La cellule de crise du RESPE : une réalité appréciée de la filière équine dans le SUD-EST – Bulletin n°29

par Bénédicte FERRY (1)

Le 24 juin 2011, la confirmation, par le laboratoire Frank Duncombe, de cas d’artérite virale dans deux élevages de race lusitanienne du Sud Est de la France a amené le RESPE à déclencher sa cellule de crise*.

La première réunion téléphonique s’est tenue dès le 28 juin dans le but d’effectuer un point sur la situation des foyers d’artérite virale dans l’Hérault (34) et les Bouches-du-Rhône (13). Elle a aussi permis de référencer les actions à mettre en place et d’établir des mesures sanitaires de prévention pour limiter la propagation de l’épizootie.

Deux manifestations importantes devant concentrer de nombreux lusitaniens et chevaux ibériques étaient programmées les semaines suivantes (Championnat de France lusitanien à Beaucaire (34) du 8 au 10/07 et Féria aux Saintes Maries de la mer (13) les 14 et 15/07). Pour que ces rassemblements ne soient pas une source de contamination pour les nombreux entiers présents, les chevaux contagieux devaient absolument en être écartés d’où la préconisation d’un certificat de bonne santé préalable à la participation ainsi que des dépistages.

La cellule de crise s’est, à nouveau, réunie les 5 et 19 juillet pour effectuer un suivi des foyers. Les premiers résultats de l’enquête épidémiologique pilotée par le RESPE avec les vétérinaires locaux, montraient une situation stable. Toutefois la vigilance devait être maintenue vis-à-vis d’un risque de diffusion plus large du virus de l’artérite dans les populations équines. En complément des mesures sanitaires recommandées, la cellule de crise a rappelé l’intérêt de la vaccination des étalons. La sensibilisation des acteurs de terrain s’est avérée efficace et aucune circulation virale n’a été mise en évidence via les prélèvements réalisés par le RESPE en sondage à Beaucaire. L’instauration de règles de prévention sanitaire semble avoir été bien perçue par les organisateurs et participants des rassemblements équestres qui ont bien compris l’intérêt de ces mesures.

Une dernière réunion téléphonique de suivi des foyers s’est déroulée le 26 juillet permettant de clôturer l’épisode au vu des dernières informations disponibles (plus de signe clinique dans les deux foyers depuis plus de 28 jours).

Les épreuves de Beaucaire qui devaient être reportées en septembre ont finalement été annulées faute de participant. Malgré les résultats d’analyses encourageants de juillet qui révélaient un taux de séro-prévalence de 5,5% sensiblement équivalent à celui d’autres races régulièrement dépistées, les divers concurrents semblent avoir été freinés par les mesures de précaution, bien que nécessaires, adoptées par les organisateurs.

La gestion de cette crise sanitaire s’est révélée efficace et a été appréciée par les acteurs concernés de la filière. Les communiqués diffusés systématiquement dans les 48 heures suivant chaque réunion ont permis d’apporter des réponses attendues par les différents professionnels sur le terrain. Même si certaines manifestations ont été annulées, les organisateurs se sont félicités d’une maîtrise aussi rapide de la circulation virale dont les conséquences auraient pu être très graves pendant la saison de monte et dans les races ibériques où les mâles sont rarement castrés.

L’application du protocole de crise a bien été respectée et chaque participant a joué son rôle et assumé ses responsabilités. La mise en relation, par cette cellule de crise, de tous les acteurs concernés (vétérinaires, laboratoires, épidémiologistes du RESPE, représentants de la filière locale et des races concernées, organisateurs d’événements, …) est de toute évidence un facteur majeur de maîtrise des risques sanitaires.

*La cellule de crise du RESPE
Déclenchée le 27 juin, elle regroupe les vétérinaires concernés, l’Association Vétérinaire Équine Française, les Comités Régionaux d’Équitation Languedoc-Roussillon et PACA, la Fédération Française d’Équitation, la Fédération Nationale du Cheval, la Fédération Nationale des Courses Françaises, la Filière équine de l’Hérault, l’Institut Français du Cheval et de l’Équitation, le Laboratoire Frank Duncombe, la Direction de l’Alimentation et la Direction Générale des Politiques Agricole, Agroalimentaire et des Territoires (Bureau de l’élevage et des activités équestres) pour le Ministère de l’Agriculture, le RESPE et la Société Nationale des Groupements Techniques Vétérinaires.

(1) Responsable du collège Prévention Sanitaire du RESPE