Leptospirose – bulletin n°8
Stéphane PRONOST (1), Pierre-Hugues PITEL (1), Albertine LEON (1) et Guillaume FORTIER (1)
La leptospirose est une maladie qui présente différentes expressions cliniques chez le cheval. Elle peut se traduire par une uvéite, des avortements, des atteintes rénales, des atteintes hépatiques ou par des atteintes générales chez le poulain. Cependant, l’infection des chevaux est souvent asymptomatique et des anticorps sont fréquemment mis en évidence chez des animaux sains. Cette situation complique l’interprétation des résultats sérologiques qui ne peut se faire qu’en association avec la clinique ou avec des cinétiques d’anticorps a posteriori. La mise en évidence directe de la bactérie est donc souhaitable, mais compte tenu de la difficulté du diagnostic bactériologique par isolement, le diagnostic des leptospiroses chez l’animal, restait aujourd’hui assuré essentiellement par des méthodes indirectes de cherches d’anticorps.
Le développement récent de la détection des leptospires par amplification génique (PCR) à partir d’une technique développée par l’équipe de Mérien et coll. à l’Institut Pasteur laissait entrevoir un grand espoir dans le mode de diagnostic. Une limite majeure déjà bien identifiée lors de la mise en place du test était la non différenciation entre les souches pathogènes et les souches saprophytes.
Après deux ans d’utilisation du test dur différents types de prélèvement, essentiellement de l’urine, du sang et des écouvillonnages oculaires lors de suspicion d’uvéite mais également des organes à l’autopsie, il est possible d’entrevoir les avantages et les limites de ce nouveau test. Parmi les avantages on peut bien sûr citer une mise en évidence directe des bactéries par une technique rapide et sensible. La non différenciation entre les souches saprophytes et les souches pathogènes pourrait être à l’origine du nombre important d’échantillons d’urines positives détecté.
Il semble néanmoins que le test utilisé soit bien adapté à la recherche dans le sang, mais cela nécessite de prélever pendant la phase de leptospirémie. Les conclusions sont toujours à prendre en compte avec la clinique.
De nouveaux tests PCR sont actuellement en développement qui devraient permettre des réponses plus informatives pour le praticien. Au laboratoire nous validons un test de PCR en temps réel qui permet de différencier les souches pathogènes des souches saprophytes à l’aide d’une sonde ADN spécifique. Les premiers résultats obtenus sur une quinzaine de souches contrôles sont conformes à nos attentes. Il est maintenant important de valider ce test sur des échantillons biologiques.
Pour nous aider à atteindre cet objectif, nous faisons un appel auprès des vétérinaires praticiens pour obtenir des échantillons biologiques lors de fortes suspicions de leptospirose.
(1) Laboratoire Départemental Frank Duncombe