Epizootie d’artérite virale équine dans l’Hérault (34) et les Bouches-du-Rhône (13) : suivi n°3 au 20 juillet 2011

Suivi des foyers d’artérite virale équine dans l’Hérault et les Bouches-du-Rhône
Communiqué de presse – 20 juillet 2011

 

 

La cellule de crise* du RESPE s’est à nouveau réunie le 19 juillet pour le suivi des foyers d’artérite virale équine (AVE) de l’Hérault (34) et des Bouches-du-Rhône (13). Au vu des dernières informations disponibles, la situation reste stable : pas de nouveau foyer clinique décrit. L’enquête épidémiologique poursuit cependant son cours.

Les recommandations énoncées antérieurement (cf. annexe) restent d’actualité, en particulier dans les élevages en lien direct avec les 2 foyers concernés.

La sensibilisation des acteurs de terrain organisée par la cellule de crise s’est avérée efficace puisque par exemple, les prélèvements réalisés en sondage à Beaucaire n’ont pas mis en évidence de circulation virale. L’instauration de règles de prévention sanitaire semble avoir été bien perçue et des mesures similaires seront instaurées pour les rassemblements prévus à la rentrée.

Suite à cette épizootie, la cellule de crise souhaite attirer l’attention des organisateurs des manifestations équestres importantes sur les exigences sanitaires à imposer aux participants, quelle que soit leur race.

 

Actualité sur la situation

Depuis le précédent point du 5 juillet, la situation semble stabilisée. Aucun nouvel animal n’a présenté de symptômes. Des investigations ont été menées sur les chevaux en lien direct avec les 2 foyers ; 50% des informations épidémiologiques liées aux 2 foyers sont aujourd’hui remontées à la cellule de crise.

Des mesures de quarantaine semblent avoir été prises rapidement chez tous les propriétaires concernés. Un certain nombre d’analyses a été réalisée, d’autres sont encore en cours. Des mesures adaptées ont été prises pour les chevaux séropositifs. Ces actions ont sans doute permis de limiter la propagation de la maladie.

Sans lien avec les foyers, des propriétaires interpellés par les communiqués ont également fait réaliser des analyses pour connaître le statut de leur animal vis-à-vis de l’AVE. Les analyses à réaliser et l’interprétation des résultats sont présentées dans le tableau ci-dessous. En fonction du contexte épidémiologique, le vétérinaire ayant procédé aux prélèvements pourra donner la conduite à tenir.

Pas de circulation du virus à Beaucaire

Lors de la manifestation de Beaucaire, un sondage a été effectué sur les chevaux entrants. 31 écouvillons nasopharyngés (pour une recherche directe de la présence du virus) et 36 sangs secs (recherche des anticorps liés au virus) ont été prélevés. Tous les écouvillons sont revenus négatifs, ce qui signifie qu’aucun animal prélevé n’était porteur de l’AVE lors de la manifestation. Sur les 36 sérologies, les résultats ne seront connus qu’en fin de semaine.

Au vu  des résultats, l’Association Française du Lusitanien qui a souhaité reporter à la rentrée, les épreuves initialement prévues à Beaucaire, décidera de mesures sanitaires applicables lors de cette prochaine édition.

Et pour les prochaines manifestations ?

Aucune information n’a été enregistrée par la cellule de crise sur la Féria des Stes Maries de la Mer.

La cellule de crise invite cependant tous les organisateurs de manifestations équestres à la vigilance vis-à-vis de l’artérite virale et préconise des dépistages préalables aux rassemblements pour les chevaux de toutes races confondues et quel que soit leur pays d’origine.

Les dépistages de l’artérite qui existent aujourd’hui dans le cadre de la monte, pourraient être préconisés également lors de rassemblements ou de grandes manifestations nationales.

Information de la filière

La cellule de crise préconise de diffuser largement ce communiqué et demande à tous les partenaires et destinataires de relayer l’information.

La cellule de crise se réunira à nouveau le 26 juillet 2011 afin d’effectuer un bilan des dernières investigations et des résultats de l’étude réalisée à Beaucaire.

