Grass Sickness : Quoi de neuf ? – bulletin n°13

Xavier D’ABLON (1)

La dysautonomie équine, neuropathie pour laquelle on ne possède toujours ni traitement ni vaccin, fait depuis des années l’objet de nombreuses études en Angleterre et en Ecosse, pays où sa prévalence est particulièrement importante. S’il paraît de plus en plus évident que cette maladie est  une toxi-infection à Clostridium botulinum de type C ou D, on manque toujours de preuve définitive.

La « Grass Sickness » est liée à un taux faible d’anticorps contreClostridium botulinum :

L’université de Liverpool a étudié le taux d’anticorps dirigés contre Cl. Botulinum type C et contre Cl. Novyi type A, ainsi que contre un complexe de toxines de Cl. Botulinum type C, sur 66 chevaux atteints de dysautonomie équine (confirmé à l’histologie) 132 chevaux de contrôle situés dans les mêmes lieux.

Un taux faible d’anticorps est significativement relié à un risque plus élevé de la maladie. L’ identification de ce facteur de risque est important à prendre en compte pour la prévention et laisse supposer que la vaccination  serait une prophylaxie efficace.

D’autres facteurs de risque ont été identifiés :

Un questionnaire précis sur la gestion des chevaux a accompagné cette étude et a permis de mettre en évidence des facteurs de risque statistiquement significatifs :
– l’âge : les chevaux de 4 à 5 ans sont les chevaux à plus haut risque.
– la présence de foin dans l’alimentation a un effet protecteur.
– un changement alimentaire dans les 14 jours précédents est un facteur de risque.
– il existe de même une relation avec l’utilisation récente d’ivermectine ; en outre, le risque est plus faible si le nombre d’œufs de parasites dans les crottins est plus important ; ces derniers éléments ne sont pas bien compris et ne peuvent donner lieu à des recommandations pour l’instant.

Pourquoi certains sites présentent-ils un risque plus élevé de « Grass sickness » ?

On connaît déjà bien un certain nombre de considérations épidémiologiques (changement récent de pâture, présence d’oiseaux domestiques, temps sec et doux, printemps ou été…).

Une étude de la même équipe, sur 60 sites, a identifié 3 facteurs de risque :
– les sites où il y a déjà eu des cas précédemment
– les sols qui ont été « dérangés » (drainage, travaux, tranchée…)
– les sols riches en azote

Par contre, les pratiques de hersage, de fertilisation et de ré-ensemencement semblent n’avoir aucune influence.

On peut donc conseiller d’éviter de faire pâturer de jeunes chevaux sur des prés où il y a déjà eu des cas, de ne pas « déranger » la terre, et d’éviter un sol trop riche en azote.

Sources :

– Equine Veterinary Journal mars 2004
– Proceedings ACVIM, Minneapolis, Juin 2004

(1) Clinique vétérinaire de la Côte Fleurie

Egalement dans ce bulletin