Avortement

La surveillance des avortements a été mise en place fin 2008 au sein du RESPE. Elle cible les maladies infectieuses responsables d’avortements chez la jument, et ayant une importance sanitaire, économique et/ou zoonotique en France.

Pourquoi ?

La surveillance des avortements contribue à :
  • détecter de façon précoce des avortements d’origine infectieuse, potentiellement contagieux ;
  • évaluer l’incidence et la répartition de ces avortements ;
  • assurer une vigilance vis-à-vis de l’émergence de maladies abortives infectieuses, parasitaires ou toxiques ;
  • fournir une aide aux acteurs de la filière, en particulier les vétérinaires, et aux autorités sanitaires à la gestion de crise lors d’une épizootie ;
  • accompagner des travaux de recherche permettant de mieux connaître ces maladies pour une meilleure prévention et un développement des outils diagnostiques et de prise en charge des équidés atteints.

Quoi ?

Les avortements chez la jument sont un enjeu sanitaire et économique important pour la filière équine. Les causes peuvent être multifactorielles rendant le diagnostic étiologique difficile pour le vétérinaire et le propriétaire. Les agents pathogènes (virus et bactéries) recherchés dans le cadre du protocole de surveillance du RESPE sont :
  • l’herpèsvirus équin de type 1 (HVE1) forme abortive
  • l’herpèsvirus équin de type 4 (HVE4) forme abortive
  • le virus de l’artérite virale équine (AVE)
  • les bactéries responsables de la leptospirose

Comment ?

Lorsqu’une jument avorte, le Vétérinaire Sentinelle qui l’examine peut, s’il soupçonne une cause infectieuse, et avec l’accord du propriétaire, le déclarer, au RESPE dans le cadre du Syndrome Avortement. Cette première information permet au RESPE de connaître la répartition des juments ayant avorté.

Le Vétérinaire Sentinelle prélève des échantillons : organes du fœtus et placenta. Des prélèvements sanguins sont également réalisées sur la jument, et si possible sur le fœtus, pour compléter le diagnostic et alimenter la recherche.

Ces échantillons vont servir à confirmer ou non, la présence de virus ou de bactéries par des analyses de laboratoire et sont envoyés au laboratoire partenaire du RESPE (LABEO Frank Duncombe).

Dans le cadre du protocole de surveillance du RESPE, la recherche des agents pathogènes se fait par une technique de biologie moléculaire dite PCR : elle permet de détecter l’ADN du virus ou des bactéries dans l’échantillon.

Si le résultat revient positif sur une maladie surveillée, cette seconde information permet de connaitre la répartition des maladies en France. Elle est diffusée sous forme d’alerte immédiate afin que les détenteurs d’équidés puissent être plus vigilants qu’à l’habitude et que des mesures de précaution adaptées puissent être mises en place si besoin.

Lorsqu’un résultat est positif pour l’un des pathogènes suivis, une analyse histologique du placenta et/ou des organes du fœtus est également réalisée pour conforter le diagnostic dans le cadre d’un protocole de recherche.

Informations complémentaires

Dans le cadre du protocole de surveillance du Syndrome Avortement, le RESPE propose une prise en charge de 50% des frais d’analyses. Les analyses réalisées dans le cadre de la recherche sont, elles, prises en charge à 100% par le RESPE.

Les Articles

relatifs au syndrome

Foire aux questions

+- Peut-on partir en concours dans un département où un ou plusieurs cas d'une maladie contagieuses (HVE, grippe, gourme) est déclaré ?

Le risque zéro n'existe pas, que ce soit en période de crise sanitaire ou non. L’important est de mesurer ce risque et de s’y adapter. Il n’est donc pas nécessaire d’annuler votre participation au concours si par exemple, l’alerte ne concerne qu’un seul cas dans un seul endroit (foyer). Il est cependant recommander de prendre un certain nombre de mesures de précaution que vous trouverez dans ce document.

+- J’ai une randonnée prévue dans un secteur où une alerte de maladie respiratoire (grippe, herpès virus…) a été émise, que dois-je faire ?

Le risque zéro n'existe pas, que ce soit en période de crise sanitaire ou non. L’important est de mesurer ce risque et de s’y adapter. Il n’est donc pas nécessaire d’annuler la randonnée si par exemple, l’alerte ne concerne qu’un seul cas dans un seul endroit (foyer). Il est cependant recommander de prendre un certain nombre de mesures de précaution que vous trouverez dans ce document ainsi que :
- s'assurer de la bonne santé des chevaux qui vont participer à votre randonnée ;
- s'assurer qu’aucun cheval provenant d’un foyer avéré ne se rendra sur les lieux du rassemblement ;
- s'assurer que le ou les lieux pour les étapes n'ont pas d'animaux malades présents sur site et ont prévu un lieu dédié pour les chevaux de la randonnée, à l’écart des chevaux du site, que s’il s’agit de boxes, ceux ci seront nettoyés et désinfectées avant et après votre séjour ;
- faire en sorte qu'il y ait des points d'eau à disposition afin que les cavaliers puissent s’approvisionner en eau individuellement ; proscrire au maximum les abreuvoirs communs ;
- éviter tout contact avec les chevaux extérieurs à la randonnée (contact physique mais aussi avec le matériel…) ;
- communiquer largement en particulier auprès des enfants, sur le respect de pratiques préventives pour limiter le contact direct et indirect entre chevaux, notamment via les mains, le matériel, les bottes…

+- Concernant la rhinopneumonie, un cheval porteur sain et vacciné peut-il transmettre la maladie au contact de chevaux vaccinés ou non vaccinés ?

Le portage n'a pas de lien avec la vaccination.
Le portage pour la rhinopneumonie signifie que si un cheval fait une rhinopneumonie, il reste porteur du virus même après être guéri. A la faveur d’un stress (fatigue, déplacements fréquents…), le virus pourra se réactiver et être à nouveau excrété : l’animal redeviendra alors contagieux.
Pour la vaccination, un vaccin, quel qu’il soit comme celui de la grippe chez l'Homme par exemple, ne protège jamais à 100%. Un animal vacciné a par contre plus de chance de ne pas développer la maladie s’il rencontre le virus et s’il fait la maladie, il aura généralement des symptômes moins importants, se remettra plus vite et surtout excrétera moins de virus, donc sera moins contagieux.

+- Des cas de rhinopneumonie sont avérés dans mon établissement. Je ne comprends pas pourquoi ils ne sont pas comptabilisés par le RESPE.

Le RESPE ne diffuse des alertes que sur les cas qui lui sont déclarés par ses Vétérinaires Sentinelles (VS). Si les cas dans votre établissement n’ont pas été déclarés au RESPE par un VS ou que les analyses n’ont pas été réalisées dans un laboratoire partenaire, ils ne font effectivement pas l’objet d’une alerte. Vous pouvez en discuter avec votre vétérinaire pour savoir s’il est VS ou pas. S’il l’est, il peut déclarer les cas a posteriori et selon les analyses faites ou non, vos équidés malades pourront être comptabilisés et faire l’objet d’une alerte. S’il n’est pas VS, il peut le devenir facilement et rapidement.

+- Quelle est la durée de vie du virus HVE1 ?

La résistance de l'HVE1 dans le milieu extérieur est assez faible, de l'ordre de quelques heures. Il peut survivre quelques jours s'il se trouve dans des conditions favorables (liquides, sécrétions biologiques, etc.).

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