La classification des maladies est en cours d'évolution dans le cadre de la mise en œuvre de la Loi Santé Animale. Les mises à jour avec les nouvelles catégories seront réalisées une fois l'ensemble des décrets d'application publiés.
L'épidermolyse bulleuse jonctionnelle (EBJ) est une maladie génétique létale qui concerne particulièrement les chevaux de trait Comtois et Breton. Sa transmission est bien connue : il convient de la comprendre pour éviter cette maladie. Causes de la maladie
L’EBJ des chevaux est aussi connue sous le nom de «Maladie des pieds rouges du poulain ».
Dès la naissance, le poulain apparaît avec une absence de revêtement cutané sur certaines parties du corps, en particulier sur les extrémités des membres. Des lésions des muqueuses sont observées dans la cavité buccale, ainsi que des malformations dentaires, et parfois un déchaussement des sabots. Il est incapable de se lever, ses lésions se surinfectent rapidement et la mort intervient en quelques jours.
Maladie létale, on ne peut la soigner, l’euthanasie du poulain est la seule issue afin d’épargner ses souffrances.
Figure 1 : Poulain atteint d’épidermolyse bulleuse jonctionnelle
Actuellement en France, elle a été mise en évidence principalement dans les races de trait Comtois et Breton. Le nombre de cas annuel est faible (1,6 pour mille naissances dans la race Comtois).
Des maladies de même type existent chez l’homme et chez d’autres espèces animales. L’EBJ est une maladie d’origine génétique, et est donc non contagieuse.
Origine
La peau est constituée de l’épiderme et du derme. Ces deux structures vivantes sont reliées par la lame basale de l’épiderme qui s’identifie en deux couches superposées : la lamina lucida et la lamina densa. Des protéines d’ancrage les unissent.
Dans les cas d’EBJ, chez le cheval, l’une de ces protéines, la laminine 5 (en jaune sur la figure 2) , fait partiellement défaut, occasionnant des ruptures dans la jonction entre le derme et l’épiderme. Des cloques ou bulles se forment et fusionnent ce qui provoque l’érosion du tissu cutané.
Figure 2 : Représentation schématique de la jonction entre le derme et l’épiderme : zone saine et zone altérée en cas d’EBJ
C’est une mutation, sur un des gènes codant pour la synthèse de la laminine 5, qui est responsable de la maladie.
Ce gène a deux allèles :
+ : allèle normal ou sauvage ; – : allèle muté.
La maladie ne s’exprime que si le génotype de l’individu est – / -. Les deux sexes peuvent être atteints.
Figure 3 : Expression de la maladie en fonction du génotype