Retrouvez la webconférence d’Isabelle Desjardins pour le RESPE : obésité chez les équidés, le mal du siècle ?

Retrouvez la webconférence d’Isabelle Desjardins pour le RESPE : obésité chez les équidés, le mal du siècle ?

Notre experte, Isabelle Desjardins, a abordé, dans une webconférence réalisée en partenariat avec l’IFCE, les problématiques liées au surpoids et à l’obésité chez les équidés.

Un sujet d’actualité, qui vient questionner les représentations sociétales de l’animal.

 

Poids, surpoids, obésité, de quoi parle-t-on ?

Le poids correspond à la masse en kilogramme. Il peut fluctuer physiologiquement (saisons, sport, grossesse…).

Le surpoids correspond à un excès poids par rapport à une valeur antérieure.

L’obésité est une maladie chronique et complexe, définie par des dépôts excessifs de graisse.

Le surpoids et l’obésité sont correspondent donc à une accumulation anormale ou excessive de graisse qui présente un risque pour la santé.

Il n’est pas toujours aisé de reconnaitre, d’admettre et de contrôler le surpoids de son équidé. En effet, les études sociologiques mettent en évidence un capital sympathie pour les animaux qui conservent à l’âge adulte des caractères juvéniles. Ainsi, nous allons préférer un petit poney tout rond à un poney sans surpoids.

 

Quelles conséquences du surpoids sur la santé des équidés ?

Un équidé obèse ne valorise pas de la même manière son repas qu’un cheval de poids raisonnable. En effet, le stockage de sucre sous forme de graisse est favorisé par des pics excessifs d’insuline. Et ces pics d’insuline constituent un facteur identifié de risques de fourbure. Ils sont aussi à l’origine d’altération de la santé sur de nombreux points : hyperlipémie, coliques, asthmes, diminution de la cicatrisation, intolérance à l’exercice et à la chaleur, diminution de la fertilité, arthrose, augmentation du risque anesthésique.

 

Comment identifier le surpoids / l’obésité chez les équidés ?

L’adiposité est un paramètre plus significatif pour la santé que le poids corporel. Il est donc important de combiner plusieurs outils d’évaluation : poids de l’équidé, note d’état corporel, score graisseux et score de chignon :

A noter : les propriétaires ont tendance à sous-estimer le poids et la surcharge pondérale de leur équidé.

 

Quels sont les facteurs favorisant l’apparition du surpoids ?

  • La race et le format de l’équidé : il existe une prédisposition raciale présente par exemple chez les poneys, les chevaux de trait, les races espagnoles, les ânes, les chevaux miniatures.
  • Les gènes métaboliques ancestraux : favorisant le stockage de graisse à la belle saison pour constituer des réserves pour l’hiver, ils sont inutiles dans une vie où l’alimentation, plus riche en sucres, est à disposition toute l’année ; et où l’activité peut être plus limitée et inconstante.
  • Age : le vieillissement entraine une modification métabolique qui favorise le stockage et la rétention des graisse.

 

Comment gérer les situations de surpoids ?

La gestion des situations de surpoids passe par l’acceptation de la situation par le propriétaire de l’équidé, la prise de conscience de son impact sur la santé de son équidé. Il est nécessaire de l’accompagner et de le motiver pour la bonne réussite de cette démarche.

Le suivi de chaque animal est nécessairement personnalisé pour tenir compte de tous les paramètres qui lui sont propres :

  • prédispositions de la race et du format, prédispositions génétiques,
  • saison
  • mode d’hébergement : box, paddock, pré…
  • niveau, quantité et fréquence de l’exercice
  • nature, qualité, quantité d’aliments reçus

La restriction énergétique, et en sucre, est primordiale. Elle doit être progressive et adaptée, dans une approche holistique intégrant santé, nutrition, sport et bien-être.

Une fois mise en place, il est indispensable d’être rigoureux et constant, une seule exposition à l’excès de sucre suffit pour déclencher un pic d’insuline qui peut entrainer une récidive ou une exacerbation de la fourbure.

Les professionnels sont là pour vous aider : vétérinaire, vétérinaire-nutritionniste, maréchal, éthologue.

 

Quelles solutions pratiques de gestion des situations de surpoids ?

  • Limiter voire éliminer l’accès à l’herbe :
    • Restreindre l’accès au pâturage : pâturage au fil pour diminuer la surface accessible. Éviter la restriction en durée de pâture qui encourage l’animal à manger 2 fois plus vite.
    • Utiliser des muselières : elles ont une ouverture plus ou moins grande qui permet à l’animal de brouter de manière restreinte. Elles demandent un temps d’adaptation et ne peuvent être portées en permanence.
  • Limiter voire supprimer les surplus de carbone : pas de granulés, céréales, floconnés ect. Une ration de fourrage répartie sur la journée apporte les calories et éléments nutritifs nécessaires. Remplacer les « bonbons » par des récompenses non-énergétique et/ou active.
  • Adapter le fourrage :
    • Quantité et qualité de fourrage : 1,5 à 2% du poids vif en foin sec. Éviter les foins très riches. Le foin trempé 6 à 8h permet de diminuer sa richesse.
    • Accès au fourrage : fragmenter les repas tout au long des 24h. L’utilisation de filets à toutes petites mailles permet la répartition de l’accès au fourrage tout au long de la journée.
  • Encourager un accès actif à l’aliment : pâturage actif, répartition du fourrage en différents points, mangeoires automatiques.

Attention : ces modifications des habitudes alimentaires doivent être progressives et mises en place en concertation avec votre vétérinaire.

  • Exercices adaptés à chaque animal, avec intensité / fréquence augmentées graduellement. Imaginer des exercices différents : balades en longes, longues rênes, attelage, encourager les jeux (jouets, autres espèces)…

 

Pour revoir la webconférence d’Isabelle Desjardins c’est par ici :

https://www.ifce.fr/ifce/connaissances/webconferences/sante-et-bien-etre-animal/lobesite-chez-les-equides-le-mal-du-siecle/