Les signes cliniques et les facteurs de risques de la myopathie atypique – bulletin n°20

Dominique VOTION (1)

La collecte des données cliniques et épidémiologiques entreprise en Belgique dès l’apparition des premiers cas au cours de l’automne 2000 a permis de préciser les caractéristiques cliniques du syndrome (Tableau 1) et d’identifier des facteurs de risques associés à la myopathie atypique.

Ainsi, les jeunes chevaux (surtout ceux de moins de 3 ans) sont particulièrement à risques lorsqu’ils pâturent, à l’automne ou au printemps (les périodes à risques), une prairie pentue (surtout si la pente est forte), humide et/ou contenant un cours d’eau et ce, d’autant plus si cette prairie a été le lieu de mortalité(s) antérieure(s) d’équidés.

Les résultats de l’enquête épidémiologique suggèrent également que certaines techniques de gestion au niveau des chevaux (exemples : l’administration régulière de vaccins et de vermifuges, l’apport de concentrés tout au long de l’année, l’apport d’eau via le réseau de distribution…) et des prairies (exemples : le retrait des feuilles mortes amassées à l’automne, le fait de ne pas étendre les matières fécales…) contribuent à prévenir la myopathie atypique.

Les facteurs de risques et de prévention identifiés sur la base des cas belges sont détaillés dans un site Internet consacré à la myopathie atypique (www.myopathieatypique.be). L’identification de ces facteurs permet d’envisager des mesures de prévention de la maladie. Même si un agent étiologique est identifié dans le futur et même si un traitement spécifique voit le jour, le pronostic pour un cheval affecté par la myopathie atypique restera toujours sombre au vu du caractère fulgurant de la maladie et de la gravité des signes cliniques. Dès lors, la prévention est, et restera, un élément clé du contrôle de la maladie.

L’épidémiologie de la myopathie atypique pourrait différer d’un pays à l’autre ainsi que la pertinence pour la France de certains des facteurs de risques identifiés à partir des cas belges.

Le RESPE et le Centre Européen du Cheval de Mont-le-Soie collaborent sur l’interprétation des données épidémiologiques pour y extraire les spécificités des cas français et ce, afin que les propriétaires de chevaux puissent mettre en œuvre des mesures de protection ponctuelles répondant effectivement aux réalités du territoire français.

 

(1) Université de Liège

Egalement dans ce bulletin