Spectaculaire épizootie de grippe équine en Australie ! – bulletin n°22

Xavier D’ABLON (1)

Le 17 août 2007 un cas de grippe équine a été diagnostiqué dans un centre de quarantaine de Sydney. Cette affection s’est très rapidement étendue. Au plus fort de l’épizootie, 300 nouvelles propriétés ont été contaminées en l’espace de 24 heures. A ce jour,  plus de 1400 foyers et quelques 300 sites suspects ont été dénombrés en Nouvelle-Galles du Sud et dans le Queensland. Plus de 11800 chevaux infectés ont été confirmés.

Des mesures sanitaires exceptionnelles on été prises. Le gouvernement a mis en place le 21 septembre un système de zonage très strict :

– « Zone violette » : zone infectée ; restriction spéciale. Dans cette zone des mesures sévères de quarantaine et de biosécurité sont appliquées. Les chevaux peuvent entrer à l’aide d’un permis, mais ne pourront ressortir sans autorisation (vraisemblablement plusieurs mois).

– « Zone rouge » : zone de restriction ; 10 km autour de la précédente. Mesures élevées de quarantaines et de biosécurité sur chaque site individuel.

– « Zone orange » : zone de contrôle ; pas de maladie confirmée ; cas suspects à confirmer rapidement. Mouvements autorisés pour les courses et l’élevage, interdits pour les autres activités.
– « Zone verte » : zone protégée ; pas de maladie. Certificats nécessaires pour les déplacements et épreuves sportives.

Près de 1400 kits contenant un thermomètre et des informations sanitaires ont été distribuées aux propriétaires de chevaux des zones de restriction. Des check points de police sont installés 24h/24 ainsi que des panneaux d’information. Toute personne quittant la zone infectée (violette) doit subir une décontamination complète, objets personnels compris.

Une campagne de vaccination (10 000 doses importées) doit prochainement être mise en place dans une zone tampon. En effet la majorité des chevaux australiens n’est pas vaccinée contre la grippe équine.

La souche virale circulant en Australie n’est pas encore connue.

La grippe équine est une maladie « exotique » en Australie : c’est un des rares pays au monde où la grippe équine n’est pas enzootique et la grande majorité des chevaux sont « naïfs » face à ce virus.

Cette épizootie a de très lourdes conséquences économiques, car la saison de monte se termine le 31 décembre et les zones de restriction ne seront pas ouvertes avant plusieurs semaines. De plus, plusieurs étalons pur-sang célèbres et de très grande valeur, qui font habituellement la monte dans les deux hémisphères, sont immobilisés en quarantaine depuis leur arrivée.

Le déroulement explosif de cette épizootie et l’ampleur des mesures sanitaires nécessaires dans un effectif de chevaux naïfs nous rappellent  si nécessaire la virulence et  la contagiosité du virus grippal, et par là même l’intérêt de la vaccination. Cet épisode met également l’accent sur l’aspect mondial de l’épidémiologie équine et l’utilité des réseaux internationaux de surveillance et de collecte des informations épidémiologiques.

Des épisodes de grippe sont en effet reportés régulièrement dans le monde entier. Durant la même période, la grippe équine sévissait également au Japon. Dans ce pays, la situation était radicalement différente puisque les chevaux des effectifs atteints étaient vaccinés tous les 6 mois (les derniers en mai 2007). L’épisode grippal n’en fût pas anodin pour autant : en une semaine, 2 centres d’entraînement et 3 champs de course ont été touchés. Plusieurs réunions de courses ont dû être annulées et sur chaque site, 10 à 15% des chevaux ont manifesté un syndrome fébrile, soit quelques centaines de chevaux en tout.

Pour en savoir plus :

– www.aht.org.uk

– www.dpi.nsw.gov.au

(1) Clinique vétérinaire de la Côte Fleurie

Egalement dans ce bulletin