Herpèsvirus équins de type 2 et 5 (HVE2 et HVE5)

Les herpèsvirus équin -2 et -5 (HVE-2 & HVE-5) sont deux virus très fréquemment détectés dans les voies respiratoires des chevaux ; le plus souvent de façon asymptomatique, c’est-à-dire sans symptôme présenté par le cheval infecté.

Causes de la maladie

HVE-2 et HVE-5 sont des γ-herpèsvirus, éventuellement responsables de troubles respiratoires (très légers à très sévères) à l’échelle individuelle avec peu de contagion rapportée ; par opposition aux trois autres herpèsvirus (HVE-1, HVE-4, HVE-3) qui eux sont des α-herpèsvirus potentiellement très contagieux et responsables d’épizooties majeures.

HVE-2 et HVE-5, comme l’ensemble des herpèsvirus sont caractérisés par leur capacité de latence dans l’organisme (forme de « sommeil ») après la première infection, et la possibilité de réactivation virale à la faveur d’un stress par exemple.

Épidémiologie

HVE-2 et HVE-5 sont ubiquitaires, c’est-à-dire présents/détectés chez un très grand nombre d’individus. La primo-infection a généralement lieu dès les premières semaines de vie, et de possibles réinfections peuvent survenir tout au long de la vie du cheval. Bien que n’étant pas responsables d’épidémies, la transmission de ces virus se fait classiquement par voie respiratoire par aérosol notamment.

Symptômes

HVE-2 et HVE-5 sont responsables d’expressions cliniques très différentes et d’intensité extrêmement variable. Ainsi, HVE-2 a été associé à des signes de conjonctivite, pharyngite et trachéite notamment, avec de la toux et/ou du jetage nasal ponctuel, une inflammation modérée des voies respiratoires et de la contre-performance. À l’opposé, HVE-5 ne semble pas responsable de troubles aigus, mais a récemment été associé à une pneumonie interstitielle chronique chez des chevaux adultes voire âgés. Ce syndrome de fibrose pulmonaire multinodulaire (SFPM) se caractérise par une mauvaise condition physique, de la fièvre, de l’anorexie, une toux et un jetage nasal persistants et une détresse respiratoire.

Diagnostic

La détection directe du génome viral par biologie moléculaire (PCR) reste à ce jour la méthodologie de choix tant pour HVE-2 que pour HVE-5. Le type de prélèvement sur lequel effectuer ces analyses va néanmoins être différent selon le virus et l’évolution clinique. Ainsi le liquide de lavage trachéal permet de rechercher la présence d’HVE-2 dans un contexte sportif par exemple, alors que le liquide de lavage bronchoalvéolaire, voire une biopsie de nodule pulmonaire sera nécessaire pour détecter HVE-5 et quantifier la charge virale correspondante lors de suspicion de SFPM. Pour ce syndrome, d’autres examens complémentaires, tels qu’une hématologie (prise de sang), une radiographie et/ou échographie pulmonaire, une cytologie du lavage bronchoalvéolaire peuvent par ailleurs être nécessaires afin de poser un diagnostic définitif.

Traitement & prévention

Concernant ces deux virus, les traitements disponibles sont largement symptomatiques, incluant notamment du repos dans le cadre d’une infection clinique par HVE-2. Pour le SFPM, le panel thérapeutique comprend généralement des corticoïdes et/ou des anti-inflammatoires non-stéroïdiens, et éventuellement des antibiotiques ou antiviraux. Le pronostic varie de très favorable lors de détection d’HVE-2 et/ou d’HVE-5 à réservé/défavorable lors de SFPM confirmé. Contrairement aux α-herpèsvirus, il n’existe pas de vaccin disponible et aucune protection croisée (dirigée contre HVE-2 et -5) n’est observée lors de vaccination HVE-1 et -4 (qui reste recommandée).

Par ailleurs, il ne semble pas nécessaire d’isoler un cheval chez qui HVE-2 ou HVE-5 serait détecté.

Foire aux questions

+- Peut-on partir en concours dans un département où un ou plusieurs cas d'une maladie contagieuses (HVE, grippe, gourme) est déclaré ?

Le risque zéro n'existe pas, que ce soit en période de crise sanitaire ou non. L’important est de mesurer ce risque et de s’y adapter. Il n’est donc pas nécessaire d’annuler votre participation au concours si par exemple, l’alerte ne concerne qu’un seul cas dans un seul endroit (foyer). Il est cependant recommander de prendre un certain nombre de mesures de précaution que vous trouverez dans ce document.

+- J’ai une randonnée prévue dans un secteur où une alerte de maladie respiratoire (grippe, herpès virus…) a été émise, que dois-je faire ?

Le risque zéro n'existe pas, que ce soit en période de crise sanitaire ou non. L’important est de mesurer ce risque et de s’y adapter. Il n’est donc pas nécessaire d’annuler la randonnée si par exemple, l’alerte ne concerne qu’un seul cas dans un seul endroit (foyer). Il est cependant recommander de prendre un certain nombre de mesures de précaution que vous trouverez dans ce document ainsi que :
- s'assurer de la bonne santé des chevaux qui vont participer à votre randonnée ;
- s'assurer qu’aucun cheval provenant d’un foyer avéré ne se rendra sur les lieux du rassemblement ;
- s'assurer que le ou les lieux pour les étapes n'ont pas d'animaux malades présents sur site et ont prévu un lieu dédié pour les chevaux de la randonnée, à l’écart des chevaux du site, que s’il s’agit de boxes, ceux ci seront nettoyés et désinfectées avant et après votre séjour ;
- faire en sorte qu'il y ait des points d'eau à disposition afin que les cavaliers puissent s’approvisionner en eau individuellement ; proscrire au maximum les abreuvoirs communs ;
- éviter tout contact avec les chevaux extérieurs à la randonnée (contact physique mais aussi avec le matériel…) ;
- communiquer largement en particulier auprès des enfants, sur le respect de pratiques préventives pour limiter le contact direct et indirect entre chevaux, notamment via les mains, le matériel, les bottes…

+- Concernant la rhinopneumonie, un cheval porteur sain et vacciné peut-il transmettre la maladie au contact de chevaux vaccinés ou non vaccinés ?

Le portage n'a pas de lien avec la vaccination.
Le portage pour la rhinopneumonie signifie que si un cheval fait une rhinopneumonie, il reste porteur du virus même après être guéri. A la faveur d’un stress (fatigue, déplacements fréquents…), le virus pourra se réactiver et être à nouveau excrété : l’animal redeviendra alors contagieux.
Pour la vaccination, un vaccin, quel qu’il soit comme celui de la grippe chez l'Homme par exemple, ne protège jamais à 100%. Un animal vacciné a par contre plus de chance de ne pas développer la maladie s’il rencontre le virus et s’il fait la maladie, il aura généralement des symptômes moins importants, se remettra plus vite et surtout excrétera moins de virus, donc sera moins contagieux.

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