Projet Equinexpo : rôle des mycotoxines dans la survenue de myopathie atypique (approche expérimentale) – bulletin n°20

David GARON (1), Valérie BOUCHARD (2), N. HEUTTE (1), Chirstel MARCILLAUD PITEL (3) et Claire LAUGIER (4)

L’étiologie de la myopathie atypique demeure à ce jour inconnue même si plusieurs hypothèses ont été explorées telles que la recherche de toxines végétales, de toxines de Clostridium, de virus, ou encore une carence en vitamine E. Le caractère aigu de l’expression clinique, les conditions climatiques lors de la survenue de la maladie (vent, pluie et froid) amènent également à poser l’hypothèse d’une intoxication liée à la présence de toxines produites par certaines moisissures. Parmi ces mycotoxines, celles appartenant à la famille des trichothécènes doivent être prioritairement recherchées, ceci en raison de leur production favorisée dans des conditions de froid et d’humidité, leur implication dans des pathologies animales aiguës et leur présence fréquente sur les substrats végétaux. L’hypothèse « mycotoxines » est ainsi appréhendée dans un premier temps par la recherche de déoxynivalénol (DON), composé majoritaire appartenant au groupe des trichothécènes.

Depuis novembre 2006, la surveillance épidémiologique de la maladie réalisée par le réseau d’épidémio-surveillance en pathologie équine (RESPE) permet la collecte et le stockage des prélèvements biologiques (urines, sérums et tissus musculaires) issus de cas confirmés de myopathie atypique. Ces échantillons seront analysés et comparés à des échantillons témoins (chevaux sains) afin de progresser dans l’étiologie de cette maladie émergente.

Notre approche expérimentale consiste ainsi à développer un outil d’exposition permettant le dosage du DON dans les matrices biologiques de chevaux (urines, sérum et tissus musculaires) par chromatographie liquide haute performance couplée à la spectrométrie de masse (CLHP-SM). Parallèlement, des outils microbiologiques (systématique et PCR) et analytiques (CLHP-SM) sont mobilisés afin d’identifier les espèces mycotoxinogènes et les mycotoxines dans les matrices végétales consommées par les chevaux (herbe, foin et autres aliments).

Une approche multi-mycotoxine sera ensuite entreprise en intégrant d’autres trichothécènes (toxine T2, DAS,…) et d’autres mycotoxines comme les toxines trémorgènes.

(1) Groupe Régional d’Etudes sur le Cancer (GRECAN EA 1772), Université de Caen
(2) Laboratoire Départemental Frank Duncombe
(3) RESPE
(4) AFSSA

Egalement dans ce bulletin