La biosécurité : « biosecurity » – Bulletin n°31

par Jean-Luc CADORE (1)

Au sens large, la question de la biosécurité est abordée et définie par un cadre réglementaire à l’échelle internationale pour concilier les impératifs commerciaux et la protection de l’environnement au regard de l’industrie et de la biotechnologie qui connaît un essor rapide. Ce protocole crée un contexte favorable à l’utilisation sensée et respectueuse de l’environnement des biotechnologies, ce qui permet de tirer le maximum de leur potentiel tout en réduisant les risques pour l’environnement et la santé animale.

En santé animale, la biosécurité, de l’anglais « biosecurity », correspond à l’ensemble des outils, mesures et procédures contribuant à prévenir et contrôler la transmission d’agents pathogènes par les diverses voies de contamination. Il existe trois grandes lignes directrices en matière de biosécurité :

  • – la bio-exclusion ou biosécurité externe (« external biosecurity ») : prévenir l’introduction d’un pathogène ;

  • – la bio-gestion (« bio-management ») ou biosécurité interne (« internal biosecurity ») : réduire la transmission à l’intérieur d’un site ;

  • – le bio-confinement (« bio-seclusion ») : contenir l’agent pathogène dans un site pourl’empêcher de contaminer d’autres lieux.

Les principes généraux de la biosécurité peuvent se diviser en quatre champs d’intervention.

La gestion de l’introduction et des déplacements d’animaux :

 

Ce point consiste à limiter l’introduction de nouveaux animaux et donc le nombre de sources de contamination de l’effectif. Des règles sanitaires permettent de gérer au mieux l’arrivée d’animaux notamment la quarantaine et l’isolement mais aussi la détermination du statut sanitaire de ces nouveaux arrivants. Cette conduite peut induire la réalisation de tests, de vaccination et de traitement.

Afin de gérer cet aspect de la biosécurité, il est nécessaire de tenir des registres permettant la traçabilité des animaux mais aussi de connaître leur déplacements dans l’enceinte du site.

La gestion de l’accès

 

Cet abord de la biosécurité implique à la fois les employés du site (éleveurs, organisateurs, personnels soignant…) mais aussi les visiteurs qui sont la plupart du temps les moins au courant de la conduite à tenir.

Pour gérer l’accès au site, la mise en place de contrôle et la désignation de zones sont des points clés :

  • – contrôles des entrées, déplacements et sorties : personnes, véhicules, équipements…

  • – identification de tous les points d’accès

  • – qualification des zones : zone d’accès contrôlé (ZAC), zone d’accès restreint (ZAR)

  • – consignes de base en fonction des zones

  • – …

La gestion du site : nettoyage et désinfection

 

Des directives et du matériel adapté doivent être fourni pour le lavage et la désinfection du site ou des parties de celui-ci : véhicules, équipements, personnel, bâtiments, installations…

De plus, la mise en place d’un protocole concernant le fumier, les déchets, les carcasses et la vermine sera indispensable pour réduire les risques de contamination à l’intérieur du site (systèmes d’entreposage, élimination…).

La gestion de la santé des animaux

 

La santé des animaux est à gérer accompagné d’un vétérinaire. La collaboration avec ce spécialiste de la santé permettra l’observation, l’évaluation et la mise à jour des registres.

D’un point de vue classique, il faut assurer un approvisionnement en aliment et en eau de qualité aux animaux et une surveillance attentive des changements (comportement, appétit, apparence, mortalité, productivité…).

La biosécurité, encore peu connue et appliquées de manière inégale en fonction des types de structure et des animaux, sera dans les années à venir expliquée par des normes nationales plus précises. L’élaboration de guide, d’outils pratiques et de formations seront la clé d’une bonne appréciation de la biosécurité.

(1) VetAgro Sup