Une cellule de crise particulière : problématique des piroplasmoses en vue d’exportation au Japon – bulletin n°38

par Margot SABBAGH (1)

« l’Immunodéficience sévère combinée » (traduction de « Severe combined immunodeficiency disease») est une maladie génétique entraînant une déficience du système immunitaire. Fréquemment rencontré chez les chevaux de race Arabe et issus de croisements avec cette race, il est aujourd’hui possible de connaître le statut d’un reproducteur pour cette maladie grâce à un test génétique.

Symptômes et traitement

• Symptômes :

A la naissance, le poulain bénéficie des anticorps de sa mère grâce à l’absorption du colostrum. Vers l’âge d’un mois, son propre système immunitaire devrait s’être développé et produire ses propres anticorps pour pouvoir prendre le relais.

Un poulain exprimant ce gène aura un déficit en Lymphocytes B et T, il n’est pas en mesure de fabriquer ses anticorps. Cela se traduit par l’apparition de maladies, débutant généralement par des problèmes pulmonaires, évoluant en pneumonie, pleurésie.

Le poulain présente une hyperthermie importante (jusqu’à 41°C), son état général s’altère, il perd du poids, il développe de nombreux symptômes, signes de pathologies multiples touchant tous les organes. Des diarrhées sont souvent associées.

Le poulain incapable de lutter, meurt généralement dans les 15 à 45 jours après l’apparition des symptômes.

Les symptômes étant communs à d’autres maladies, le premier signe d’alerte est la race de l’animal. L’apparition de fièvre associée ensuite à des troubles pulmonaires et digestifs, sur un poulain ayant du sang Arabe de 3 à 4 semaines, doit faire suspecter l’expression du gène SCID chez le sujet.

• Traitement :

Il n’y a pas de traitement puisque la déficience ne peut pas se soigner. Les syndromes peuvent seulement être apaisés par une antibiothérapie à forte dose et l’injection de sérums riches en anticorps.

L’issue est toujours fatale.

Déterminisme génétique et accouplements

• Déterminisme génétique :

Certaines races d’équidés semblent plus porteuses de ce gène, notamment la race Arabe, ainsi que les produits issus des croisements avec cette race. Aux États-Unis, 20 à 30% des Arabes sont porteurs du gène.

Chez les chevaux, le SCID est lié à un gène récessif autosomique situé sur le chromosome 9. Cela signifie qu’il n’est pas lié au sexe, et que l’allèle doit être transmis par les deux parents pour qu’un animal soit atteint à sa naissance.

Les chevaux qui portent une seule copie du gène le transmettent à leur descendance, mais eux-mêmes sont en parfaite santé, sans symptômes de la maladie. Parce qu’il est récessif aussi, l’allèle SCID peut passer plusieurs générations avant de se manifester.

Trois combinaisons génotypiques sont possibles et exprimées comme suit. Les individus sont considérés :
o    non porteurs et ne peuvent pas transmettre l’anomalie. Leur génotype est N/N.
o    porteurs sains, non malades mais susceptibles de transmettre l’anomalie. Leur génotype est N/SCID.
o    porteurs exprimant rapidement la maladie après leur naissance. Ils meurent en quelques semaines. Leur génotype est SCID/SCID.

Il s’agit d’une maladie génétique : la transmission se fait exclusivement par les reproducteurs. Un hongre porteur sain ne présentera pas de risque pour ses congénères.

• Accouplements raisonnés :

Connaître le génotype de ceux-ci pour cette anomalie permet d’éviter les croisements à risque.

Dans 1 cas sur 4*, l’accouplement entre 2 porteurs sains « N/SCID », peut être responsable de la naissance d’un poulain « SCID/SCID» qui mourra.

* car les chromosomes sont en paires et l’accouplement de ces deux porteurs sains (N/n) peut donner les possibilités de combinaisons suivantes : N/N, N/SCID, N/SCID, SCID/SCID, chaque parent transmettant un seul gène N ou n au produit.

Dépistage et test disponible

Tous les supports de l’hérédité (sang, semence, bulbes pileux…) peuvent être prélevés en vue de la recherche du gène SCID, cependant, il est préférable d’utiliser le sang (prélèvement dans un tube EDTA).

Le prélèvement, bien identifié (numéro SIRE de l’animal), est envoyé au laboratoire. Il faut compter une vingtaine de jours pour recevoir le résultat.

Le coût de ce dépistage varie selon les laboratoires de 30 à 55 euros. Certains laboratoires proposent un tarif réduit en cas de couplage avec d’autres tests (atrophie cérébelleuse par exemple).

En France, le test est disponible au près du LABEO Frank Duncombe, 1 route du Rosel, 14053 Caen cedex, www.labo-frank-duncombe.fr

• Transparence et liberté de choix

Des tests de dépistage du gène SCID ont été réalisés sur certains étalons de race Arabe suite à une démarche volontaire des étalonniers.

(1) IFCE

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