Épizootie d’herpèsviroses : suivi n°5 au 25 mai 2018

Épizootie d’herpèsviroses : suivi n°5 au 25 mai 2018

Le RESPE et sa cellule de crise continuent de suivre la situation au jour le jour.

Même si de nouveaux foyers d’herpèsviroses de type 1 (HVE1) et de type (HVE4) continuent d’être enregistrés, la situation sanitaire générale semble se stabiliser. Les animaux positifs présentent toujours  majoritairement des formes cliniques respiratoires avec des symptômes d’intensité variable.

 

Bilan de la situation

De nouveaux foyers d’herpèsviroses de type 1 (HVE1) et de type (HVE4) ont été confirmés depuis l’état des lieux du 17 mai. Même si le nombre de foyers confirmés peut paraître en augmentation, il est très probable que cela résulte d’une augmentation des suspicions en lien avec une vigilance accrue de l’ensemble des acteurs sur le terrain. A noter cependant que la proportion de foyers confirmés est supérieure aux années précédentes.

Au 24 mai (sans compter les analyses encore en cours lors de la diffusion de ce communiqué) et depuis le dernier communiqué du 18 mai, ont été comptabilisés :

 

5 nouveaux foyers d’herpèsvirose de type 1 – HVE1 :

  • 1 foyer de myélonencéphalite dans la Sarthe – 1 cas, Course (le cheval a été euthanasié)
  • 1 foyer d’infection respiratoire dans les Côtes-d’Armor – Sport
  • 1 foyer d’infection respiratoire dans la Sarthe – Elevage
  • 1 foyer de myéloencéphalite en Ille-et-Vilaine – 1 cas, Elevage
  • 1 foyer dans les Pyrénées Atlantiques – Sport

Ce qui porte le nombre de foyers d’HVE1 à 32.

 

10 nouveaux foyers d’herpèsvirose de type 4 (HVE4) :

  • 1 foyer en Côte-d’Or – forme respiratoire –  Sport
  • 1 foyer dans le Puy-de-Dôme – forme respiratoire, puis neurologique –  Sport
  • 1 foyer dans le Gers – forme respiratoire –  Elevage
  • 1 foyer dans l’Hérault – forme respiratoire
  • 1 foyer dans le Tarn – forme respiratoire – Sport
  • 2 foyers dans la Manche – Sport
  • 1 foyer dans le Jura – forme respiratoire – Elevage
  • 1 foyer en Isère – forme respiratoire – Sport
  • 1 cas d’herpèsvirose de type 4 (HVE4) suite à dépistage en Mayenne

Le nombre de foyers d’HVE4 s’élève donc à 40 depuis le 15 mars.

 

La localisation exacte des foyers confirmés ne peut être donnée pour des raisons de confidentialité. Cependant, la cellule de crise encourage les responsables des structures concernées à communiquer de façon transparente, ce qui facilite généralement la mise en place des mesures sanitaires au sein de l’établissement.

 

Pour les rassemblements, certains continuent d’être annulés (à ce jour et depuis le 27/04, 210 concours FFE – SHF confondus).

Les organisateurs qui maintiennent leur concours, appliquent des mesures sanitaires qui peuvent être différentes d’un concours à l’autre, en fonction de la localisation géographique, du site du rassemblement, de l’organisation générale et de l’origine des participants  également.

Les garanties demandées vis-à-vis des herpèsviroses pour les équidés engagés sont principalement :

  • un certificat vétérinaire de bonne santé pour les chevaux participants
  • un résultat négatif HVE1 / HVE4 sur écouvillon nasopharyngé, datant de moins de 8 jours, en particulier pour les rassemblements étrangers.

Dans tous les cas, les mesures de prévention renforcées, qui peuvent paraître lourdes dans leur mise en œuvre, visent à limiter la propagation du virus lors de ces rassemblements et ne sont efficaces que si elles sont respectées par tous. A noter que sur l’ensemble des chevaux dépistés ces dernières semaines dans le cadre de concours, très peu ont obtenu un résultat positif (à la connaissance de la cellule de crise, 3 positifs sur plusieurs dizaines de chevaux dépistés).

