
Poids et santé du cheval – partie 1
Pourquoi et comment identifier le surpoids de son cheval ?
Le surpoids et l’obésité correspondent à une accumulation anormale ou excessive de graisse favorisée par des pics excessifs d’insuline.
Chez les équidés, ces pics d’insuline constituent un facteur identifié de risques de fourbure. Ils sont aussi à l’origine d’altération de la santé sur de nombreux points : hyperlipémie, coliques, asthmes, diminution de la cicatrisation, intolérance à l’exercice et à la chaleur, diminution de la fertilité, arthrose, augmentation du risque anesthésique.
Comment identifier le surpoids / l’obésité chez les équidés ?
L’estimation seule du poids ne suffit pas. Il faut également mesurer l’adiposité, c’est-à-dire l’accumulation de graisse dans les tissus cellulaires (généralement localisée dans certaines parties du corps), ce paramètre étant plus significatif pour la santé que le poids corporel.
L’évaluation de l’état d’embonpoint d’un équidé doit donc se faire en combinant plusieurs outils :
1/ mesure du poids
Elle peut se faire à l’aide d’une balance ou de formules barymétriques établies à partir de la hauteur au garrot (HG) et du périmètre thoracique (PT). Ces formules ne sont pas valables pour les tailles extrêmes <1m et >1,80m :
Type d’équidé | Poids vif en kg |
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Cheval de selle (au travail, à l'entretien, hongre, entier et jument) | 4,3 PT + 3 HG - 785 (+ ou – 25 kg) |
Poulinière de selle et de course | 5,2 PT + 2,6 HG - 855 (+ ou – 25 kg) |
Poulain de selle en croissance (de 6 mois à 4 ans) | 4,5 PT - 370 (+ ou – 25 kg) |
Cheval de trait : tout adulte et poulains en croissance | 7,3 PT- 800 (+ ou – 25 kg) |
Poney (>1m au garrot) | 3,65 PT + 3,56 HG - 714,66 (+ ou – 21 kg) |
Un ruban métrique et une toise suffisent alors pour calculer le poids de l’équidé :
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Périmètre Thoracique (PT) – mesure avec un ruban métrique
Placer un ruban métrique sur le garrot en prenant comme repère la pointe supérieure à droite de l’épaule (omoplate) à la verticale du passage de sangle. S’assurer que le ruban est à plat et bien positionné des deux côtés. Relever la mesure en cm sur le ruban ajusté mais sans tension. |
Hauteur au garrot (HG) – mesure avec une toise
Mesurer la hauteur au niveau le plus élevé du garrot. Apposer délicatement la toise au sommet du garrot en vérifiant la verticalité de la toise et son positionnement « à niveau ». |
2/ Estimation de l’état corporel
L’état corporel s’estime avec des notes allant de 0 à 5 (certaines grilles proposent également des notes de 1 à 9). L’estimation se fait par observation et palpation de la masse adipeuse, sur 6 sites : 3 majeurs (encolure, arrière de l’épaule, côtes) et 3 secondaires (garrot, attache de la queue, croupe).
Échelle des NEC © IFCE
La note d’état corporel (NEC) optimale se situe entre 2,5 et 3,5. Vigilance, son interprétation est à pondérer par la race, le sexe, l’âge, le statut physiologique, l’activité.
Un outil d’estimation de la NEC est disponible ici : https://simulation.ifce.fr/noteetatcorporel
Une grille spécifique aux ânes est disponible ici : https://www.thedonkeysanctuary.org.uk/for-owners/owners-resources/donkey-body-condition-score-chart#download-the-chart
3/ calcul du score graisseux
Le score graisseux repère les zones d’accumulation préférentielles de graisse sous-cutanée (base de la queue, sur les côtés, en avant de la mamelle ou du fourreau et sur le chignon). Ces accumulations s’évaluent par une observation et une palpation des masses adipeuses.
4/ calcul du score du chignon
Un score spécifique pour le chignon a été instauré : en fonction de la morphologie et de l’épaisseur du chignon, une note sur 5 est attribuée. Cette évaluation ne tient pas compte de l’adiposité du reste du corps. Le score de chignon pour un équidé sain est compris entre 0 et 2. Un score de 3 ou plus indique un dysfonctionnement métabolique.
A noter : les propriétaires ont tendance à sous-estimer le poids et la surcharge pondérale de leur équidé.
Plus d’info sur le surpoids et l’obésité ici : Retrouvez la webconférence d’Isabelle Desjardins pour le RESPE : obésité chez les équidés, le mal du siècle ?