Pour connaître le statut sanitaire de votre cheval (si l’animal ne présente pas de symptômes) :

° pour une jument : test sérologique (prise de sang)

* négatif = cheval indemne

* positif : 2° sérologie 15 jours après,

2 possibilités :

– positif stable ou decendant : pas plus d’une dilution d’écart entre les 2 résultats (1 dilution =titre x 2) = infection ancienne, animal non contagieux

– positif croissant : il s’agit d’une séroconversion, signe d’un passage récent du virus. Rechercher des symptômes, isoler et contacter un vétérinaire

° pour un cheval entier : test sérologique (prise de sang)

* négatif = cheval indemne

* positif : faire un test virologique sur sperme,

2 possibilités :

– test virologique négatif : l’animal n’est pas excréteur dans le sperme = cheval indemne

– test virologique positif : l’animal est excréteur dans le sperme et ne doit pas saillir

 

Pour les animaux présentant des symptômes, la cellule de crise invite à prendre contact rapidement avec un vétérinaire et envisager avec lui les prélèvements et les mesures à prendre.

 

*La cellule de crise du RESPE

Déclenchée le 27 juin, elle regroupe les vétérinaires concernés, l’Association Vétérinaire Equine Française, les Comités Régionaux d’Equitation Languedoc-Roussillon et PACA, la Fédération Française d’Equitation, la Fédération Nationale du Cheval, la Fédération Nationale des Courses Françaises, la Filière équine de l’Hérault, l’Institut Français du Cheval et de l’Equitation, le Laboratoire Frank Duncombe, la Direction de l’Alimentation et la Direction Générale des Politiques Agricole, Agroalimentaire et des Territoires (Bureau de l’élevage et des activités équestres) pour le Ministère de l’Agriculture, le RESPE et la Société Nationale des Groupements Techniques Vétérinaires.

ANNEXE : Rappel des mesures sanitaires de prévention

Le RESPE préconise aux propriétaires, détenteurs et organisateurs de manifestations de se rapprocher de leur vétérinaire afin d’apprécier les risques de contamination au sein de leur effectif.

Mesures sanitaires :

1/ Pour les foyers confirmés :

–          arrêter les mouvements de chevaux dans et hors de l’élevage

–          isoler les chevaux touchés

–    désinfecter le matériel ou utiliser du matériel à usage unique ; mettre en place des pédiluves devant les zones infectées ; les désinfectants virucides usuels sont actifs contre le virus

–     désinfecter les locaux et effectuer un vide sanitaire avant toute réintroduction d’animal dansun local « infecté »

–          limiter le contact des chevaux infectés uniquement au personnel responsable des soins

–       mettre en place un circuit de soins (débuter les soins par les lots d’animaux sains pour terminer par les chevaux suspects et atteints)

–      réaliser les soins entre les différents lots par des personnels différents ou à défaut en suivant le circuit de soins, changer de tenue entre les différents lots si personnel unique

Ces mesures de prévention doivent continuer d’être appliquées pendant 30 jours après

constat du dernier symptôme d’artérite virale.

2/ En cas de suspicion, constat de symptômes respiratoires, abortifs et/ou de l’appareil génital :

–          isoler, autant que faire se peut, les chevaux suspects

–          limiter au maximum les mouvements

–          contacter votre vétérinaire afin qu’il examine les chevaux et procède à des prélèvements, si nécessaire, pour recherche du virus de l’artérite virale (ne pas oublier de les déclarer au RESPE)

–          isoler pour quarantaine les chevaux en provenance des sites infectés ou suspects

3/ Pour les manifestations et rassemblements de chevaux de races ibériques :

–          organisateurs et participants doivent prendre les mesures de contrôle nécessaires afin de s’assurer de ne pas engager leur responsabilité dans la diffusion du virus : Code rural article L228-3.

–          demander, a minima, un Certificat de Bonne Santé daté de moins d’une semaine pour les chevaux participants (Certificat téléchargeable en ligne sur le site www.respe.net rubrique « Actualités »)

–          il est conseillé de réaliser des dépistages en laboratoire afin de s’assurer que les chevaux soient bien négatifs au virus de l’artérite virale équine : écouvillon naso-pharyngé (pour une recherche par PCR du virus) ou cinétique d’anticorps (deux prises de sang à 15 jours d’intervalle)

 

Contact :

Christel Marcillaud Pitel, Directeur

RESPE – Réseau d’Epidémio-Surveillance en Pathologie Equine

6 avenue du Maréchal Montgomery – 14000 Caen – 02 31 57 29 14

www.respe.net – contact@respe.net