La Métrite Contagieuse Equine – bulletin n°17

Sandrine PETRY (1)


La métrite contagieuse équine (MCE) est une maladie infectieuse et contagieuse des équidés transmise par voie vénérienne, due à une bactérie : Taylorella equigenitalis. Décrite pour la première fois en 1977 en Grande-Bretagne, la MCE est réglementée en France dès 1988 en MDO puis en MRC trois ans après.

Ces mesures de lutte draconiennes ont porté leurs fruits puisque le nombre de cas de MCE diminue chaque année ce qui va entraîner son déclassement en MDO courant 2006.

Le dépistage de cette maladie se fait grâce à deux techniques officielles : l’identification bactérienne, basée sur l’isolement deTaylorella equigenitalis (méthode accréditée par le Comité Français d’Accréditation et normalisée par l’Association Française de Normalisation) et l’immunofluorescence indirecte ou IF, basée sur la mise en évidence de cet agent bactérien.


En 2006, 84 laboratoires* français sont agréés pour la réalisation de la technique bactériologique et 46 d’entre eux le sont aussi pour la réalisation de la technique immunologique. Par contre, la réglementation stipule que seul le diagnostic bactériologique permet de rendre un résultat positif de MCE. En conséquence, tout résultat positif en IF doit impérativement être confirmé par l’isolement deTaylorella equigenitalis à partir de nouveaux prélèvements.

Les textes officiels ne réglementent pas seulement les techniques mises en œuvre, ils normalisent aussi la fréquence du dépistage, la réalisation et l’acheminement des prélèvements au laboratoire agréé sans oublier le rendu des résultats. Ainsi, les prélèvements doivent être réalisés par un vétérinaire sanitaire après vérification de l’identité du cheval à prélever et acheminés au laboratoire le plus proche dans les 24 heures pour l’identification bactérienne, dans les 72 heures pour l’IF. Les écouvillons sont pris en charge dès leur arrivée au laboratoire, mais ne seront traités que si :

1. les délais d’acheminement sont respectés
2. une fiche de commémoratifs les accompagne
3. le milieu de transport est approprié (Amiès-charbon pour le diagnostic bactériologique mais Amiès simple pour l’IF).

Une non-conformité à ce niveau nécessite obligatoirement l’envoi de nouveaux prélèvements. De plus, chaque technique d’analyse a des exigences en terme de durée. Ainsi, un diagnostic bactériologique négatif doit être rendu six jours après réception des prélèvements (voire 10 jours dans certains cas), alors qu’un diagnostic bactériologique positif pourra être rendu dès confirmation du résultat. Un résultat d’IF négatif ou positif doit être rendu, au plus tard, trois jours après réception des prélèvements.

Une troisième technique non officielle peut aussi permettre l’identification de Taylorella equigenitalis : la PCR (polymerase chain reaction), basée sur l’amplification d’une région d’ADN spécifique de l’agent pathogène. Plusieurs PCR sont disponibles dans la littérature scientifique mais ne sont pas encore utilisées pour un diagnostic officiel en France, certaines permettant même de discriminer les deux espèces du genre Taylorella (T. equigenitalis et T. asinigenitalis). Aujourd’hui nos activités de référence en matière de MCE nous amènent à utiliser une PCR développée au sein de notre laboratoire. Cette technique permet de faire face à des problèmes de spécificité avec la flore génitale annexe mais aussi d’éthique liés à l’utilisation d’animaux pour la production d’anticorps anti-Taylorella equigenitalis dans le cadre de l’IF. Elle ne peut cependant pas se substituer à la technique bactériologique lors de la confirmation d’un cas positif de MCE.

* Consultation possible de la liste des laboratoires agréés sur le site du  Syndicat des Eleveurs de Chevaux de Sang de France 

Répartition des Laboratoires agréés

(1) Afssa

Photos : M.F. Breuil

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