Des mesures préventives peuvent également être mises en place durant le déroulement du rassemblement (bonnes pratiques sanitaires visant à diminuer les contacts directs ou indirects entre les chevaux).

 

Symptômes et circulation du virus

Depuis le 27 avril, on comptabilise de nouveaux cas présentant des symptômes neurologiques et des avortements. La forme prédominante reste cependant la forme respiratoire, avec des chevaux présentant majoritairement de la fièvre et un jetage d’abondance variable.

Sur le terrain, les catégories de chevaux qui constituent un risque épidémiologique sont :

  • Les chevaux des foyers confirmés : des chevaux, vaccinés ou non, ayant présenté ou pas des symptômes (y compris un simple pic de fièvre). Un résultat positif sur un écouvillon nasopharyngé signifie que le cheval excrète une grande quantité de virus au « bout du nez » (pour ceux présentant de la toux, également les gouttelettes projetées lors de la toux), il est donc contagieux et ce même s’il ne manifeste aucun symptôme.

Ces équidés restent excréteurs du virus pendant environ 3 semaines, ils doivent donc rester isolés pendant cette période.

  • Les chevaux ayant été en contact avec des chevaux de foyers confirmés : ayant été en contact avec le virus mais ne présentant pas encore de symptômes, ils peuvent être porteurs du virus « au bout du nez » (phase d’incubation). Des mesures de précaution doivent leur être appliquées.

Pour rappel, le virus peut survivre plusieurs heures sur des vêtements ou du matériel en contact avec des secrétions.

 

Vaccination et mesures de précaution

La vaccination contre les herpèsviroses agit principalement en réduisant l’infection de l’animal par les herpèsvirus de type 1 et 4 (HEV1/4). Elle permet de limiter les symptômes de la maladie et l’excrétion du virus. Elle reste de fait une mesure de prévention efficace.

Cependant, dans cette situation d’épizootie, elle ne peut être mise en place que sur des chevaux :

  • déjà vaccinés (rappel vaccinal), en bonne santé, dont le rappel remonte à plus de 6 mois ET n’ayant pas été en contact avec des foyers avérés ou suspects.
  • non vaccinés et non exposés (n’ayant pas été en contact avec des foyers avérés ou suspects) ; cependant, la vaccination n’aura un effet protecteur qu’après la seconde injection de vaccin (soit 4 à 6 semaines après la première injection).

Pour les chevaux exposés : La vaccination est déconseillée car inutile à ce stade de la maladie, ne pouvant prévenir l’infection qui a déjà eu lieu. En effet, les chevaux exposés doivent être considérés comme potentiellement infectés et en phase d’incubation.

 

Sur le terrain, les commandes de vaccins étant très largement supérieures à celles des années précédentes sur la même période, les doses tendent à manquer. Un réapprovisionnement est effectif sur les prochaines semaines, mais les stocks pourraient être assez rapidement épuisés si les fortes demandes continuent. La cellule de crise maintient son conseil général de recours à la vaccination, mais incite à privilégier les rappels vaccinaux et les primovaccinations chez les chevaux non exposés des zones à risque.

 

Une stratégie raisonnable pour les rassemblements

Les recommandations de la cellule de crise restent inchangées :

  • Suspendre ou reporter les rassemblements dans des sites ayant hébergé récemment des chevaux suspects (présence d’animaux malades non confirmés par analyse) ou confirmés.
  • Ne pas participer à des rassemblements si vos chevaux ont participé à des concours dans des effectifs avec foyers confirmés ou avec présence de chevaux malades en attente de confirmation. Cette mesure vaut aussi lorsque vos chevaux ou des chevaux présents dans votre structure, présentent des symptômes respiratoires, avortements, troubles neurologiques, hyperthermie.
  • Surveiller attentivement la santé des chevaux exposés et contacter votre vétérinaire au moindre doute.
  • En cas de déclenchement de symptômes pendant la durée d’un rassemblement,  il est demandé instamment au détenteur de l’animal de se faire connaître auprès de l’organisateur et du vétérinaire en charge du suivi de la manifestation afin que la situation soit analysée et que les mesures adaptées puissent être mises en œuvre dans les meilleurs délais.
  • Par ailleurs, l’introduction/retour de chevaux dans un effectif (dans le cadre de la reproduction ou de rassemblements équestres) doit aussi s’accompagner de mesures de précaution strictes.

