Premiers pas du réseau nouveau-né : le réseau ANI – bulletin n°10

Gwenaëlle DAUPHIN (1)

Le réseau ANI (Affections Neurologiques d’origine Infectieuse) est bien né et a fait ses premiers pas cette année. Preuve en est : 19 prélèvements accompagnés des fiches de renseignements du réseau ANI ont été envoyés depuis début juillet au laboratoire départemental Franck Duncombe (LDFD) et au laboratoire de virologie équine de l’AFSSA Alfort. Ces prélèvements étaient issus de 16 prescripteurs différents.

En dehors du strict cadre du réseau, on peut totaliser le nombre de prélèvements reçus depuis janvier 2003 à Alfort et au LDFD issus de chevaux présentant des troubles neurologiques à une petite centaine. Depuis l’inauguration officielle du réseau ANI, 16 cas n’ont pas été déclarés dans le cadre du réseau dont 7 provenant de vétérinaires sentinelles. Une part importante de prélèvements continuent donc à transiter en dehors du réseau ANI. Près d’un tiers des prélèvements réalisés cette année, dans le cadre d’une affection neurologique, comprenaient du LCR, ce qui montre une nette progression de ce type de prélèvement. L’objectif est que ce prélèvement puisse être réalisé à terme par tous les vétérinaires sentinelles (une EPU sur le diagnostic des affections neurologiques équines sera organisée en 2004 par la Commission EMIP de l’AVEF).

Premiers résultats : Chez la moitié des chevaux suivis dans le cadre du réseau, des anticorps anti-HEV fixant le complément ont été détectés en grande quantité dans le sérum (parfois dans le LCR).C’est donc la rhinopneumonie forme nerveuse qui semble l’étiologie prédominante. Parmi les cas supposés de rhinopneumonie, un cas présentait également une forte séropositivité de Lyme et un autre une séropositivité faible ou moyenne pour  Neospora et Sarcocystis neurona (EPM). La maladie de Borna a été suspectée chez l’un des 19 chevaux déclarés. L’évolution de ces chevaux n’est en général pas connue par les laboratoires. Lors du décès de certains de ces chevaux, le recours à l’autopsie et l’envoi de prélèvements post-mortem (encéphale, moelle épinière) a été particulièrement utile.

Les points qui restent à améliorer pour un meilleur fonctionnent du réseau sont les suivants :
– systématiser les déclarations
– améliorer la qualité des prélèvements (LCR)
– renforcer l’échange d’informations entre les participants du réseau (notamment entre les laboratoires)
– organiser un  meilleur suivi, dans la durée, des animaux entrant dans le réseau (informations sur la réalisation d’examens ou d’analyses complémentaires, rédaction par le vétérinaire d’une fiche de synthèse clinique du cas, compte-rendu d’autopsie en cas de décès de l’animal). Cela est à élaborer par le groupe de travail « réseau ANI ».

Les premiers cas neurologiques pris en charge cette année par le réseau ANI nous confirment ce à quoi nous nous attendions : le diagnostic des maladies nerveuses est difficile tant au plan clinique qu’au plan laboratoire. Même en ouvrant largement le parapluie des investigations de laboratoire, une majorité des cas resteront probablement à étiologie indéterminée. Ce constat est lié d’une part à la variété des sites lésionnels, des expressions cliniques et des étiologies possibles. D’autre part, de nombreux tests de laboratoire sont encore à développer ou à améliorer, notamment Borna et EPM…

(1) Afssa

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