Epizootie d’artérite virale équine dans l’Hérault (34) et les Bouches-du-Rhône (13) : suivi n°2 au 6 juillet 2011

Suivi des foyers d’artérite virale équine dans l’Hérault et les Bouches-du-Rhône
Communiqué de presse – 5 juillet 2011

La cellule de crise* du RESPE s’est à nouveau réunie le 5 juillet pour le suivi des foyers d’artérite virale équine de l’Hérault (34) et des Bouches-du-Rhône (13). Au vu des premiers résultats de l’enquête épidémiologique, la situation semble se stabiliser. Les recommandations énoncées antérieurement sont toujours d’actualité. La vigilance doit être maintenue vis-à-vis du risque d’une diffusion plus large du virus de l’artérite dans les populations équines (le virus ne se transmet ni aux autres espèces animales ni à l’homme). Outre les mesures sanitaires recommandées, la cellule de crise rappelle que la vaccination des étalons peut aussi être envisagée.

Actualité sur la situation
Depuis le précédent point du 28 juin, il n’a pas été identifié de nouveau foyer. Des mesures sanitaires de restriction des entrées et sorties de chevaux ont été appliquées dans les deux foyers connus et tous les propriétaires des juments qui y sont venues et en sont reparties avant leur fermeture ont été contactés. Des analyses de dépistage sont en cours.
Le typage de la souche en cause confirme le lien épidémiologique entre les deux foyers connus mais ne permet pas de déterminer l’origine de la contamination.
Une large enquête épidémiologique est en cours afin de recenser, en amont et en aval, les chevaux qui auraient pu être en contact avec le virus et d’inciter leurs propriétaires à les faire dépister.

Une prise de conscience réelle
Suite au premier communiqué diffusé le 29 juin dernier, les éleveurs et propriétaires concernés ont réellement pris conscience de l’impact de la maladie et des mesures nécessaires pour en limiter l’extension. L’Association Française du Lusitanien a décidé d’annuler le championnat de France prévu à Beaucaire (30) les 8, 9 et 10 juillet. Seul le concours de dressage est maintenu avec application de mesures sanitaires préventives comme la présentation obligatoire d’un Certificat de Bonne Santé (modèle disponible sur le site www.respe.net rubrique « Actualités »).

Une vigilance maintenue
Malgré la stabilisation de la situation (absence de nouveau cas déclaré à ce jour), le RESPE maintient son appel à la vigilance en particulier pour les grandes manifestations prévues prochainement notamment les Ferias. Aucun contrôle sanitaire des chevaux ne pouvant être effectué dans ces rassemblements, seule l’information des propriétaires de chevaux et cavaliers vis-à-vis des conséquences de l’artérite virale équine pourrait permettre de limiter la propagation de la maladie.

Rappel des mesures sanitaires de prévention
Le RESPE préconise aux propriétaires, détenteurs et organisateurs de manifestations de se rapprocher de leur vétérinaire afin d’apprécier les risques de contamination au sein de leur effectif.

Mesures sanitaires :

1/ Pour les foyers confirmés :
– arrêter les mouvements de chevaux dans et hors de l’élevage
– isoler les chevaux touchés
– désinfecter le matériel ou utiliser du matériel à usage unique ; mettre en place des pédiluves devant les zones infectées ; les désinfectants virucides usuels sont actifs contre le virus
– désinfecter les locaux et effectuer un vide sanitaire avant toute réintroduction d’animal dans un local « infecté »
– limiter le contact des chevaux infectés uniquement au personnel responsable des soins
– mettre en place un circuit de soins (débuter les soins par les lots d’animaux sains pour terminer par les chevaux suspects et atteints)
– réaliser les soins entre les différents lots par des personnels différents ou à défaut en suivant le circuit de soins, changer de tenue entre les différents lots si personnel unique
Ces mesures de prévention doivent continuer d’être appliquées pendant 30 jours après constat du dernier symptôme d’artérite virale.

2/ En cas de suspicion, constat de symptômes respiratoires, abortifs et/ou de l’appareil génital :
– isoler, autant que faire se peut, les chevaux suspects
– limiter au maximum les mouvements
– contacter votre vétérinaire afin qu’il examine les chevaux et procède à des prélèvements, si nécessaire, pour recherche du virus de l’artérite virale (ne pas oublier de les déclarer au RESPE)
– isoler pour quarantaine les chevaux en provenance des sites infectés ou suspects

3/ Pour les manifestations et rassemblements de chevaux de races ibériques :
– organisateurs et participants doivent prendre les mesures de contrôle nécessaires afin de s’assurer de ne pas engager leur responsabilité dans la diffusion du virus : Code rural article L228-3.
– demander, a minima, un Certificat de Bonne Santé daté de moins d’une semaine pour les chevaux participants (Certificat téléchargeable en ligne sur le site www.respe.net rubrique « Actualités »)
– il est conseillé de réaliser des dépistages en laboratoire afin de s’assurer que les chevaux soient bien négatifs au virus de l’artérite virale équine : écouvillon naso-pharyngé (pour une recherche par PCR du virus) ou cinétique d’anticorps (deux prises de sang à 15 jours d’intervalle)

Information de la filière
La cellule de crise préconise de diffuser largement ce communiqué et demande à tous les partenaires et destinataires de relayer l’information principalement vers les propriétaires de chevaux lusitaniens, ibériques et de races locales participant habituellement aux Ferias.
Un suivi régulier de la situation sera diffusé par le RESPE. La cellule de crise se réunira à nouveau le 19 juillet 2011 afin d’effectuer un troisième bilan de la situation sauf cas de force majeure.

Dans un contexte qui paraît favorable, le RESPE continue ses investigations épidémiologiques au service de la filière équine.

Prévention par la vaccination
Un vaccin contre l’artérite virale (ARTERVAC ND) est disponible en France. Il concerne les étalons que l’on souhaite prémunir contre l’excrétion virale dans le sperme qui peut persister chez 40% des étalons après contamination. Un cheval ne peut être vacciné qu’après une sérologie négative suivie dans les trente jours de deux injections à quatre semaines d’intervalle. Un rappel doit être impérativement fait tous les six mois. L’intérêt de la vaccination doit être étudié avec le vétérinaire de chaque élevage compte tenu de son coût très élevé.
Un cheval vacciné sera positif lors de tests sérologiques ultérieurs sans être excréteur dans le sperme. La réglementation française de l’insémination artificielle (AM du 04/11/2010) et les règlements de différents stud-books prévoient une dispense de dépistage de l’artérite avant la saison de monte pour les étalons correctement vaccinés.

*La cellule de crise du RESPE
Déclenchée le 27 juin, elle regroupe les vétérinaires concernés, l’Association Vétérinaire Equine Française, les Comités Régionaux d’Equitation Languedoc-Roussillon et PACA, la Fédération Française d’Equitation, la Fédération Nationale du Cheval, la Fédération Nationale des Courses Françaises, la Filière équine de l’Hérault, l’Institut Français du Cheval et de l’Equitation, le Laboratoire Frank Duncombe, la Direction de l’Alimentation et la Direction Générale des Politiques Agricole, Agroalimentaire et des Territoires (Bureau de l’élevage et des activités équestres) pour le Ministère de l’Agriculture, le RESPE et la Société Nationale des Groupements Techniques Vétérinaires.

Contact :
Christel MARCILLAUD PITEL, Directeur
RESPE – RESEAU D’EPIDEMIO-SURVEILLANCE EN PATHOLOGIE EQUINE
6 avenue du Maréchal Montgomery – 14000 CAEN – 02 31 57 29 14
www.respe.net – contact@respe.net