Réflexions concernant le vaccin ARTERVAC – bulletin n°17
Michel BERNADAC (1)
Il a été octroyé par l’Agence Nationale du Médicament Vétérinaire, le 1er juin 2005, au laboratoire FORT DODGE SANTE ANIMALE une autorisation de mise sur le marché (A.M.M.) pour son vaccin ARTERVAC, émulsion injectable contenant du virus de l’artérite virale équine inactivé (souche Bucyrus).
De la lecture du résumé des caractéristiques du vaccin, il ressort que :
– aucun contrôle sérologique des chevaux n’est prévu avant la vaccination ;
– la vaccination est indiquée pour les chevaux et les poneys, à partir de l’âge de 9 mois ;
– la vaccination est contre-indiquée chez les animaux malades et chez les juments gestantes.
Certes, si l’on se réfère au protocole qui était à respecter lorsque ce vaccin ne bénéficiait que d’une Autorisation Temporaire d’Utilisation (A.T.U.) et qui était perçu parfois comme lourd, cette A.M.M. simplifie l’obtention et la mise en œuvre du vaccin.
Pourtant, les vétérinaires doivent s’interroger sur les éventuels « dégâts collatéraux» des indications de la vaccination notamment :
– au regard de l’épidémiologie de cette virose dont on admet en 2005, au travers des résultats des laboratoires agréés, qu’environ 12% de la population équine contrôlée, toutes races confondues, est séropositive ;
– au regard des contraintes économiques en particulier de leurs clients (étalonnier, éleveur) du marché international.
Ainsi, la vaccination des juments autres que malades ou gestantes est possible. Or, dans les épisodes de circulation du virus de l’artérite dans les années 1997-2000, ce sont les juments qui ont servi de révélateur. De plus, il convient de rappeler que :
– la demande d’ A.T.U. avait été faite par les professionnels, auprès de l’Agence Nationale du Médicament Vétérinaire, essentiellement pour protéger leurs étalons du risque de devenir excréteurs de virus ;
– ces mêmes professionnels pouvaient affirmer à leurs partenaires étrangers, que seuls les mâles pouvaient être vaccinés en France;
– certains marchés étrangers, certains haras européens sont fermés aux juments positives.
Face à cette situation, les termes de l’alternative pour la mise en œuvre de la vaccination contre l’artérite virale, sont simples :
– il revient au vétérinaire d’en présenter à son client les avantages et les inconvénients selon le sexe de l’animal, le contexte économique… et d’obtenir son consentement,
– les professionnels, qui le souhaitent, font inscrire une restriction de vaccination au stud-book.
(1) FNCF