Recherche sur la maladie de Theiler
Des recherches menées aux États-Unis permettent de suspecter un virus de la famille des Flaviviridæ dans le déclenchement d’une maladie mortelle des chevaux.
Depuis près d’un siècle, la maladie de Theiler est une des terreurs des éleveurs de chevaux. Cette pathologie, qui se caractérise par des hépatites, des léthargies, des poussées de fièvre ou encore des anorexies, est mortelle dans plus de 90 % des cas sans que l’on ait pu jusqu’ici isoler l’agent pathogène en cause. Un pas important dans ce sens vient d’être réalisé par des chercheurs de l’Institut Novartis pour la recherche biomédicale, en Californie, et de l’Université Cornell, à Ithaca dans l’État de New York.
De précédentes observations ont permis d’identifier un probable facteur déclenchant : les cas font généralement suite à l’administration d’un traitement prophylactique aux animaux, comme lors des vaccinations. À l’occasion d’une épidémie récente, observée après un traitement de prévention contre la toxine botulique, les chercheurs ont pu isoler un virus par une approche de métatranscriptomique des échantillons issus des animaux atteints. Des analyses phylogénétiques ont permis d’établir que ce virus, jamais décrit auparavant, appartient à la famille des Flaviviridæ, soit la même famille que celle de l’hépatite C humaine et du virus de la Fièvre jaune. Par la suite, ces résultats ont été confirmés par l’identification d’un lien entre ce nouveau virus et d’autres situations épidémiques indépendantes. Néanmoins, il est encore trop tôt pour attribuer à ce seul agent pathogène la responsabilité de la maladie de Theiler. C’est pourquoi les biologistes l’ont dénommé TDAV, pour Theiler disease-associated virus.