Fièvre de West Nile – communiqué RESPE du 09 octobre 2024
La fièvre de West Nile est une maladie virale qui affecte les oiseaux et les mammifères, notamment les équidés et les êtres humains. Transmis principalement par les moustiques du genre Culex, le virus de West Nile ne se transmet pas d’un équidé malade ou d’un individu malade à un équidé sain ou à un être humain sain.
Les êtres humains et les équidés sont des culs-de-sac épidémiologiques : un moustique qui pique un être humain ou un cheval infecté ne peut pas devenir porteur du virus et le transmettre. Donc si un cheval atteint de fièvre de West Nile est présent dans une structure équestre, il ne pourra pas servir de réservoir à des moustiques pour transmettre le virus aux êtres humains ou aux autres chevaux.
Les équidés et les êtres humains sont les seuls mammifères qui sont susceptibles de présenter des symptômes lorsqu’ils sont infectés par le virus de West Nile :
- dans 80% des cas, les infections chez ces deux espèces sont asymptomatiques.
- 20 % des cas vont présenter une forme fébrile, caractérisée par de la fatigue, de la fièvre et des douleurs musculaires et articulaires. Cette forme fébrile passe après quelques jours.
- dans moins de 1 à 10% des cas présentant des symptômes, l’atteinte peut prendre une forme neurologique, avec de l’ataxie (trouble de la coordination des mouvements) et des difficultés locomotrices pouvant aller jusqu’à la paralysie. Jusqu’à 30% de ces formes neurologiques peuvent être mortelles ou occasionner des séquelles pouvant persister plusieurs années voire toute la vie de l’équidé.
Par sa transmissibilité à l’Homme et la gravité possible de son évolution, chez le cheval comme chez l’homme, la fièvre de West Nile a des conséquences sanitaires et économiques importantes. Le RESPE surveille les cas équins pour la filière, conjointement avec la DGAl (et les services vétérinaires localement) et l’ANSES.
Le virus circule de manière plus ou moins saisonnière, en lien avec les périodes de forte activité des moustiques vecteurs. Officiellement, la saison s’étend de juin à mi-novembre, avec un pic des cas relevés entre fin août et fin octobre, comme le montre le nombre de cas confirmés ces dernières semaines. Selon les années, le nombre de cas sera plus ou moins important.
L’incidence hebdomadaire de la fièvre de West Nile, élevée jusqu’à présent au niveau européen amorce une baisse, tant pour les cas humains qu’équins (source : Commission Européenne ADIS 07/10/2024 et ECDC weekly dataset du 03/10/2024) :
La carte ci-dessous recense les cas d’infection par le virus West Nile en 2024 pour les foyers/cas animaux et pour les cas humains (source : Commission Européenne ADIS 07/10/2024 et ECDC weekly dataset du 03/10/2024).
En France, au 04/10/24, 67 cas sont confirmés depuis le mois d’avril, dans les départements du Gard, des Bouches-du-Rhône, de l’Hérault, du Var, de la Haute-Corse, de la Vendée et de la Charente-Maritime.
Outre la période de pleine activité des vecteurs, la hausse observée des cas ces dernières semaines pourrait être en partie liée à la sensibilisation et la surveillance renforcée mises en place depuis 2 ans entrainant des remontées de suspicions et des enquêtes épidémiologiques plus nombreuses.
Carte des cas de Fièvre de West Nile confirmés par le RESPE au 04/10/2024.
La prévention passe par la vaccination des équidés contre le virus du West Nile. Elle permet une bonne protection des équidés contre la maladie. Il est donc recommandé de faire vacciner les équidés dans les départements ou régions où circule le virus : pourtour méditerranéen en Occitanie et PACA, Corse, Nouvelle-Aquitaine.La primovaccination nécessite deux injections espacées de 3 à 5 semaines, puis des rappels annuels. Pour une protection optimale des équidés, la vaccination est à envisager en amont de la période à risque (juin – novembre) et s’entend sur un animal en parfaite santé. Plusieurs vaccins sont commercialisés en France.
La prévention consiste également à limiter au maximum le contact des chevaux avec les moustiques pendant les périodes à risque :
- Rentrer autant que possible les chevaux à l’intérieur de bâtiments fermés avant la fin de la journée et les sortir à l’extérieur après le lever du jour (périodes de forte activité des moustiques),
- Placer des moustiquaires à l’entrée des bâtiments,
- Installer des pièges à insectes dans les écuries et/ou l’environnement avoisinant,
- Limiter au maximum les eaux stagnantes (bâches, ornières, zones de piétinement, pots de fleurs, pneus…),
- Nettoyer les abreuvoirs régulièrement.
Plus d’info :
Le 12 novembre à 11h30, le RESPE anime une webconférence sur la fièvre de West Nile. Camille Migné, experte du RESPE et responsable adjointe du LNR West Nile vous parlera de ce virus responsable d’épidémies imprévisibles.
https://respe.net/plusieurs-cas-de-fievre-de-west-nile-confirmes-par-le-respe/
https://equipedia.ifce.fr/sante-et-bien-etre-animal/maladies/systeme-nerveux/fievre-de-west-nile
https://www.anses.fr/fr/content/west-nile-virus-oiseaux-mammiferes-moustiques