Crise sanitaire de 1992: vers la surveillance des maladies équines
De mai à décembre 1992, la France connaît une épizootie d’encéphalopathie d’origine hépatique, aussi appelée encéphalose hépatique équine. En Normandie et dans les Pays-de-la-Loire, les vétérinaires sont confrontés à des cas de chevaux atteints de troubles nerveux sévères associés à un comportement agressif observé majoritairement chez les juments. En sept mois, cette épizootie entraîne la mort de plus de 200 chevaux. Un manque d’information disponible “en temps réel” et une impossibilité de centraliser les flux d’information, complique la prise en charge des chevaux malades et limite l’enquête épidémiologique.
Cette crise sanitaire met en évidence un manque de coordination chez les vétérinaires, dû à l’absence de données épidémiologiques, pathogéniques, cliniques et biologiques fiables sur l’encéphalose hépatique équine [1]. Elle souligne aussi la nécessité de mettre en place une structure capable d’organiser un réseau de compétences vétérinaires. Le développement des sports équestres et l’augmentation des transports de chevaux renforcent le besoin d’une structure sanitaire nationale pérenne.
Quelques années plus tard, le Respe voit le jour. Depuis, ce réseau a permis de répondre à différentes problématiques sanitaires de la filière équine, en fournissant rapidement des informations sur la fréquence, la localisation et la diffusion des maladies qui touchent les équidés. En complément de l’État, qui concentre ses missions sur les maladies réglementées, le Respe assure la surveillance de l’ensemble des affections équines, œuvrant ainsi pour l’intérêt collectif.
[1] Zientara S. et coll. Equine hepatic encephalopathy in France. Vet. Record, 1994.