Épizootie d’herpèsviroses : suivi n°3 au 11 mai 2018

Épizootie d’herpèsviroses : suivi n°3 au 11 mai 2018

La cellule de crise* du RESPE du RESPE s’est réunie le 9 mai afin de faire le point sur l’évolution de la situation des derniers jours.

 

Bilan de la situation

Au 9 mai et depuis le dernier communiqué du 27 avril, ont été comptabilisés 4 nouveaux foyers d’herpèsvirose de type 1 (HVE1) :

  • 2 foyers en Charente-Maritime (1 cas) – Elevage et (1 cas) – Sport
  • 1 foyer dans le Calvados (2 cas) – Elevage
  • 1 foyer dans la Manche (1 cas) – Sport

+ 1 nouveau cas d’avortement dans un foyer déjà connu dans le Calvados – Elevage

Ce qui amène à 25 foyers depuis le début le 15 mars.

 

A noter également, plusieurs cas d’herpèsvirose de type 4 (HVE4), soit 9 nouveaux foyers depuis le 4 mai : en Isère, en Indre-et-Loire, en Charente-Maritime, dans l’Orne, dans la Manche (2), dans les Pyrénées-Atlantiques (cheval déplacé ces derniers jours et venant de Charente-Maritime), dans le Cher, dans le Calvados.

Cela porte à 17 le nombre de foyers d’HVE4 sur la même période (contre 9 en 2017).

 

De nombreux rassemblements continuent d’être annulés (24 concours à ce jour pour la SHF et 140 pour la FFE sur la période du 23/04 au 31/05/18 dans les départements où au moins un cas a été confirmé). Certains comités départementaux ont préféré annuler l’ensemble des concours sur leur territoire jusqu’à début juin.

Pour ceux qui sont maintenus, des mesures sanitaires plus ou moins importantes sont mises en place, pour exemple, présentation d’un certificat de bonne santé à l’arrivée des chevaux, résultat négatif sur écouvillon nasopharyngé datant de moins de 8 jours, contrôle vétérinaire systématique de tous les chevaux avant entrée sur site chevaux. Ces mesures de prévention renforcées visent à limiter la propagation du virus lors de ces rassemblements et ne sont efficaces que si elles sont respectées par tous.

Le taux d’annulation d’engagement pour les concours maintenus reste entre 20 et 30 %.

 

Symptômes et circulation du virus

Depuis le 27 avril, il n’y a pas eu de nouveau cas rapporté présentant des symptômes neurologiques et un seul cas d’avortement. La forme prédominante reste la forme respiratoire, avec des chevaux présentant majoritairement de la fièvre et un jetage d’abondance variable.

Sur le terrain, les catégories de chevaux qui constituent un risque épidémiologique sont :

  • Les chevaux des foyers confirmés : des chevaux, vaccinés ou non, ayant présenté des symptômes (y compris un simple pic de fièvre). Ces animaux sont excréteurs d’une grande quantité de virus et le diffusent largement par les sécrétions nasales (pour ceux présentant de la toux, également les gouttelettes projetées lors de la toux). Ils restent excréteurs du virus pendant environ 3 semaines, ils doivent donc rester isolés pendant cette période.
  • Des chevaux ayant été en contact avec des chevaux de foyers confirmés : ayant été en contact avec le virus mais ne présentant pas encore de symptômes, ils peuvent être porteurs du virus « au bout du nez » (phase d’incubation). Des mesures de précautions doivent leur être appliquées.

Pour rappel, le virus peut survivre plusieurs heures sur des vêtements ou du matériel en contact avec des secrétions.

 

Une stratégie raisonnable pour les manifestations équestres et pour l’élevage

Les recommandations de la cellule de crise restent inchangées en ce qui concerne les rassemblements équestres :

  • Suspendre ou reporter les rassemblements dans des sites ayant hébergé récemment des chevaux suspects (présence d’animaux malades non confirmés par analyse) ou confirmés.
  • Ne pas participer à des rassemblements si vos chevaux ont participé à des concours dans des effectifs avec foyers confirmés ou avec présence de chevaux malades en attente de confirmation. Cette mesure vaut aussi lorsque vos chevaux ou des chevaux présents dans votre structure, présentent des symptômes respiratoires, avortements, troubles neurologiques, hyperthermie.
  • Surveiller attentivement la santé des chevaux exposés et contacter votre vétérinaire au moindre doute.
  • En cas de déclenchement de symptômes pendant la durée d’un rassemblement, il est demandé instamment au détenteur de l’animal de se faire connaître auprès de l’organisateur et du vétérinaire en charge du suivi de la manifestation afin que la situation soit analysée et que les mesures adaptées puissent être mises en œuvre dans les meilleurs délais.

 

Par ailleurs, l’introduction/retour de chevaux dans un effectif (dans le cadre de la reproduction ou de rassemblements équestres) doit s’accompagner de mesures de précaution strictes.

