Étude rétrospective sur les principales causes d’avortement chez la jument – bulletin n°12

Jackie TAPPREST (1), Nathalie FOUCHER (1), C. SEVIN (1) et Claire LAUGIER (1)

Une étude rétrospective sur les principales causes d’avortement chez la jument a été réalisée en 2003 à partir de 1145 fœtus et leurs annexes examinés par le service d’anatomie pathologique de l’Afssa site de  Dozulé entre 1986 et 2002.

Le protocole d’examen incluait le renseignement d’un questionnaire relatif aux caractéristiques des animaux et aux commémoratifs cliniques, la réalisation d’une autopsie complète selon une procédure dérivée de celle de Rooney (1970) et publiée, la réalisation de divers prélèvements pour examens complémentaires visant à préciser l’étiologie ainsi que l’enregistrement informatique des données.

Dans la population d’étude, les races Pur-Sang et Trotteur-Français étaient les plus représentées (respectivement 51% et 36%).

La cause de l’avortement a pu être déterminée dans 75 % des cas soit 286 cas d’origine inconnue sur 1145.

Sur les 859 causes déterminées, les étiologies infectieuses étaient prédominantes (69%); elles représentaient 52% de l’ensemble des avortements.

Les agents infectieux les plus fréquemment mis en évidence étaient des bactéries avec plus de 40 espèces isolées. Six espèces principales représentaient 57,6% des avortements bactériens ; les 42,4% restants étaient dus à environ 34 espèces différentes mineures.

Streptococcus zooepidemicus était responsable à elle seule de plus de 25% des avortements d’origine bactérienne.

L’herpès virus équin de type 1 a été la première cause d’avortement viral ; sa prévalence était variable d’une année à l’autre et dépendait de l’apparition d’épizootie dans certains élevages. Le virus de l’artérite virale, potentiellement responsable d’avortements, n’a pas été identifié au cours de cette étude. Les avortements d’origine mycosique étaient rares (2%).

Parmi les avortements d’origine non infectieuse (23%), les torsions du cordon ombilical constituaient l’étiologie la plus fréquente (55% des avortements non infectieux) suivies par les hypoplasies des villosités choriales (22,5%) et les malformations congénitales létales (9%).

L’identification de la cause de l’avortement est fondamentale dans la mesure où elle détermine l’attitude pratique à adopter face à cet avortement :

– lors de cause infectieuse et contagieuse (rhinopneumonie et leptospirose actuellement), l’objectif prioritaire sera de protéger le reste du troupeau de poulinières et de limiter les risques de diffusion à d’autres élevages,
– lors de cause infectieuse non contagieuse (étiologie bactérienne ou mycosique), l’objectif prioritaire sera de préserver la vie et la carrière de reproductrice de la jument.

(1) Afssa

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