Bulletin du RESPE n°38

par Bénédicte FERRY (1)

Pourquoi la réussite économique de la filière équine passe-t-elle par la connaissance du statut sanitaire des équidés ?

La France est un pays reconnu dans le monde entier pour la qualité de son élevage de chevaux et cette belle production doit chercher ses débouchés autant à l’exportation que sur le territoire national.

Pour les valoriser, les éleveurs de chevaux de sport et de course sont amenés à les faire circuler pour gravir les étapes successives de leur carrière : des premiers concours de poulinières et d’élevage jusqu’aux épreuves régionales, nationales puis européennes et internationales. Or les déplacements d’animaux multiplient le risque de diffusion des maladies, c’est pourquoi des règles sanitaires contraignantes existent pour les échanges intra européens et les exportations vers les pays tiers.

Les échanges et les exportations ne sont possibles que parce que le niveau sanitaire de la France est et reste très bon. Lors d’ouverture d’un marché à l’exportation vers une nouvelle destination, une négociation s’engage sur les conditions sanitaires et l’Administration doit alors apporter au pays destinataire la preuve d’un statut sanitaire français de niveau satisfaisant avant d’avoir à attester du statut sanitaire individuel des chevaux à exporter. C’est là que les acteurs de sécurité sanitaire se révèlent précieux et le RESPE est un « atout fort » pour la France de par son rôle dans la surveillance épidémiologique et les alertes relatives à des maladies à impact collectif qu’il diffuse.

Les données qui contribuent à établir un statut sanitaire vont de l’identité de chaque équidé aux lieux où il est né, réside et où il mourra, en passant par les dépistages des maladies, les vaccinations effectuées, etc…

Pour aller plus loin dans la mise en place des indicateurs de la « bonne santé nationale », propres à donner confiance à tous les interlocuteurs commerciaux, il faudra bientôt aussi « interconnecter » l’ensemble des données recueillies par les différents acteurs de la filière à tous les niveaux : celles issues des laboratoires vétérinaires départementaux et des laboratoires nationaux de référence, celles détenues par les gestionnaires d’effectifs équins comme France Galop et Le Trot pour les chevaux de course ou la FFE et la SHF pour les chevaux de sport, celles collectées par l’Ifce dans le cadre de l’identification des équidés et du suivi sanitaire de la monte, celles détenues par les vétérinaires praticiens, les abattoirs, les centres d’autopsie ou d’équarrissage… et bien sûr celles du RESPE.

Les techniques modernes de transmission, stockage et archivage de données dématérialisées ouvrent un large champ de « possible » dans le domaine de l’évaluation des « statuts sanitaires » et les travaux déjà menés par des épidémiologistes qui s’intéressent à la filière équine sont très encourageants.

(1) IFCE, co-responsable du collège Prévention sanitaire du RESPE

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