Plusieurs formes cliniques de cette affection sont décrites :
une forme respiratoire aiguë, pneumonie ou bronchopneumonie, la plus courante, souvent abcédative ;
- une forme intestinale, d’apparition moins
brutale que la forme respiratoire, souvent à l’origine d’abcès abdominaux ;
- une forme musculo-squelettique : atteintes de l’appareil locomoteur, notamment des articulations avec arthrites.
Généralement les signes cliniques incluent :
- une forte hyperthermie ;
- de la toux, pouvant aller jusqu’à la détresse respiratoire ;
- une éventuelle perte d’appétit ;
- de l’abattement.
L’évolution de la maladie peut parfois être insidieuse avec des signes cliniques frustres, puis se révéler de façon brutale et progresser très vite en maladie respiratoire aiguë, détresse respiratoire et mort soudaine.
Les infections à Rhodococcus equi peuvent souvent avoir une issue fatale pour les poulains fortement atteints.
Les poulains entre 1 et 3 mois sont les plus sensibles.
En effet, la période de 1 à 3 mois est celle de la diminution de l’immunité colostrale, sans pour autant que la protection du poulain soit suffisamment efficace.
Cependant, il semble que les poulains se contaminent le plus souvent très tôt après la nais- sance, dès même la première semaine de vie, et ce d’autant plus facilement que le colostrum de la mère contient peu d’anticorps. Les poulains nés tard dans la saison (juin, juillet), au moment des périodes chaudes sont plus sensibles du fait du contexte environnemental favorable au développement de la bactérie (chaleur et humidité) d’une part, à sa dissémination lors de sécheresse, et à la concentration plus importante de mères et de poulains d’autre part.
Alors que les poulains âgés de moins de 2 mois ne déclarent souvent que la forme respiratoire (pneumonie), les formes intestinales sont majoritairement observées chez les poulains plus âgés (3 à 6 mois).
Le diagnostic clinique de la rhodococcose se base sur les signes cliniques décrits précédemment (pneumonie avec hyperthermie, abattement, toux, jetage), mais ces symptômes n’étant pas spécifiques, la confirmation de l’infection par Rhodococcus equi ne peut se faire qu’à l’aide d’examens complémentaires de laboratoire.
En effet, si les bronchopneumonies sont une cause fréquente de mortalité des poulains, le principal agent responsable des pneumonies est le Streptocoque (S. equi zooepidemicus), pathogène dès lors qu’il a pénétré les muqueuses lésées et pour lequel le traitement est différent.
L’imagerie est très utile pour objectiver l’étendue des lésions pulmonaires, voire même pour la prise de décision thérapeutique et contrôler l’efficacité des traitements. Ainsi la radiographie, mais mieux encore l’échographie pulmonaire sont des éléments diagnostiques et de suivi thérapeutique très importants qu’il faut se donner les moyens de mettre en œuvre avant toute décision de traitement antibiotique.
Ainsi, l’échographie permet d’établir une cartographie pulmonaire du nombre et de la taille d’éventuels abcès à partir de laquelle un score lésionnel est défini et détermine, en corréla- tion avec les signes cliniques, les options et schémas thérapeutiques, dont l’attente avec surveillance sans mise en place de traitement fait partie. Un screening échographique régulier permet une bonne surveillance voire l’anticipation du développement de la maladie de manière foudroyante dans les élevages et fait partie des plans de prévention utile en environnement à risque.
La seule présence d’abcès à l’échographie n’est pas synonyme de rhodococcose et de mortalité imminente : les abcès sont des lésions de bronchopneumonie qui ne présagent pas du germe en cause. Leur taille et leur nombre mis en relation avec l’état général du poulain reflètent la gravité et la nécessité d’agir médicalement.
Le diagnostic de laboratoire de la rhodococcose est réalisé par analyse bactériologique et identification de la bactérie à partir d’un prélèvement respiratoire (lavage trachéal ou écouvillon) ou articulaire du poulain atteint. La sérologie ou la PCR sur ces mêmes prélèvements, voire sur le sang ou encore les fèces peuvent également être utiles.
Les seules analyses de sang pour numération formule et fibrinogène peuvent révéler et confirmer un état inflammatoire ou infectieux sans permettre d’en affirmer la cause.
Comme toutes les bactéries R. equi ne sont pas virulentes, y compris chez les poulains (nécessité de l’expression d’un plasmide de virulence), la seule détection du germe ne doit pas déclencher la mise en place d’un traite- ment, mais favoriser la surveillance et la vigilance quant à l’apparition de signes cliniques évocateurs.
Sur un poulain mort, l’identification de Rhodococcus equi par bactériologie et/ou PCR est nécessaire pour confirmer le diagnostic.