 

L’ensemble des recommandations détaillées est repris sur ce document diffusées avec le communiqué de presse le 27 avril et le suivi du 04 mai. Elles s’adressent aux cavaliers et organisateurs de concours.

Un protocole sanitaire pouvant être utilisé pour l’admission des chevaux sur les sites de rassemblement est également proposé. Il s’agit d’un exemple qui doit être adapté à chaque situation après une analyse de risque effectuée par l’organisateur et son vétérinaire.

 

Vaccination et mesures de précaution

La vaccination contre les herpesvirus permet de limiter les symptômes de la maladie et l’excrétion du virus. Elle reste une mesure de prévention efficace. Cependant, dans cette situation d’épizootie, elle ne peut être mise en place que sur des chevaux :

déjà vaccinés (rappel vaccinal), en bonne santé, dont le rappel remonte à plus de 6 mois ET n’ayant pas été en contact avec des foyers avérés ou suspects.

non vaccinés et non exposés (n’ayant pas été en contact avec des foyers avérés ou suspects) ; cependant, la vaccination n’aura un effet protecteur qu’après la seconde injection de vaccin (soit 4 à 6 semaines après la première injection).

Pour les chevaux exposés : La vaccination contre la rhinopneumonie agit principalement en réduisant l’infection de l’animal par les herpèsvirus de type 1 et 4 (HEV1/4). Les chevaux exposés doivent être considérés comme potentiellement infectés et en phase d’incubation. La vaccination est déconseillée car inutile à ce stade de la maladie, ne pouvant prévenir l’infection qui a déjà eu lieu.

 

Sur le terrain, les commandes de vaccins ayant été très largement supérieures à celles des années précédentes sur la même période, les doses tendent à manquer. Un réapprovisionnement est effectif, mais les stocks pourraient être assez rapidement épuisés si les fortes demandes continuent ces prochaines semaines. La cellule de crise maintient son conseil général de recours à la vaccination, mais incite à privilégier les rappels vaccinaux et les primovaccinations chez les chevaux non exposés des zones à risque.

 

Information de la filière

Au vu de la situation épidémiologique actuelle, la cellule de crise préconise de diffuser largement ce communiqué et demande à tous les partenaires et destinataires de relayer l’information.

Seule la responsabilisation des différents acteurs de la filière permettra de limiter l’extension de cette épizootie. Des mesures sanitaires de prévention ont pour objectif de limiter la propagation de la maladie au sein d’un effectif comme dans les différentes composantes de la population équine.

 

Dans l’état actuel des informations recensées, le RESPE maintient donc son appel à la vigilance et à la responsabilité, principalement les cavaliers et propriétaires de chevaux, engagés dans des concours ou épreuves ces prochaines semaines ainsi que les organisateurs de concours.

 

En fonction des résultats des prochains jours, une nouvelle réunion de la cellule de crise sera programmée.

* La cellule de crise du RESPE

Déclenchée le 26 avril, elle regroupe des experts vétérinaires et scientifiques de cette maladie, l’Association Vétérinaire Équine Française, la Fédération des Eleveurs du Galop (excusée), la Fédération Française d’Équitation (excusée), la Fédération Nationale du Cheval, la Fédération nationale des Conseils des Chevaux (excusée), la Fédération Nationale des Courses Hippiques (excusée), France Galop, l’Institut Français du Cheval et de l’Équitation, LABEO Frank Duncombe, la SFET, la Société Hippique Française, le Trot (excusé)et le RESPE.


Informations pratiques :
RESPE – Réseau d’EpidémioSurveillance en Pathologie Equine
3 rue Nelson Mandela – 14280 SAINT-CONTEST
02 31 57 24 88 – contact@respe.net

Contact presse :
Christel Marcillaud Pitel, Directeur du RESPE – contact@respe.net


Pour plus d’information

 

Cartes à jour

Les cartes mises à dispositions par le RESPE sont de natures différentes :

VigiRESPE : un outil généraliste sur le risque global

Sur la carte VigiRESPE, le risque est évalué sur les 21 derniers jours (ou plus, ou moins, selon le filtre de date choisi) avec différentes sources d’information :

  • cas confirmés (« alertes »)
  • cas cliniques déclarés par des vétérinaires sentinelles (chevaux malades présentant des symptômes, sans résultat d’analyse)
  • déclarations par des particuliers via l’outil VigiRESPE.

Ces différentes sources sont bien entendu pondérées en fonction de leur fiabilité. Par ailleurs, cette carte regroupe toutes les maladies suivies par le réseau.

 

Cartes de situation

Cette carte est spécifique de l’épizootie en cours. Elle a été mise à jour afin de couvrir les foyers découverts sur les 28 derniers jours : elle couvre la période du 15 mars au 11 mai. Nous avons choisi la date du 15 mars, car elle correspond à la période où le nombre de cas est devenu plus élevé que la « normale ».

Retrouvez la cartes en suivant le lien ci-dessous :

Alertes HVE1 sur les 6 dernières semaines

Affiches et documents types

Fiches techniques