par Cécile BECK (1), Isabelle DUMAS (1), Benoît DURAND (1), Stéphan ZIENTARA (1), Sylvie LECOLLINET (1)Les encéphalites équines exotiques (encéphalites équines de l’Est (EEE), de l’Ouest (EEO), du Venezuela (EEV) et japonaise (EEJ)) sont des arboviroses existant sur le continent américain (EEE, EEO et EEV) ou asiatique (EEJ). Ces encéphalites présentent des caractéristiques communes : elles sont transmises par la piqûre de moustiques infectés, elles présentent un réservoir animal (oiseau pour l’EEO et WN, oiseau, rongeurs, amphibiens et reptiles pour l’EEE, rongeurs, primates et cheval pour l’EEV et oiseaux aquatiques et porcs pour l’EEJ) et elles sont zoonotiques car responsables dans les formes les plus sévères, de méningo-encéphalomyélites possiblement mortelles chez l’homme et le cheval. Néanmoins le cheval et l’homme ne sont généralement pas des hôtes amplificateurs pour ces virus et sont donc, sauf cas particulier de l’EEV épizootique, des culs de sac épidémiologiques.
L’EEJ est une maladie en expansion et affecte maintenant toute l’Asie du Sud-est, le Japon, l’Indonésie et s’étend jusqu’au nord de l’Australie. L’EEJ est présente en zone rurale, principalement dans les rizières où les moustiques prolifèrent et sont en contact avec les oiseaux aquatiques migrateurs (hérons, aigrettes …) qui constituent le réservoir du virus. Fréquemment les moustiques vecteurs piquent des mammifères dont les porcs, principal hôte amplificateur du virus, les hommes et les équidés.
Les encéphalites équines de l’Est, de l’Ouest et du Venezuela sont présentes sur tout le continent américain. Cependant ces dernières années, seuls les virus de l’EEE et EEV ont activement circulé et ont été responsables de nombreux cas humains et équins, principalement aux USA et Canada pour l’EEE et en Amérique centrale ainsi que dans les pays d’Amérique du sud limitrophes pour l’EEE et l’EEV.
Malgré leurs aires de répartition très éloignées de nos frontières, la multiplication des échanges internationaux d’espèces réservoirs (oiseaux, reptiles, …) pourrait conduire à l’émergence d’une de ces maladies en Europe. Pour exemple, entre 2005 et 2009, plus de 8 millions de reptiles et 1 million d’oiseaux en cage ont été importés en Europe, certains provenant d’une zone d’enzootie pour une des encéphalites équines virales.
En cas d’introduction d’une de ces encéphalites en France, les vétérinaires seraient des acteurs principaux du système d’alerte sanitaire. Les praticiens équins doivent donc rester vigilants face à des signes d’atteinte du système nerveux central inexpliqués (ataxie, parésie, paralysie et/ou trouble du comportement ou de la conscience) chez le cheval.
(1) ANSES