HWSD : Hoof Wall Separation Disease – bulletin n°37
par Margot SABBAGH (1) et G. BLANC (1)
Le HWSD (hoof wall separation disease) est une maladie génétique touchant le pied du poney. Portée par un allèle récessif situé sur le chromosome 8, sa transmission se fait exclusivement par les reproducteurs. Lorsqu’elle est détectée précocement, la réalisation de soins appropriés a une influence sur l’évolution de cette affection sur les cas modérés. Le dépistage permet d’éviter les croisements à risque.
Les symptômes
Il y a une grande variabilité dans l’apparition des symptômes chez les poneys atteints de la maladie, cependant, on retrouve dans tous les cas les éléments suivants :
• La maladie apparaît avant le sevrage ;
• Les 4 pieds sont touchés ;
• Séparation de la paroi dorsale du sabot ;
• Extrémité des sabots en « fibre de coco » ;
• Sole et ligne blanche apparemment saines.
Suivant l’âge auquel la maladie est détectée, les soins apportés (parage, graissage des pieds, entretien des fourchettes), les ferrures utilisées (clouées, collées), les conditions de sol (humidité en particulier), la maladie peut évoluer plus ou moins gravement. En l’état des connaissances, les autres paramètres pouvant expliquer la variabilité des phénotype sont encore inconnus.
La maladie apparaissant chez l’animal jeune, la précocité de la détection est un élément majeur de limitation des symptômes, car elle permet des soins précoces et une vigilance sur l’état de la corne. Il est recommandé d’assurer des parages fréquents et de limiter les ferrures avec clous.
Le mode de transmission
Le HWSD est une maladie génétique : la transmission se fait exclusivement par les reproducteurs. Grâce aux études sur d’autres espèces, on sait que cette maladie est contrôlée par un gène présent sur un autosome, le chromosome 8. Elle n’est donc pas liée au sexe.
Ce gène est présent sous deux formes alléliques. L’allèle normal (N) est dominant par rapport à l’allèle muté, récessif, responsable de la maladie (HWSD). Cela signifie que l’allèle muté doit être transmis par les deux parents pour qu’un animal développe la maladie.
Les poneys qui portent une seule copie de cet allèle muté peuvent le transmettre à leur descendance (statistiquement une fois sur deux) mais sont eux-mêmes en parfaite santé. Egalement parce qu’il est récessif, l’allèle responsable de l’apparition des symptômes de l’HWSD peut passer plusieurs générations avant de se manifester.
Mode de transmission d’une maladie récessive autosomique :
Le tableau ci-dessus montre que deux parents issus de lignées touchées par la maladie peuvent être totalement exempts du gène. En conséquence, la seule analyse des lignées ne permet pas d’estimer les risques, seul le test génétique pourra informer de façon fiable l’éleveur.
Un test moléculaire sur l’ADN étant mis au point, il est possible et hautement recommandé de ne pratiquer que les croisements sans risque et donc :
• de tester les reproducteurs mâles,
• lorsque un mâle est lui-même porteur, de ne l’utiliser que sur des femelles qui auront au préalable elles-mêmes été testées comme non-porteuses.
Le dépistage
Tous les supports de l’hérédité (sang, semence, bulbes pileux…) peuvent être prélevés en vue de la recherche du gène HWSD. Le vétérinaire pourra réaliser une prise de sang sur tube EDTA ou un prélèvement des bulbes pileux dans la crinière à l’aide d’un peigne. Dans ce cas, il faut faire attention au nettoyage du peigne entre 2 prélèvements. Le prélèvement bien identifié (numéro SIRE de l’animal), est envoyé au laboratoire. En France, le test est disponible au LABEO Franck Duncombe.
La recherche du gène n’est pas obligatoire mais conseillée notamment pour les reproducteurs.
Les recommandations en matière de sélection
L’anomalie a été repérée récemment sur des poneys Connemara. Le dépistage est encore trop peu pratiqué pour annoncer le niveau de prévalence du gène. Toutefois une collaboration internationale devrait permettre une avancée rapide des connaissances en la matière.
Les stratégies des gestionnaires du stud-book dépendront bien sûr de la fréquence d’apparition du gène en question (voir les anomalies SCID ou de la myotonie congénitale qui présentent les stratégies adoptées pour ces deux anomalies dont le mode de transmission est analogue à celui de l’HWSD).
Quoiqu’il en soit, pour éviter la manifestation de l’anomalie, il faut et il suffit de tester les reproducteurs et de proscrire les croisements de parents simultanément porteurs de l’anomalie.
Bibliographie :
Carrie J. Finno, “SERPINB11 Frameshift Variant Associated with Novel Hoof Specific Phenotype in Connemara Ponies”, PLOS Genetic, April 13, 2015
(1) IFCE