La classification des maladies est en cours d'évolution dans le cadre de la mise en œuvre de la Loi Santé Animale. Les mises à jour avec les nouvelles catégories seront réalisées une fois l'ensemble des décrets d'application publiés.
Des tests de recherche sur l’ADN, permettent aujourd'hui de raisonner le choix des reproducteurs et de gérer leurs croisements. C’est le cas pour la transmission d’une maladie génétique : « l’Immunodéficience sévère combinée » (traduction de « Severe combined immunodeficiency disease »). Le « gène SCID », responsable de cette maladie est plus fréquemment rencontré chez les chevaux de race Arabe et issus de croisements avec cette race. Causes de la maladie
Le SCID est une anomalie génétique ayant pour conséquence une réduction des défenses immunitaires. Un poulain exprimant ce gène aura un déficit en Lymphocytes B et T et sera sensible au développement de maladies infectieuses, à l’évolution défavorable.
Le gène SCID a été mis en évidence en 1973 par l’américain Mc Guire et le dépistage est possible depuis 1997.
Certaines races d’équidés semblent plus porteuses de ce gène, notamment la race Arabe, ainsi que les produits issus des croisements avec cette race. Aux États-Unis, 15 à 20% des Arabes sont porteurs du gène. En France, cette maladie est peu connue, mais des cas de porteurs ont été identifiés.
Il faut savoir que le cheval porteur à l’état hétérozygote de l’anomalie est tout à fait normal. L’éradication complète du gène SCID ou la stigmatisation des sujets porteurs de ce gène n’est pas la meilleure solution.
En effet, lors de la mise en évidence d’une anomalie génétique, la tendance est de souvent chercher l’élimination complète du gène indésirable. Or, il y a alors un risque d’éliminer des pans entiers de généalogie entraînant des conséquences néfastes sur la diversité génétique, voire également sur les performances, se privant alors de ces lignées et de leurs qualités. Il faut plutôt raisonner les croisements pour réduire, chez le produit, le risque d’expression de l’anomalie. De plus, les conséquences d’une éradication peuvent être graves en matière de consanguinité.
La meilleure façon de maîtriser l’ensemble du problème est de diffuser les résultats des tests.
Ainsi, un test permet de mettre en évidence :
- le gène N n’entraînant pas l’expression d’une anomalie,
- le gène n responsable de la transmission d’une anomalie.
Pour le SCID, 3 combinaisons génotypiques sont possibles et exprimées comme suit. Les individus sont considérés :
- Non porteurs et ne peuvent pas transmettre l’anomalie. Leur génotype est NN.
- Porteurs sains, non malades mais susceptibles de transmettre l’anomalie. Leur génotype est Nn.
- Porteurs exprimant rapidement la maladie après leur naissance. Ils meurent en quelques semaines. Leur génotype est nn.
Transmission
Il s’agit d’une maladie génétique : la transmission se fait exclusivement par les reproducteurs. Connaître le génotype de ceux-ci pour cette anomalie permet d’éviter les croisements à risque. Un hongre porteur sain ne présentera pas de risque pour ses congénères. Dans 1 cas sur 4*, l’accouplement entre 2 porteurs sains « Nn » peut être responsable de la naissance d’un poulain « nn » qui mourra.
*car les chromosomes sont en paires et l’accouplement de ces deux porteurs sains (Nn) peut donner les possibilités de combinaisons suivantes: NN, Nn, Nn, nn, chaque parent transmettant un seul gène N ou n au produit. Fréquence de la transmission du gène SCID
Comme toute la population n’est pas testée, les résultats sont estimés sur une fraction de la population soit 10% de porteurs sains. Ces 10% de Nn correspondent à une fréquence de transmission du gène « n » de 50% (1 chance sur 2).
Ainsi, en se basant sur les chiffres moyens (donnés par le laboratoire réalisant ces dépistages en France et en Belgique), on peut prévoir les résultats suivants, lorsque l’on utilise un étalon Nn :
Au final, on aura dans cet exemple 47,5% de non porteurs, 50% de porteurs sains et 2,5% de porteurs non viables.
Ces risques peuvent être fortement réduits si l’on cherche à éviter les croisements entre 2 Nn.
Les croisements
Les produits comportant du sang arabe peuvent être porteurs du gène SCID. Ainsi, dans certaines races où il est fait appel à cet apport, il conviendrait de tester les reproducteurs, afin de connaître la fréquence du gène dans cette autre race.
Figure 1 : Tableau synoptique des combinaisons générales possibles des gènes N et n, entre les reproducteurs
En effet, par exemple, une pouliche Arabe- Barbe porteur sain (Nn) (issue d’un étalon Arabe porteur sain (Nn) et d’une jument Barbe non porteuse (NN)), pourra produire à son tour des poulains porteurs sains voire porteurs malades en fonction du génotype de l’étalon que l’éleveur lui choisira. L’internationalisation du marché des équidés, avec l’objectif de recherche d’apport de caractères de qualité, a engendré un brassage génétique qui a induit la diffusion et la présence actuelle du gène SCID en Europe.
Conduite à tenir
Lorsque l’on souhaite mettre sa jument à la reproduction, l’idéal est de la faire tester afin de connaître son génotype vis-à-vis du SCID. Cette recherche se fait une seule fois et le résultat est valable toute la vie de la jument.
Si vous ne faites pas tester vos juments et souhaitez éliminer le risque que votre poulain meure du SCID, il faudra choisir un étalon NN. Mais vous risquez de vous priver d’excellents performers.