Bulletin du RESPE n° 4 Bis

Edito

François VALON (1)

Depuis le printemps 1999, le réseau d’épidémiosurveillance des pathologies équines (RESPE), créé par la commission épidémiologie/laboratoire de l’AVEF qui assure actuellement son pilotage, fonctionne. Compte tenu de l’urgence et de l’intérêt particulier qu’il présente, tous les efforts ont porté sur le développement du « réseau spécialisé viroses respiratoires« .

La bilan de son fonctionnement sur un an est tout à fait favorable (augmentation constante du nombre des déclarations et de la qualité des prélèvements) : entre mai 1999 et mai 2000, 78 déclarations de suspicion de foyers grippaux ont été enregistrées. La suspicion d’affection grippale a été confirmée (ELISA, culture, IHA et PCR) pour 31 d’entre elles. Grâce à la qualité des échantillons adressés, six souches grippales ont pu être isolées et séquencées.

Le succès de ce système tient à la simplicité de son fonctionnement (fiches commémoratives et envois centralisés), à l’intérêt immédiat du résultat pour le praticien et l’éleveur en terme de prophylaxie sanitaire et médicale spécifiques et aux aides financières apportées (matériel de prélèvement et analyses gratuites) grâce à la contribution des laboratoires Mérial et Hoechst Roussel Vet.

L’identification des souches virales grippales a déjà permis de modifier les vaccins utilisés en France.

Depuis janvier 2000, le « réseau vigilance clinique » a été mis en place. Il a plus de difficultés pour se développer. En effet, il nécessite pour chacun des « vétérinaires sentinelles » un effort constant pour la déclaration des foyers et l’envoi des fiches tous les quinze jours. Afin de faciliter notre travail, nous avons modifié la liste des affections déclarées (mieux ciblées) et la fiche de déclaration.

Ce réseau vigilance clinique doit permettre :
– de renseigner sur l’évolution d’enzooties (grippe, rhinopneumonie…)
– de détecter précocement des affections rares (encéphalose, EPM, etc.)
– d’estimer l’incidence d’un certains nombre d’affections équines au cours de l’année et leur répartition géographique (babésiose, ehrlichiose, etc.) permettant de déboucher sur des études complémentaires en relation avec des groupes de praticiens (uvéites, EPM, etc.), différents laboratoires (PCR lepto, etc.) ou services des écoles vétérinaires (babésiose, etc.).

En dehors de l’intérêt scientifique de ces réseaux d’épidémiologie, l’intérêt professionnel pour le praticien est aussi évident :
– par la codification du matériel, des méthodes de prélèvement et des analyses indispensables pour l’obtention d’un diagnostic étiologique ;
– par le développement d’un réseau de laboratoires spécialisés pour l’espère équine ;
par le référencement d’interlocuteurs fiables susceptibles de répondre rapidement aux « problèmes » rencontrés sur le terrain.

« Qui détient l’information détient le pouvoir » !

Afin de mieux assurer la répartition nationale du réseau et renforcer son efficacité, il est indispensable que chaque vétérinaire sentinelle assure pleinement son travail et que d’autres confrères adhèrent à ce réseau.

(1) Clinique vétérinaire du Parc des Brières

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