 

L’ensemble des recommandations détaillées est repris sur ce document. Elles s’adressent aux cavaliers et organisateurs de concours.

 

Par ailleurs, il est de la responsabilité de chaque organisateur de rassemblement de choisir, en concertation avec son vétérinaire référent, les mesures sanitaires mises en place.

Un protocole sanitaire pouvant être utilisé pour l’admission des chevaux sur les sites de rassemblement est également proposé. Il s’agit d’un exemple qui doit être adapté à chaque situation après une analyse de risque effectuée par l’organisateur et son vétérinaire.

Pour les certificat et attestation de bonne santé à remplir par le vétérinaire et/ou le détenteur, des exemples type sont présentés.

Pour les participants à un rassemblement, il est également recommandé, avant tout engagement, de prendre contact avec les organisateurs pour s’assurer de la situation sanitaire locale et des mesures mises en place, en particulier les modalités d’accès au concours.

 

Information de la filière

Au vu de la situation épidémiologique actuelle, la cellule de crise préconise de diffuser largement ce communiqué et demande à tous les partenaires et destinataires de relayer l’information.

Seule la responsabilisation des différents acteurs de la filière permettra de limiter l’extension de cette épizootie. Des mesures sanitaires de prévention présentées en annexe ont pour objectif de limiter la propagation de la maladie au sein d’un effectif comme dans les différentes composantes de la population équine.

Dans l’état actuel des informations recensées, la cellule de crise maintient donc son appel à la vigilance et à la responsabilité, principalement les cavaliers et propriétaires de chevaux, engagés dans des concours ou épreuves ces prochaines semaines ainsi que les organisateurs de concours.

 

En fonction des résultats des prochains jours, une nouvelle réunion de la cellule de crise sera programmée.

 

* La cellule de crise du RESPE

Déclenchée le 26 avril, elle regroupe des experts vétérinaires et scientifiques de cette maladie, l’Association Vétérinaire Équine Française, la Fédération des Eleveurs du Galop, la Fédération Françaised’Équitation, la Fédération Nationale du Cheval, la Fédération nationale des Conseils des Chevaux, la Fédération Nationale des Courses Hippiques, France Galop, l’Institut Français du Cheval et del’Équitation, LABEO Frank Duncombe, la SFET, la Société Hippique Française, le Trot et le RESPE.


Informations pratiques :

RESPE – Réseau d’EpidémioSurveillance en Pathologie Equine
3 rue Nelson Mandela – 14280 SAINT-CONTEST
02 31 57 24 88 – contact@respe.net

Contact presse :
Christel Marcillaud Pitel, Directeur du RESPE – contact@respe.net


 

Pour plus d’information

 

Cartes à jour

Les cartes mises à dispositions par le RESPE sont de natures différentes :

VigiRESPE : un outil généraliste sur le risque global

Sur la carte VigiRESPE, le risque est évalué sur les 21 derniers jours (ou plus, ou moins, selon le filtre de date choisi) avec différentes sources d’information :

  • cas confirmés (« alertes »)
  • cas cliniques déclarés par des vétérinaires sentinelles (chevaux malades présentant des symptômes, sans résultat d’analyse)
  • déclarations par des particuliers via l’outil VigiRESPE.

Ces différentes sources sont bien entendu pondérées en fonction de leur fiabilité. Par ailleurs, cette carte regroupe toutes les maladies suivies par le réseau.

 

Cartes de situation

Ces cartes sont spécifiques de l’épizootie en cours. Elles ont été mises à jour afin de couvrir les foyers découverts sur les 28 derniers jours : elles couvrent la période du 26 avril au 24 mai 2018.

Retrouvez les cartes en suivant les liens ci-dessous :

 

Alertes HVE1 sur les 6 dernières semaines

 

Affiches et documents types

 

Fiches techniques