Épizootie d’artérite virale en 2007 : la filière équine mobilisée
En juin 2007, la France connaît un épisode sans précédent de cas d’artérite virale équine. Cette infection virale contagieuse est à l’origine de lésions des vaisseaux sanguins chez le cheval. Bien que la plupart des infections restent asymptomatiques, le virus peut être responsable d’un état pseudo-grippal, d’avortements ou de naissances de poulains affaiblis. Tous les chevaux sont potentiellement contaminants lors de la phase clinique, via des contacts rapprochés. Les voies respiratoire, génitale et placentaire sont les principales voies de transmission du virus chez les chevaux. Seuls les étalons peuvent rester porteurs sains toute leur vie et transmettre le virus par voie génitale, en l’excrétant dans le sperme. Le risque d’avortement et de transmission de la maladie à d’autres congénères est important chez une jument saillie par un étalon contaminant. [1]
À la suite de la déclaration d’un vétérinaire sentinelle du Respe, le premier cas d’artérite virale équine est analysé par le laboratoire départemental Frank Duncombe en juin 2007. La souche virale est typée et identifiée deux jours plus tard. Les résultats mettent en évidence une souche particulièrement virulente, responsable de cas cliniques plus sévères que ceux observés les années précédentes (avortements, mortalités). Cet été-là, le Respe recense plus de 200 cas de chevaux atteints, provenant de 30 foyers répartis dans 5 départements de Normandie.
L’artérite virale équine est une affection présente dans de nombreux pays. En France, elle est réglementée depuis 2006, obligeant à la déclaration des cas positifs chez les chevaux. Contrairement à d’autres maladies réglementées, l’État n’intervient pas dans la gestion des cas positifs. Lors de la crise de 2007, le Respe a joué un rôle déterminant en réalisant l’enquête épidémiologique sur la base de données fiables fournies en “temps réel” par les vétérinaires sentinelles. Cette étude a permis d’identifier avec certitude les foyers présents en Normandie et de proposer des mesures de gestion adaptées. La situation s’est stabilisée rapidement et le dernier cas a été identifié le 5 août 2007.
Les chevaux positifs au virus de l’artérite virale équine, et ceux non atteints des foyers identifiés, ont été immobilisés. Pour la première fois en France, des manifestations hippiques ont dû être annulées, ainsi que des sites équestres fermés. La filière a su montrer un fonctionnement organisé et une réactivité, dans le cadre d’une politique sanitaire menée par des comités de suivi national et local rassemblant les principaux acteurs (vétérinaires, laboratoires, éleveurs, etc.).
Reconnu par tous pour son rôle central dans cette crise, le Respe a changé de statut juridique après cette épizootie, pour devenir une association indépendante de veille et d’alerte sanitaire en pathologie équine.
À l’image du fonctionnement des comités de suivi de la crise de 2007, le Respe a créé une cellule de crise officielle. Cet organe interne est destiné à répondre aux futures problématiques sanitaires de la filière. Tout comme les stud-books qui ont intégré, à la suite de la crise, le dépistage systématique de l’artérite virale équine chez les étalons reproducteurs, le Respe a renforcé sa surveillance et ajouté ce dépistage au protocole de surveillance des avortements.
Retrouvez plus d’information sur l’artérite virale équine sur la fiche du RESPE en lien
[1] https://be.anses.fr/sites/default/files/BEP-mg-BE49-art16.pdf#%FE%FF%002%003%003%007%006%00%20%00B%00E%00%20%004%009%00-%00E%00q%00u%00i%00d%00%E9%00s%00.%00i%00n%00d%00d%00%3A%00.%006%009%001%009%005