementées grâce la constitution d’une cellule de crise pilotée par son conseil d’administration (CA).
Nous rappelons au fil des bulletins et communications que la capacité de gestion d’une crise sanitaire repose sur la capacité à détecter une émergence, c’est-à-dire une élévation du nombre de cas observés par rapport au nombre de cas attendus sur une période donnée et en un point donné. Les seuils d’alerte définis sont d’autant plus sensibles et spécifiques que la population des vétérinaires sentinelles impliqués quotidiennement dans le recueil de données est stable et que leur répartition sur le territoire national est homogène.
Gageons que l’implication forte des socio-professionnels dans le RESPE permettra de sensibiliser les propriétaires et détenteurs de chevaux à une démarche de prévention bien comprise fondée sur notre réseau d’épidémiosurveillance. Ainsi un plus grand nombre de chevaux seront consultés pour des symptômes parfois considérés comme banaux mais pouvant correspondre à l’émergence ou la ré émergence de maladies graves à l’origine d’épizooties redoutables. Souhaitons qu’un plus grand nombre de vétérinaires adhéreront volontairement à notre association (Charte d’adhésion) comme le permet l’évolution de nos statuts et que, devenus vétérinaires sentinelles, ils auront la volonté de répondre quotidiennement à leurs engagements.
La gestion des derniers foyers d’artérite virale équine a montré que tous les acteurs de ce réseau étaient parfaitement opérationnels mais l’épizootie de West Nile aux USA en 1999 et la récente épizootie de fièvre catarrhale ovine FCO, (dont l’agent pathogène est voisin de celui de la peste équine) montrent que nous ne sommes pas à l’abri de l’introduction et de l’explosion de maladies exotiques transmises par des vecteurs.
Dans ce contexte global, le développement du RESPE association 1901, regroupant vétérinaires et socio-professionnels, représente un atout majeur pour la filière et devrait permettre sa reconnaissance comme organisme à vocation sanitaire OVS (Art. R. 201-1. – I. -Livre II du code rural).
(1) Clinique vétérinaire du Parc des Brières